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.Deborah.

Le claquement de la porte derrière elle fit secouer l'ampoule de la cuisine. Je soupirai et fis le choix d'arrêter la voix d'Olivia Rodrigo une bonne fois pour toute. Je saisis un sachet poubelle, puis sortis de la cuisine retrouver les garçons qui apparemment avaient tout entendu. Je retrouvai Taylor, se préparant déjà à partir tandis que Scott debout, me fixait d'un air désapprobateur...

- Bon, je suppose que vous avez des choses à vous dire, Scott, je t'attends en bas... Fit-il en disparaissant comme un vent.

Je relâchai une énorme bouffée d'air et me mis à débarrasser la table basse nerveusement.

- Alors??

- Alors quoi Scott ?? Quoi ? M'énervai-je en ouvrant mes bras.

- Je pense qu'au stade où on en est, tu me dois au moins des explications !

J'inclinai ma tête vers le bas afin de jeter dans le sac à poubelle les maigres restes des assiettes...

- Il n'y à rien à comprendre et rien à expliquer ! Rétorquai-je en rangeant mes cheveux qui pendaient dans le vide.

- C'était pour lui n'est-ce pas ?

- Pour lui quoi ?? Reformulai-je en me redressant

Il gardait un calme apparent, mais la lueur d'iritation qui luisait à travers ses iris se voyaient à des kilomètres.

- Tu étais là avant. Tu te souviens au Cosmopolitain ? C'était pour lui que tu m'as laissé en plan à plusieurs reprises ?? L'accident de ton ami, c'était du bidon ? Les nuits où tu apparaissais dans des états déplorables ??? Tout ça, ce n'était que pour attirer le mari de ton ami ??!

J'expirai excédée.

- Bravo !! Bravo !! Tu as élucidé le mystère ! Je dois t'appeler comment ?? Inspecteur gadget, Tintin ou Martin Mystère ??

- Ce que je vois surtout, c'est que tu t'es servi de moi, tu m'as utilisé délibérément Deborah ! Tu m'as menti !! Rétorqua-il en faisant preuve d'une grande maîtrise pour ne pas réagir violemment.

-Tu n'es pas satisfait de mon vrai visage, tu n'as qu'à prendre la porte toi aussi ! Le chemin n'est pas compliqué Scott !! M'énervai-je.

- Tu as vraiment fait tout ce que j'ai entendu de votre dispute ??

Je soupirai et me laissai affaisser sur le canapé. Je renversai mes cheveux en arrière en essayant de reprendre le contrôle...

- Oui, je ... je l'ai fait !! Ok , si je l'admets encore et encore, je l'ai fait !! Je le crierai sur tous les toits même, si ça te fait plaisir !! C'était mon mec ok !! Maintenant arrêtes de me charrier, tu veux.

- Est-ce que j'ai compté pour toi Deborah ??

Cette question me paralysa. Bien évidemment qu'il comptait pour moi...

- Quoi? Mais bien sûr que tu... que tu comptes pour moi Scott.

Je me levai, en marquant un pas vers lui mais il m'arrêta d'un ton glacial.

- Non Deborah, je crois que ce serait mieux qu'on arrête de se voir...

Cette phrase me noua les tripes. Mon cœur se mit à battre à tout rompre, les larmes me montèrent aux yeux, c'est comme-ci tout un petit monde bien à moi s'écroulait...

- Quoi? Mais Scott... Dis-je d'une voix fébrile...

- J'en ai besoin, tu en as besoin, nous en avons tous les deux besoins.

Je m'enrayai en luttant pour ne pas pleurer...

- Oui ! C'est ça prend la porte. Tous les hommes sont des connards, et tu n'es pas loin de l'archétype !

Il fléchit ses arcades sourcilières en enracinant ses iris dans les miennes.

- Pardon ? Je suis un connard ?? Pourtant dès le début, j'ai toujours été très polie Deborah !

- Polie pour avoir accès à mon corps bien évidemment, vous êtes tous pareils !! Des queutards. L'insultai-je. Tu n'étais pas sûr de pouvoir rester à mes côtés, si jamais je te décevrais, alors pourquoi tu m'as laissé croire le contraire ? Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu étais le genre à te dégonfler !!

- Je te demande pardon Deborah?

- Toutes ces invitations, ces rendez-vous, ces dates, ce n'était qu'un leurre !! Que du fake !

- Je ne veux pas d'une femme qui laisse croire qu'être dans la provocation c'est bien, c'est moderne. Je suis le genre d'homme qui aura peur pour sa fille, car je ne voudrai pas qu'elle prenne n'importe qui comme modèle ! Je veux une bonne femme, pour cela je me comporte en un bon homme, je ne veux pas que ma petite sœur souffre, pour cela je ne fais pas souffrir les autres femmes, je respecte ma mère, pour cela je respecte les autres femmes. Prendre mon temps n'est pas un crime Deborah.

- Oui, c'est ça Scott! C'est ça, mais Laisses-moi te dire que je ne suis pas un rat de laboratoire sur qui tu peux tester tes goûts. Vous les hommes, vous croyez toujours pouvoir manier les femmes comme des marionnettes, pour ensuite les jeter quand elles ne répondent pas à vos critères. Je suis habituée au connard excentrique à double face dans ton genre !!

- C'est incroyable !! Je vois que tu as étudier les scripts dignes d'un film comme Barbie, ou quel qu'en soit le sujet vous renversez la faute sur le traitement et la façon de penser des hommes, dans le simple but de prouver ce que vous appelez l'inégalité et l'abus du patriarcat. Mais écoute ce principe Deborah, si tu fréquentes des queutards, tu seras sans doute traitée comme une queutarde Deborah ! Tu taquine à la mauvaise porte, pour être ensuite la première à crier que les bons gentlemans sont devenus une théorie de conspiration quasiment inexistent, tu vis dans un monde totalement artificiel qui obstrue toute ton enveloppe extérieure et tu veux qu'on t'aime pour ta beauté naturelle, ce que j'ai fait, cependant...

Froissée, je ne pus m'empêcher de l'interrompre....

- J'étais presque sûre d'avoir frappé à la bonne porte pourtant.

- Cependant. Reprit-il, à entendre ce que j'ai entendu de la bouche de ton amie, à voir ce que j'ai vue de tes réactions, je pense que certaines notions philosophiques t'échappent encore, je crois qu'il est temps pour toi que tu te mettes à la quête de la beauté de ton âme. Je respecte tout tes choix, mais j'ai des valeurs et des principes Deborah ! Je suis désolé.

Une larme perla timidement sur ma joue droite, que j'essuyai rapidement du revers de la main. Il ferma la porte derrière lui et ce fut le deuxième claquement de porte qui me laissa un arrière-goût amer de solitude. Oh Rafaël, tu vas me payer chaque seconde que j'ai nourrie à te vouloir à mes côtés, tu paieras pour chaque regard vide et accusateur, t'inquiètes pas Rafaël, avec moi, il n'y aura pas de disputes, ni de colère, mais tu verras, l'atmosphère à ta petite soirée sera chargée comme une grenade sur le point d'exploser. Je ne te lâcherai pas mon beau Raf ! Ça tu peux en être sûre. 

.Antrav.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant