.110.

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.Yaël.

- C'est cela fuit ! Pauvre conne. Débarrasse le plancher Soraya, débarrasse ma vie de ta présence malsaine et toxique !!! Hurlai-je en me débattant de Franky

- Ti pitit ret trankil !! [ Petite reste tranquille ] Dit Franky.

- Lâches-moi espèce de connard !! Fis-je en lui foutant malencontreusement un soufflet au visage...

- Merda  !  Acalmar ! S'écria Nathann et osa prononcer le prénom de Soraya pour qu'elle revienne sur ces pas...

- Soraya ! Lirio!! Attends!!Por favor espere por mim!  Eu te imploro

A assister à ça, le timbre cassant de sa voix l'implorant de revenir, le dernier regard qu'ils échangèrent m'enflamma les sens de rage ! J'eus envie de les arracher leurs iris pour qu'ils arrêtent de se fixer. Je compris qu'ils étaient tombés amoureux, que c'était elle "la copine fantôme". Mon courroux explosa. Mais comment???!!!  Elle encore? Comment cette femme envoûtée a pu l'attirer !!! Elle était comme une vielle morte en vacances à traîner pitoyablement après son mari et il tombe amoureux de ça. Je m'emportai encore plus...

- J'ai jamais eu de bonnes raisons de t'aimer Soraya ! Ne t'attends surtout pas à ce que je t'écrive de messages d'excuses!! j'ai passé l'âge de faire semblant de te trouver marrante
Putain, j'ai passé l'âge !! Poursuis-je hystérique.

La porte claqua derrière elle, et Franky me relâcha finalement. J'étais dans une furie noire, et j'avais envie de tout faire brûler ! J'étais soulagée, soulagée de enfin lui lancer de but en blanc toute ma haine de façon tonitruante au visage! Oh qu'est-ce que j'aurais voulu lui arracher les yeux et totalement la défigurer afin de lui montrer de manière spectaculaire la spirale de ma hargne ! Nathann et Franky me dévisagèrent exagérément. Soudainement, les iris du brésilien lançaient des éclairs, son visage tournait au rouge vif. Ses mâchoires et ses poings se serrèrent, il s'approcha violemment vers moi en élevant la voix. Je reculai d'un pas...

- Écoutes je ne sais pas ce que tu as pu ingurgiter pour être aussi sans honte et sans-vergogne mais dehors ! Dehors ! Je veux que tu disparaisse de ma vie une bonne fois pour toute! Bon sang je n'avais pas été clair?  Fora !! Merda !! Coño!!

Brusquement, il me prit par l'avant-bras, me traîna de force et me bouscula hors de sa mezzanine en me collant mon sac à main sur la poitrine.

- Não quero mais te ver perto nem longe!  Fora!!

Il referma brutalement la porte sur mon nez. Je l'entendis jurer à nouveau. Je me sentis bouillonner. Ça me débordait un peu d'ailleurs : je le sentais dans mon corps, dans ma tête, et bien sûr encore à cause de cette reine Cléopâtre ! Je me dirigeai rageusement vers les ascenseurs en ruminant ma rage. Parce que si j'en avais...Elle n'avait pas idée de tout le venin que j'avais en stock pour elle... Nullement idée...

.Soraya.

Je m'enfermai dans ma Landcruiser sans pour autant mettre le contact. Je revivais la scène et je sentais le désespoir m'envahir et mes forces me déserter. Je n'avais plus envie de rien.  Peut-être l'envie d'aller m'asseoir sur le trottoir et de pleurer toutes les larmes de mon cœur , mais à quoi bon ! Nathann ,Yaël, Nathann ,Yaël, il n'y avait que leur deux prénoms qui se bousculaient dans ma tête. Chaque partie de mon corps tremblait et je tenais à peine sur mes jambes. Je n'osai penser aux cruautés entendues, s'en était déjà trop! Ma gorge se serra, mon estomac se noua, les larmes débordaient, tout mon être était en ébullition. Je criai, frappai mon volant et y pleurai dessus à chaude larmes. Non, ce n'était pas Yaël qui était là haut, ce n'était pas elle, ce n'était pas Nathann qui n'avait pas pu soutenir mon regard, qui n'a pas pu nier les allégations de Yaël à propos de leurs nuits ! Il n'aurait jamais trahi cette confiance ! Non, il n'aurait pas tout fichu en l'air ! C'était tel un électrochoc que j'avais du mal à remettre mes idées en place ! Je n'arrêtais pas de voir en image, Yaël, Nathann et Rafaël me pousser dans la fosse aux lions... Le cours de ma vie venait de s'arrêter net tout simplement..

J'essayai de reprendre mes esprits, j'étais accablée, je vis Yaël ressortir de l'immeuble. Ses pas vigoureux se dirigèrent vers son véhicule, dans lequel elle s'y introduit et claquemura violemment sa portière. Soudainement, une rage s'empara de moi, mes veines filtraient mon sang comme une violente éruption volcanique ! Ce qu'elle m'avait fait vivre était réellement un sal coup de pute! C'était odieux! C'était ma vie !!! Je ne pouvais pas rester sans rien dire ; sans savoir pourquoi elle s'était permit de décider de ma vie, de mon destin pour me détruire ! Mon cerveau repassa nos films en boucle de l'enfance à aujourd'hui ; et comme une vieille salle de cinéma je revis des passages de nos rires, de cette illusion, de toute cette hypocrisie, je revis mon visage et celui de Nathann en quelques tours de cadran. Mes paupières s'écrasèrent lourdement sur mes cils. Mensonge, illusion, tout partait en dérive et le seul qui pourrait m'aider en cet instant, le seul que j'aurais voulu qui m'enlace, c'était lui ! Quelle ironie...Dans le silence de mon véhicule, du parking desert, ma mémoire jouait les pires mélodies de la voix de Yaël me balançant ses insultes empoisonnées, et à la fois de celle de Nathann qui ne faisait que m'embobiner dans un vortex d'illusions et de mensonges ! J'essayais d'éjecter le disque, mais ça repartait et mes émotions déraillaient sans savoir sur lequel élevé la barre ! Elle abandonna furieusement l'hexagone. Avec colère, j'introduis ma clef au neiman, et prit la route suivant son véhicule. Fallait que je fasse le ménage dans ma vie, fallait que je sache pourquoi tant de haine et pourquoi n'était-elle pas simplement partie si elle ne me supportait plus, il fallait que je reprenne toute cette confiance aveugle que j'avais placé en elle, il fallait rompre tout lien avec elle et avec aussi mon Nathann... Absolument tout...

.Antrav.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant