.Gayel.
Voilà une semaine que Yaël était retenue contre son gré par nos parents ; le temps que l'équipe judiciaire que papa avait contacté pour recevoir sa plainte soit disponible. Il était préférable de régler ce conflit à huit clos pensait-il. Comme une adolescente qui était privée de sortie, maman l'avait enfermé dans la maison et avait confisqué ses clés de voiture, son téléphone et tout moyen de communication. Elle fracassait bibelot, livres, tout ce qui lui tombait sous la main, sous l'ignorance des oreilles de maman, qui avait fait croire à Liza que sa tante s'entraînait pour jouer dans le tournage d'un film. Ce matin encore, elle maugréait dans son coin en semant la terreur dans sa chambre comme une folle déchaînée. Elle refusait de manger quoique ce soit et poussait des cris hystériques par intermittence. Le petit déjeuner terminé, j'essuyai la bouche de Liza afin de l'emmener à sa pre-rentrée! C'etait une activité qu'avait mis sur pieds les écoles privées de la jetset après les camp'summer, pour stimuler le cerveau dès l'approche de la rentrée. Elle était en CE1 à l'école primaire de Satigny. Je m'emparais à peine de sa boîte à lunch, que j'entendis frapper brutalement à la porte. Liza sursauta et se cacha près de ma jambe droite...
- C'est quoi encore ce boucan? Bruit la voix de papa dubitatif. Kote Joël [ Où est Joël ]
Les coups contre le portail en fer forgé redoublèrent. Il se leva et s'y rendit lui-même en traversant le hall au sol marbré de pas excessifs. Deux petites minutes plus tard, il revint accompagné de deux membres de la minujusth et d'un envoyé des cabinets Mayard. Ils venaient au nom de Saimon Kozan, car une plainte avait été déposée contre Yaël Durocher pour vandalisme de véhicule, elle avait rendez-vous jeudi prochain pour une convocation à comparaître au tribunal. Papa saisit les documents en concentrant sa colère. Encore heureux que Saimon ait choisit d'agir à l'amiable ! Il aurait été capable d'envoyer tout une délégation afin de procéder à son arrestation immédiate. Point barre. Je soupirai, même pas abasourdie des déboires dont ma sœur était responsable, saisis la petite main de Liza, m'excusai auprès de ces messieurs de la justice et traçai mon chemin vers ma Berline. Je la conduis à l'école en restant pensive tout au long du trajet. Je l'emmenai jusqu'à sa classe et lui dit au revoir en lui dérobant deux baisers maternels, puis rebroussai chemin en ayant une seule préoccupation au cœur. Je restai garée là au parking de son institution en me laissant bousculer par des centaines de questions. Le lundi était son jour off. Devrais-je intenter le coup ? Ou y renoncer une bonne fois pour toute? Sa maison dressée juste en face, m'observait paisiblement. Guidée par mon instinct, je redémarrai et me stationnai sur le trottoir. Je me soustrais de mon véhicule et me dirigeai vers sa propriété le cœur battant. J'ouvris la petite barrière grinçante où une pancarte extérieure à louer de type Dibond était fièrement dressé. Serait-il en train de déménager ? J'introduis mes pas à l'intérieur. Le sol en galets extérieurs abritait les roues de sa Suzuki et une autre pancarte marquée à louer gisait près des grands pots décoratifs en argile. Je marquai quelques enjambés et pressai la sonnerie les doigts fébriles. Je brûlais d'impatience. J'entendis ses pas se rapprocher, et les palpitations de mon cœur se mit à fracasser mes artères. J'arrangeai mes cheveux de gestes rapides ainsi que mon petit haut fluide. Quatre, trois, deux, un... Sa face traversa l'entrebaillement de la porte et à ma vue, il arqua ses sourcils. Il sortit en refermant la porte derrière lui.
- Salut Olivier... Dis-je yeux baissés en triturant machinalement mes clés.
- Bonsoir. Répondit-il d'un ton sec.
Sa mine glaciale ne m'encourageait pas. Comment débuter ? Comment commencer...
- Com... comment te portes-tu ?
