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.Soraya.

Couchée sur mon lit, mon corps enveloppé dans un peignoir en dentelles ivoire de Victoria Secret, je chantonnais Coast en balançant mes pieds fortement cambrés et usés de mes cours de ballets durants mon adolescence. Vanilla tournoyait et sautait égayée de voir sa maîtresse enjolivée. Je ramenais quelques gestes au paroles de la chanson, en fermant les yeux. Que c'est bon de penser à lui, à son sourire étincelant, à ses cheveux sauvagement en bataille, son teint halé, ses iris attrayantes, à sa façon de transmettre comme nul autre le bonheur d'être vivant, à sa manière d'être immensément passionné sans avoir peur de le montrer...

- Viens au Brésil avec moi !

Oh, mon Dieu, cette phrase me trottait dans la tête et me rendait enthousiaste, comme une ballerine qui avait hâte de franchir l'étape suivante, celle de passer du juste corps et de la jupette rose au noire. Sa voix grave, son accent brésilien...À ce moment, je ressens l'envie d'être belle et sensuelle à ses yeux, d'être tout ce qu'il me demande! Not too much, not too little, just perfect. Être dans ce vortex, ou il vaguerait sur mon océan, dans des rythmes et des mouvement palpitants, sous une nuit de pleine lune, non je ne veux pas encore rentrer à la maison! Ne remets pas en question mon dévouement Nathann. Détends-toi et laisse le contre-courant nous rapprocher...

-Listen, I been chilling with you for a couple days ,If you ain't afraid, me and you should rage in the Sun rays
Come on out the cage, don't wanna tame, live it your way...Chantai-je

- Soraya?

Je sursautai et me relevai du lit en atterrissant sur la terre ferme...

- Rafaël ! Tu es rentré.

Je fus à la fois surprise par sa venue, que j'avais totalement oublié et intrigué par sa tenue. Il portait une belle chemise bleue marine et un pantalon tissu noir...

- Tu vas déjà quelque part? Demandai-je

- Tu m'avais promis une petite fête à mon retour...

- Oh! J'ai dû oublier...

- Et ce tohu-bohu ?

- Je pensais à toi. Tu m'as horriblement manqué. Mentis-je

Il eut un franc sourire.

- Vraiment?

Il se rapprocha de moi, en commençant par déboutonner sa chemise...

- Me voici mon cœur... Articula-t-il

Je me levai du lit, et me sauvai avant qu'il n'ait eu le temps de se pencher vers moi.

- Et ton voyage ?

- Très bien. Miami m'a bien accueilli.

Il se releva et s'avança jusqu'à ma hauteur. Il m'attira brutalement par la taille, et m'embrassa...

- Tu as faim? Je te prépares quelque chose...M'enqueris-je d'un ton obsequieux

Il abandonna le baisé et m'analysa un instant...

- Quoi?

- Tu t'es bronzée ? Remarqua-t-il d'un ton légèrement verglacé

Je déglutis ma salive...

- Je ...j'étais..je suis allée à la piscine..

Ses expressions s'endurcirent, et sa voix devint plus cassant, son regard polaire.

- Avec tes amies?

- Seule, j'avais été seule.

- Où ça ?

- Sur la propriété de grand- père...

- Au Cap-Haitien? Insista-il en accentuant ses mots...

Ses yeux âcres lançaient des éclairs et je frissonnai de peur. Prise de panique, je lui mentis...

- Non, celle que nous possédons à Cardozo, près de l'hôtel Montana..

- Tu as dormi là-bas ? Enquêta-t-il d'un ton menaçant

- Non...Répondis-je hâtivement

- Tu as dormis ici, sur ce lit, sur notre lit? Se rassura-t-il aigre

- Oui...oui Rafaël...J'ai dormi ici, sur notre lit.. ou encore? Mentis-je

Brusquement, il me prit mes lèvres et m'entraîna sur le lit...

- Rafaël...On pourrait...

- Quoi? Tu ne veux pas? Tu veux que je te laisse ? Que je parte?

- Non....non...non...Reste..

- Dis-le ...Dis le que tu veux que je reste...

Les mots bloqués dans ma gorge avaient du mal à sortir. Son corps fit pression sur le mien,ses mains retenaient fermement mes poignets..

- Je veux l'entendre Soraya.

Une larme roula sur ma joue, oui, je voulais qu'il reste. Je deviendrai folle si il part..

- Je veux que tu restes Rafaël. Dis-je

Il essuya la larme qui perla, soupira et m'aida à me relever doucement...

- Je ne te forcerai jamais à faire quelque chose que tu ne veux pas mon cœur...Ne pleure pas.

J'hochai de la tête docilement. Il me souleva le menton, noua son regard au mien. Je baissai des yeux.

- J'ai faim. Prépare-moi quelque chose. Je vais me doucher...

Je me levai, et sortis de la chambre. Une fois dans la cuisine, je me laissai glisser sur le carrelage et éclatai en sanglot. Tout se mélangeait dans ma life, déjà je m'effrayais des prochaines nuits blanches...Il est passé ou mon bonheur? Ou est-il passé...

.Rafaël.

Je finis ma douche, puis dirigeai mes pas vers la cuisine. Je me servis un verre de scotch, et allai m'asseoir sur la chaise en style de tabouret de club. Juste en face d'elle. Je me mis à épier ses faits et gestes, elle hachait les épices destinés à la charcuterie dans des mouvements monotones. L'odeur était délectable. Je me hissai de mon siège, contournai le bar comptoir et me plaçai derrière elle. Je défis la ceinture de son peignoir et le lui fis glisser totalement...

- Rafaël...je t'en pries...

J'imposai mes mains au creux de sa taille, et attirai ses jolies fesses contre mon bassin...

- Je veux simplement pouvoir observer ma femme qui cuisine, comme je le souhaite...C'est possible au moins?

Elle remua la tête positivement. J'aspirai son cou de mes lèvres, jusqu'à créer un suçon bien géant dessus. Je l'entendis déglutir sa salive..

- Tu sembles être épuisée.

- Si, j'ai la migraine. Répondit-elle

-Hmm...

Je retournai m'asseoir et la pris comme spectacle, en savourant mon verre de scotch. Au moment du dîner, elle remit son peignoir. Tout était silencieux, hormis le bruit des fourchettes et des couteaux. Elle fuyait mon regard, comme la peste ! Nous terminâmes simultanément, elle monta et je me rendis aussitôt dans la pièce mère. Les bougies s'étaient éteintes ! Et vue de tout ce qui en restait, ça devrait être, quelques bonnes heures après mon départ, sans doute un courant d'air avait filtré. Pas étonnant, que je la trouvai si heureuse à chantonner et hostile à mon égard. Tant de gaieté pour une simple négligence de ma part. Avec colère je renversai de mon pied quelques objets de décorations divers. Je vais devoir m'y prendre autrement...













.Antrav.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant