.Rafaël.
- Ce que tu oublies Rafaël, les preuves contre toi sont accablantes. Il n'y a pas moyen de recourir à une requête en ce moment ! Dit mon avocat en s'essuyant le front dû à la chaleur suffocante des lieux.
- Tout de même, il doit y avoir un moyen pour qu'on accepte de me transférer en tant que prisonnier à domicile, la détention à domicile sous surveillance électronique. Tu peux négocier ça Mayard !! Je ne vais pas passer dix foutues années de ma vie dans ce foutoir...
- Sois heureux que tu aies été transféré dans celle-ci fraîchement inaugurée. Tu es au courant que c'est Frank Pallere qui a eu cette sublime idée d'une prison privée. C'est la toute première.
- Je me fous totalement de l'historicité de ce trou a rat. Trouve un moyen pour que je purge ma peine hors de cette merde. Deux mois à côtoyer à même des tas de criminels ! Je n'en suis pas un, si tout ce que j'ai fait c'est être amoureux. Me plaignis-je
- Tu as frappé et violé ton ex épouse, Tu as tenté d'assassiner son amant, tu as agressé physiquement une pretresse vaudou....Tu....
- J'ai voulu lui faire peur en le fracturant une jambe! Me défendis-je. Cette femme m'a escroqué de l'argent !
-Oui et tu l'as payé cher! Fit-il en jetant un vague coup d'oeil sur ma canne...
- Je ne te paies pas pour me faire des analyses médicales . Tu es mon avocat et tu es supposé me trouver un moyen pour me sortir de cette porcherie. Dit à père de faire jouer ses relations.
Il soupira.
- Rafaël ce sont ses relations qu'il a jouer ki fe ou la ! Eric pat sou tande verbiage ou io menm et encore moins mon vocabulaire de cinq ans d'études, ni mes deux ans de spécialisations, sans compter mes expériences [ Qui t'as permit d'être là, Eric n'était pas du tout d'humeur à écouter tes verbiages ]
- Tais-toi! Tais-toi! Tu m'as foutu dans la merde !!
- Mouin ki foutu'ou dans la merde ? Mouin byen kontan !! Estime toi chanceux Rafaël ! Tu aurais peut-être préfèré qu'on t'enferme à Fort Dimanche ou au pénitencier national? Comportes toi bien et peut-être tu pourras bénéficier d'une reduction de ta peine . Ici tu à accès à une bibliothèque, une salle de gym , une cantine et une infirmerie, ce que les prisons publiques ne te permettent pas de bénéficier, tiens tu as même un uniforme et il te va plutôt bien. Il y a aussi des petits emplois pour faire tourner la prison elle-même : en cuisine, à la plongé... Comme coiffeur, ou encore des petits travaux de peinture, de plomberie ou d'électricité.
Il plissa des lèvres en examinant les lieux de ses yeux avares de couleurs bleu-gris, comme s'il était satisfait du travail.
- Non, une très belle initiative, je vais écrire un article au nouvelliste et au Note moi afin de féliciter Franck. On dirait que la mort de son frère Frédérick lui a permis d'avoir des idées innovatrices. Alors reste la bien au calme, dix ans passe vite.
- Vas te faire voir Mayard.
- Je compte bien mon cher !!! Profites-en....
Il saisit son attache case et emprunta le chemin de la sortie. Je soufflai bruyamment. Les gardes de service me raccompagnèrent jusqu'à ma cellule. Encore heureux que mes parents avaient payé pour que j'aie ma cellule à moi tout seule. Quelques autres détenus défilèrent en ôtant leur t-shirt blanc, sans doute, il se rendait à la salle de gym, ceux la faisaient partis de la catégorie des bites sans diplômes. Ils me saluèrent, je fis l'aveugle. Je m'allongeai sur le lit de fortune, tandis que dans ma tête, je n'arrivais toujours pas à croire dans quel pétrin que je pataugeais ! J'avais été publiquement humilié, j'avais perdu tout ce château de glace que j'avais passé des années à chérir, à construire une spirale où je n'étais plus invisible, plus dans l'ombre de Ralf et de plus, il y avait cette maudite jambe qui ne s'améliorait pas ! Cette prêtresse vaudou à du prier une entité ancestrale pour qu'elle ne guérisse jamais. Il me fallait constamment l'usage de ma canne ou de béquille ! Et la douleur le soir est parfois insupportable! Yaël, tout ça c'est de ta faute non d'un chien, cette vipère était la cause de tous ces malédictions qui s'abbataient sur moi, et c'était elle qui avait eu l'heureuse opportunité de purger une peine plus courte avec sursis partiel ! Cette maudite diablesse ! Combien je paierai pour qu'elle se fasse violer en prison. Je me levai, me rassis, expirai, inspirai, suffoquai, et me relevai de nouveau. J'avais agi par amour, par amour, je n'avais rien fait de mal non d'un chien. À quel moment j'ai arrêté de briller comme l'or,comment avais-je pu perdre le controle de tout cela.... Comment? Comment ? Comment ?
.Yaël.
- Duraucher, tu as de la visite, Yo vin wew ! [ On est venu te rendre visite]
Je restai assise sur le banc comme une élève en cours de récréation, ma plume et ma feuille de papier en main, les lèvres défigurées dans un rictus de haine, je déversais tout ce que j'avais sur le cœur sur cette feuille blanche de piètre qualité que j'avais pris, ou plutôt voler à la bibliothèque.
- Duraucher ! Ou soud ? [T'es sourde]
Je levai un regard haineux à Denise, la garde du côté sud de la prison. Le nord était réservé aux hommes et le sud aux femmes. Cette prison regorgeait de la plupart des hors la loi, des rebels, des criminels et des corrupteurs, allant de la petite bourgeoisie jusqu'au sommet de la pyramide. Étonnant de savoir qu'il existait cette forme d'incarcération pour nous autre de la Jetset dans un pays aussi caméléon qu'Haïti. L'aile féminine regorgeait de plus d'une centaine de prisonnières , toute présentes pour des faits les plus divers. Il y avait même une prof d'une institution privée de renom ayant violé un de ses élèves de quatorze ans à qui elle donnait des cours particulier dans son domicile. Et, oui, Haiti reflétait souvent le pire. Partout en fait. Énervée face à mon mépris, elle reprit en haussant le ton...
- Numero 49 , Yo vin rann ou vizit. [ On est venue te rendre visite] Entendis-je bruire sa voix
Je relevai la tête en la fixant d'un air exaspéré. L'uniforme noire se pétait sous son gros ventre qui faisait la course à sa poitrine comparable à deux fruits du pain surnommer chez nous lam veritab. Je l'avais sobriqué la grosse Denise.
- Qui dis-tu la grosse Denise?
- Papa'w ak sew . [ Ton père et ta sœur]
- Je ne suis pas disponible. Dis leur d'aller au diable ou qu'il revienne que s'ils ont décidé de payer mon sursis, au bout de trois ans minimums pour que je sortes de cet enfer. Ils attendent que je crève ?
Je terminai ma lettre et prit le soin de la signer, puis la lui remis pour qu'elle me la fasse poster. Dans cette feuille, je la dédiais toute ma haine, tout ce que j'étais obligée de faire semblant de garder, toutes les fois où j'ai dû déverser des larmes de crocodiles pour jouer au cinéma des besties, j'avais tout donné entre ses lignes, à mille degrés comme dirait Lomepal, sans ceinture de sécurité. Je sais que je sortirai de cet enfer et lorsque ce grand jour arrivera, j'espère ne jamais la croiser sur mon chemin, ne jamais entendre parler d'elle, qu'elle s'éteindra avant même de souffler ses soixante-dix, que son nom résonnera dans mes tympans que lorsqu'elle sera dans sa tombe...C'est tout ce que je te souhaite Soraya Tippenhauer. Va au Diable.

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.Antrav.
RomanceSelon Soraya la plupart des hommes sont des connards, mais les femmes ... hm .. les femmes, elles ? Elles sont mille fois pires.... Soraya,n'a jamais été amoureuse, pourtant elle n'a de yeux que pour son mari...Tout par et pour son Rafaël....