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.Deborah.

J'étais confortablement installé dans les fauteuils tissés en résines de notre cher club de Pétion-ville, qui n'avait pas perdu sa valeur au fil des générations ! Sa jolie piscine scintillante, sous l'effet des rayons du soleil, était témoin de rendez-vous galants, de réunion importante, de chill entre amies, de soirées poker et j'en passe. J'aimais bien être là ! C'était attrayant, tranquille, paisible. J'y jouais beaucoup au tennis avec mon père ici. Même mon premier baiser, je l'ai eu entre les grands arbres d'amendiers, sur le terrain de racket ball plus précisément ! Ça ravivait des moments de bonheur cet oasis, parfois même des disputes. Et qui dirait le contraire, tout membre du club depuis sa fondation, en ont des souvenirs. Un vrai privilège. Je sirotai mon Nectar d'Abricots, les yeux rivés sur mon portable. Je donnai un like au post de Rafaël. Une photo de lui en chemise rose pâle, pantalon de tissu noir et blouse blanche. Cet homme avait une allure et une éloquence. Il se tenait auprès d'un groupe de médecins, depuis sa conférence annuel à Miami...

- Vraiment! Dis-je d'un ton distrait.

Une deuxième photo fut posté, je zoomai, afin de l'avoir en grand plan, et lui mit un autre like, et quelques émojis de la victoire ! Sweet as victory ! Pianotai-je dans son inbox privé. Je bus d'un air oublieux...

- Tu m'as entendue Deborah ? Bruit de nouveau la voix de Scott.

Après trois lundis de suite, il m'avait invité à déjeuné. Mais, l'histoire c'est qu'après cette nuit, Rafaël m'a montré qu'il tenait encore à mes prouesses érotiques. Vue comment il m'avait fortement gâté sous l'averse du pommeau de douche, je suis totalement sûre qu'il n'hésitera pas à recommencer. Je te l'ai dit Soraya j'étais là avant.

- Deborah?

Je levai mes yeux bordés de mascaras vers Scott..

- Non désolé. Tu pourrais reprendre...

- C'est important ce qui se passe la-dans on dirait ! Opina-t-il en faisant référence à mon écran.

Je lui souris.

- Un bon ami avait besoin de mon soutien. Prétextai-je

- Tout va bien, ce n'est rien de critique ? S'empressa-t-il de me demander d'un air grave.

- Oh, non, non, ne t'en fais pas ! Merci de me demander Scotty.

- Je t'en pries. Très jolie coupe de cheveux en passant ! M'aureola-t-il

Je rougis, ravie du compliment. C'était banal, mais plaisant de voir, qu'il avait prêté attention à un détail si futile, surtout de nos jours ...

- Merci Scott. Tu es un vrai têteux dis donc !

- Ah bon? Pourquoi.

- Tu es doué pour flatter les gens, et la moralité du corbeau et le renard est bien celle-là ; tout flatteur vit au dépend de celui, qui l'écoute.

Il rit.

- Non, j'aime me fier au détail c'est tout, je suis écrivain. Cette nouvelle coupe te va bien, et je te l'ai dit, c'est tout.

- C'est bien ce que je me disais ! En 2023, espérer trouver un homme qui se fie aux retouches d'une femme, qu'ils jugent superficielles, est une peine perdue. Du temps de mes parents, c'était déjà en voie de disparition, ce qui signifie qu'aujourd'hui, ça n'existe même pas..

- Tu as dû tambouriner sur les mauvaises portes. On vous donne l'impression que tout est abolie, mais c'est faux. Évolution n'est pas synonyme d'abolition. Garde les pieds sur terre, et tu verras que c'est faux, ce n'est qu'une illusion. En déduit-il confiant.

.Antrav.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant