.71.

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.Soraya.

Je refermai la porte du duplex en expirant de l'air frais. Je me sentais ici et pas ailleurs. La sur cette terre, avec tous ses éléments. Sourire aux lèvres, cœur qui bat fort, respiration up side down, tourbillon de sentiments et de sensations. Libre, je me sentais libre.
Je rangeai mes lunettes de soleil, puis à l'aide du GPS , je suivis à la lettre l'itinéraire vers le supermarché le plus proche Carrefour, qui se trouvait à quinze minutes d'ici. Il était huit heures du matin, les rues regorgeaient d'une paisibilité innommable. Des kiosques tout le long pour manger un plat frais ou boire une bière, une coco, une caipi. Oh que oui, je profitai de l'air frais matinale, et sortait des bom dia au passant, surtout des coureurs et quelques promeneuses de chiens. Barra était un quartier de luxe, les propriétés et les appartements le prouvaient. De l'autre côté, il y avait la belle mer bleue léchant le rivage. Je me perdis une ou deux fois en abordant le mauvais virage, mais finalement atterris face à l'hypermarché. J'arrivai à Carrefour et pris plaisir à faire les courses, je priorisai les produits alimentaires de bases, ensuite je m'y attardai sur les crunchy, les amuse-gueules et les boissons alcoolisées. À l'aide de mon portable, je demandai au taximan de Carrefour mis à la disposition des clients de me déposer à l'adresse du domicile de Nathann. Il m'aida à poser mes courses sur les sièges arrière du cab puis à les descendre une fois rendue à destination. D'un air ravi, je rentrai et posai les emplettes un à un sur le bar comptoir. Je fus accueillie par un Nathann affolée.

- E onde você foi mãe de Deus. [ Et ou étais-tu passé mère de Dieu ]

- J'ai fait des courses ! M'exclamai-je sans comprendre sa réplique.

Il laissa son corps s'effondrer à même le sol en expirant.

- J'ai cru que...que tu étais rentrée...

- Rentrée tu dis ? Et où ?

- En Haïti !

Je ris.

- Non, j'ai fait des emplettes ! Mes valises sont encore là Nathann tout de même.

- Même quand !! Sinon, tu as pu te repérer sans difficulté ?

- Google maps et Moovits m'ont aidé, au moins là, je prône les positivismes de la technologie industrielle. Et pourquoi tu as crû que j'étais rentrée ?

Il se rapprocha du bar comptoir et posa ses eyes sur moi...

- Je crois que je vis avec la peur que tu me dise stop...

- Et moi je vis avec la peur que tu me prennes pour une folle.

- Vraiment ? Pourtant j'ai hâte que tu deviennes folle. Dit-il en riant benoîtement.

- Que je devienne folle ? Répétai-je

- De moi!

Je rigolai tandis que mes iris reflétaient une tension émotionnelle que j'avais du mal à dissimuler...Il l'avait lue, souvent on dit que les hommes sont des cons, qu'ils sont incapables de discerner et de voir le regard amoureux d'une femme. Lui, il l'avait vu. Il me prit la main, la soulevai en m'aidant à traverser, jusqu'à me ramener vers lui. Il m'embrassa d'une ferveur encore plus étincelante que les dernières fois, ça picote, ça frisonne, ça frétille, étais-je en train de me transformer en larve ? Ça brûlait à l'intérieur. J'eus le vertige. Il me relâcha, et ma respiration était irrégulière. Il rit charmé....

- Quoi? Demandai-je d'un ton encore dans ma bulle...

- J'aime ton côté mélliflue! J'ai peur de devenir obsessivo!

Je ne répondis rien. Il savait déjà pourquoi. Il rit de nouveau de son air benoît et séduit .

- On déjeune quoi ma Lirios ?

.Antrav.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant