.Antrav.

.32.

.Yaël.

- Alors ton quelqu'un ? Il à dit oui? Me demanda Soraya 

- Ouii! Il à confirmé .

- Et c'est qui?

- Une surprise ! Fis-je en garant ma voiture au parc de stationnement du Zest.

- J'ai hâte de voir qui c'est ! Fit-elle enthousiaste.

- Tu ne sera pas au bout de tes surprise ! Fis-je. Je dois te laisser, je te rappelle.

- Bisous Yaël !

Je raccrochai et tuai mon moteur. Je descendis, verrouillai mon car, par la suite, je me dirigeai à l'intérieur du cosy restaurant. Je n'avais pas eu l'envie de cuisiner ce soir, et encore moins de dîner chez mes parents. Je me choisis une table, et posai mon sac sur la chaise d'à côté, en me laissant plongé dans l'ambiance du moment, où une douce musique Belle de Naïka swinguait mon système auditif. Rapidement, on m'apporta le menu ou je fis le choix d'opter pour des légumes cuit à la vapeur et des morceaux de blanc de volaille.

- Yaël?

Je levai les yeux, et fut surprise de croiser Stephica, Stephica Nerette ! Elle prit siège, sans que je ne l'aies invité. Je lui souris faussement.

- Stephica! Quelle surprise.

- Ah ça oui! Ma chère ? Quoi de neuf ? Quoi de beau? Ça fait longtemps .Depuis...Depuis Ck!What's up ?

À sa façon de m'adresser, je fus totalement embarrassée, et me mis à veiller des yeux, au cas ou l'une de mes connaissances m'apercevrait. Mais que diable cette femme ne comprenait pas ? Et d'ailleurs, que venait-elle foutre ici? Jusqu'au zest! ? Me demandai-je.

- Ça va et toi.

- Ça va ! Ça va. Tu étais passé où ? Moi, qui m'attendait à te voir, à ta deuxième année à Ck !Tu t'es volatilisée.

- J'étais à New-York .

Son téléphone portable résonna. Elle s'empressa de me confier, en vérifiant le numéro.

- Tu m'avais manqué.

Elle décrocha en s'excusant, alors que je l'observais à la dérobée. En effet, je l'avais connue lors de cette exécrable année à Ck. S'il y avait quelque chose qui m'avait horriblement marqué à Ck, c'était ce grave problème où je ne me sentais pas à ma place. Jamais, je n'avais réussi à m'intégrer! Non seulement, parceque je me sentais rabaissée, mais de deux pour ma couleur de peau! Le fait que je sois noire, et que je me comportais en tant que la fille bourgeoise qui avait été élevée selon les normes et les principes où le créole était interdit à la maison, ou je restais dans mon coin, avait fait de moi, un sujet de critique au secrétariat des sœurs de Sainte-Anne. Les filles me jugeaient, et osaient envoyer des piques assez péjoratives à mon égard: Que je cherchais à me mettre en valeur, à me donner de l'importance, que j'étais noire,et que je n'avais pas à autant m'exprimer en français, que je méprisais ma langue maternelle, parceque j'aurais voulue être une mulâtre! Résultat quand tu es au mauvais endroit et au mauvais timing. Des propos auquel jamais, je n'avais eu à obvier, lors de mes années au secondaire, par rapport aux écoles que j'ai fréquenté. Comme si c'était de ma faute, si elle n'était pas née avec une cuillère en argent à la gueule. Je n'avais pas envie de me mélanger point barre, ni de parler créole. Stephica, avait été la seule à me supporter et à m'aider à surmonter cela! Et on l'avait traité de lèche-cul, de "sousou". Acte très gentille de sa part, cependant, il s'avérait, qu'elle non plus, je n'avais pas envie de rester amie avec elle, de rester en contact, de partager des smoothies, un verre. Non, non, et non. On était trop pas du même clan.