- Comme si le paradise m'avait mal accueillie. Qu'est-ce que tu veux ?
- Tu déménage ? J'ai vue ta pancarte et je...
- Bientôt.
J'acquiescai de la tête en humectant délicatement mes lèvres, toute nerveuse...
- Yaël... Elle m'a tout avouer..
- Bonne nouvelle.
- Enfin, c'est surtout moi qui ai tout compris... Elle a volé Soraya, elle a... Repris-je
- Heureux pour toi Gayel. On pourra tous les deux aller de l'avant chacun de notre côté maintenant. Me coupa-t-il.
- Olivier... Je... je voudrais qu'on... que toi et moi, nous repartons sur de nouvelles bases.
Il enfouit ses mains dans ses poches en me suivant des yeux, les sourcils arqués vers le haut. Je fus troublée ! J'avais l'air d'être un personnage dans un livre qui foutait n'importe quoi...
- J'ai envie d'arrêter ce supplice, ça me fait vaciller et j'ai envie de tes bras et de ta voix et de ton rire pour me retenir...
- Moi aussi. Moi aussi j'aurais aimé tout ça Gayel...
- Pourquoi tu parles au futur antérieur ?
-Il à fallut que tu voies la vérité de tes deux yeux pour me croire. Que Ça vienne de Yaël. Je ne sais pas comment ça fonctionne l'amour pour toi, mais ce n'est pas un terrain vide où tu vas et tu reviens comme bon te semble, où tu balances n'importe quoi au visage, sans te soucier de mon ressentis...
- Je sais et je... je suis désolé...
- Moi aussi je suis désolé.
- Mais on peut recommencer, oublier et...
- Et quoi ?
- Passer à autre chose ? À nous deux. Je sais...Je sais que je t'ai dit des choses pas belles Oli...
- Et voilà que déboule dans ma morne de vie, une étoile, belle, gentille, sincère. Mon cœur succombe, j'ai peur, peur de ne pas l'aimer assez, peur de ne pas lui donner assez, je l'aime, je veux la protéger... il n'y a que sa compagnie que je cherche pour parler d'elle, de sa bouche, de ses yeux, de ses mains, puis du jour au lendemain plus rien. Absolument rien.
- Oli...
- Et si une autre situation se déclenche ? Comment puis-je être sûr que tu ne m'interdiras pas de m'approcher à plus de x mètre de ta fille ? Que tu ne me verra pas comme le bonhomme sorti de nulle part, qui veut se faire deux sœurs, qui veut brandir des trophées ? Que tu auras envie de croire celui en qui tu as le plus confiance, que de m'accorder moi-même le bénéfice du doute...
- Mais je te fais confiance Oli...
- Pas assez Gayel...J'ai...j'ai besoin de temps, j'ai besoin de faire le point, de réfléchir, et je ne suis pas sûre d'y arriver, ou d'être assez solide de supporter si un jour tu décides de m'arracher Liza et de me tourner le dos comme tu l'as fait...
J'essuyai mes joues humides. Je ressentais comme un vide s'installer en moi. Ça me faisait perdre doucement la tête...
- Pourquoi sommes-nous obliger de nous déchirer si on s'aime Oli...
- Juste besoin de temps Gayel, de faire le point, de....
Il soupira sans continuer sa phrase.
- Je t'en veux, voilà... je t'en veux et j'ai besoin de temps !
Il avait l'air de n'avoir aucune envie de retourner sur sa décision. J'expirai profondément, avançai vers lui en posant ma main sur son avant-bras. Sa peau frémis, il fiança ses iris aux miennes et je compris que je voulais y rester, y reposer éternellement. Je m'haussai légèrement sur la pointe de mes ballerines et posai un doux baisé au coin de ses lèvres...
- Je te comprends Olivier... Prends le temps qu'il te faudra...
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.Antrav.
RomanceSelon Soraya la plupart des hommes sont des connards, mais les femmes ... hm .. les femmes, elles ? Elles sont mille fois pires.... Soraya,n'a jamais été amoureuse, pourtant elle n'a de yeux que pour son mari...Tout par et pour son Rafaël....