.Antrav.

.81.

.Soraya.

Deux jours plus tard.

J'avais encore les séquelles de ma séance d'hypnotise dans ma tête, j'avais souvenirs de tout ce que m'avait témoigné Rafaël. Dans ma tête, je les voyais comme illusoires, comme si c'était des faux événements que j'essayais de remémorer. Ma mémoire me jouait des tours car rien ne restait figé, pas même les images, sinon les mots de mon époux, sa voix rauque, ensuite, il y avait mes cauchemars qui me tournaient en bourrique et je m'énervais pour un oui ou pour un non durant les rares secondes où je restais éveillée. Je perdais la raison, finissais-je par penser. Cette séance d'hypnose m'avait coupé l'appétit, je me sentais encore somnolente, et même mon téléphone était éteint voilà maintenant une semaine. Depuis que Rafaël, m'avait rappellé cet anniversaire de mariage, j'étais incontrôlable, totalement coupée du monde, de ma réalité . D'ailleurs, j'avais l'impression que c'était, il y avait des années auparavant ce voyage au Brésil. Assise face à la commode, j'observais mon reflet depuis le miroir à la recherche de cette étincelle qui avait jaillis à travers mes iris, à Barra. Je me sentais engluée dans une situation, où je n'arrivais pas à me dépêtrer! Je fermai les yeux, et se dessina sous mes paupières clos, le visage de Rafaël qui me jouait cette partition : Et là je te dis que je t'aime, vois mon visage te dire que je t'aime, Je t'aime Soraya, Je suis le seul à vraiment t'aimer et te combler. Méfie-toi des autres, ils te veulent du mal, ils veulent nous séparer. Reste avec moi, les autres sont dangereux. Revois mon visage, mes yeux, restes concentré sur mes lèvres qui te le disent, qui te le répète.Écoutes ma voix, concentres-toi sur ma voix !Tu m'as entendu ?

- Oui, je t'ai entendu. Répétai-je à voix basse

- Tu es magnifique mon amour . Bruit la voix de Rafaël.

J'ouvris rapidement les yeux, et atterrit sur terre. Il me prit la main, et m'aida à me relever. Il avait insisté pour que je porte cette longue robe de soirée moulante de couleur beige fendue, à col bénitier. Il avait organisé une petite fête privée. Il avait contacté mon agence événementielle pour les préparatifs, il avait choisi le menu, et tout en fait, alors que j'étais restée en " convalescence " à somnoler...

- Les invités nous attendent en bas mon ange. Tu viens?

Comme une automate j'obeis. Ma main dans la sienne, je me laissai conduire par Rafaël en essayant de me situer. On était quel jours exactement ? J'étais simplement consciente que c'était la date. Du salon, jusqu'à l'esplanade ,des éléments de décoration personnalisés faisaient surface comme des photos de notre mariage encadrés dont j'en avais très peu de souvenirs , des messages d'amour sur des panneaux indicatifs ou des anecdotes communes qui pour moi avaient suscités un trou blanc, aucun souvenir. Des roses rouges, des bougies roses et des guirlandes lumineuses créait une ambiance romantique et chaleureuse peu plaisante à mes goûts. J'ai toujours priorisé des couleurs naturels et délicates. Moins vives, plus tendre, et je préférais les lys, les gardenias, les marguerites blanches symboles de pureté et de douceur.

- Tu adores la décoration ? J'ai choisis des roses rouges! Ça révèle ta personnalité et les bougies roses pour ton côté moins sauvage.

- C'est très beau Rafaël.

Mes beaux-parents et mon beau-frère me saluèrent, certaines connaissances de Rafaël, certains de ses collègues de travail, son entourage particulièrement. Il s'éloigna quelques peu afin de saluer quelques de ses proches et profita de gonfler son torse des éloges et des compliments de ses exploits professionnelles. Son passage à Miami était encore sujet de louanges et de panégyriques. Yaël apparut dans une robe courte moulante torsadée et me tendit un verre que j'éconduis poliment.