.69.

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¿Qué horas son, mi corazón?
Te lo dije bien clarito
Permanece a la escucha
Permanece a la escucha

Doce de la noche en La Habana, Cuba
Once de la noche en San Salvador, El Salvador
Once de la noche en Managua, Nicaragua....

.Nathann.

Haut à travers les nuages, elle côté hublot moi côté siège, on volait. Les paroles de Manu chao jouaient depuis les écouteurs qu'on se partageait. Elle avait sa tête posée sur mon épaule et avait les yeux remplis d'enthousiasme. Ses doigts enfouis entre les miens, me les écrabouillaient, à chaque fois qu'elle se laissait emporter de trop par ses émotions en ébullition...

Et les miens ? Vida merda! Cette femme est une brume bienfaisante qui vous enveloppe et vous donne envie de déplier vos poumons et c'est une merveille ! J'en connais, j'en connais des femmes qui sont belles , mais elle, elle était bela dans son regard, bela dans son attitude, belle dans ses réponses, belles même dans ses attentes, belle dans l'espace qu'elle creuse dans son coeur. La voix de Manu chao, m'aidait à confirmer mon humeur lyrisme...

Me gusta los aviones, me gustas tu !
Me gusta viajar, me gustas tu !
Me gusta la mañana ,me gustas tu !
Me gustas el viento, me gustas tu!
Me gusta soñar, me gustas tu !

Elle se retourna vers moi, et me souris. M'enseigna ce qui se passait derrière le hublot, puis reposa sa tête sur mon épaule, en fermant les eyes et en dodelinant légèrement sur le morceau . Je m'accomodai également et écrasai à mon tour, mes paupières sur mes yeux, en pianotant doucement mes chaussures Vans old skool sur cet andagio entraînante ...

Me gusta la mar, me gustas tu !
Que voy hacer ? Je ne sais pas
Que voy hacer ? Je suis perdu
Que voy hacer? Je ne sais plus ...
Que hora son mi corazón? ...

.Soraya.

-Oi, tudo bem? Entendais-je

Nous étions enfin à Rio de Janeiro ! Notre petit passage à l'aéroport me fit réaliser que j'étais sur le sol brésilien loin de Rafaël. J'entendis l'accent carioca partout autour de nous, je souris, nous sommes bien au Brésil ! Nous terminâmes les derniers réglages, récupérèrent nos bagages en premier, passâmes par le service de l'immigration et hop, en moins de trente secondes, je respirais une autre bouffée d'air. Nous nous assîmes dans un petit café, en attendant L'Uber . Il alla commandé deux limonades. Dans les haut-parleurs, resonnait un morceau swing qui me fit rythmer de la tête. Il revint avec deux limonades, et deux crêpes dites tapioca.

- Saib Samui Sunrise ! S'exclama-t-il en s'asseyant .

Je retroussai un peu du nez, signe de mon incompréhension.

- Quoi?

- Depuis le bar, j'ai remarqué que tu dandinais de la tête. Le morceau c'est Sunrise, Saib Samui.

Je ris timidement, et sirotai quelques gorgé afin de grimer ma timidité..

O que é ? Quoi?

- C'est que tu m'observes tout le temps ...

- J'adore ça.

- Il doit y avoir un moment ou tu te fatigue ! Dis-je

- Non, parce que j'aime le feeling de retomber amoureux de toi à chaque fois ...

Je m'empourprai. Je croquai dans mon tapioca et appréciai la saveur délectable de la crêpe sous mes papilles gustatives. Avant de se gaver d'une bouchée de la sienne, il m'observa un instant, sourit béat d'admiration, ses pupilles se  dilatèrent et à cet instant précis, il remua la tête et murmura...

- Que loucura ! Puis prit une généreuse bouchée de crêpe.

Une demi-heure plus tard, le Uber qu'il avait contacté nous attendait déjà. Nous avions atterri au quartier de Barra da Tijuca, face à un moderne immobilier. Nous primes l'ascenseur et il introduit sa clef dans la serrure et en moins de deux, nous étions dans un grand salon pour cinq personnes. Il y avait un home cinéma, une salle à manger et une salle de petit-déjeuner...

- Très bel appartement. L'ensençai-je

- Merci, je l'ai acheté avec ma première paye.

- Tu étais fière j'imagine. Lui dis-je

- Et ma mère qui pleurait parce que j'allais quitté la maison...

- Elle doit être encore plus triste, vue qu'au final, tu as quitté le pays!

- Non, elle s'y est habituée. Je voyages beaucoup, mais je maintiens le contact. Elle me permet de garder mes pieds fermes sur terre, sinon je risque la folie!

Je rigolai...

- Comme la folie de poursuivre une femme, que tu n'as vue qu'une seule fois dans une discothèque...

- Oui, comme cette folie là ! Dit-il doucement en me fixant.

Il me sourit en acquiescant tout bêtement. J'avais les joues en feu, comme les pétales d'une rose rouge écarlate; tandis que ses iris gris-verts étaient nouées intimement aux miens. Un eye-contact qui me transperça, et ceci à chaque fois.

- Mais c'est une folie que je ne regrette pas. Avoua-t-il

- Moi non plus.

Il rougit et se toucha les cheveux à plusieurs reprises. Maladroitement, il saisit la télécommande et mit de la musique en montrant son embarras...
Il procéda à l'ouverture automatique des cintres des rideaux, ce qui permit la filtration de la lumière. Il me fit visiter le reste du bel appartement qui se composait de deux toilettes, une à chaque étage de la maison, d'une grande cuisine et d'une zone privée d'ou une suite parentale avec balcon, placard et douches.

- Bem-vindo à minha casa ! [Bienvenu chez moi.] S'exclama-t-il. Tu aimes?

-  C'est plaisant !

- Ce qui est plaisant c'est de t'avoir ici na minha casa!

Pas le temps de me laisser répondre là-dessus. Il m'attira par la hanche, et posa voluptueusement ses lèvres sur les miennes. Le son de sunrise amanhecer de Jlisk se fit lointain. Juste nous deux, dans notre univers, notre cosmos. Il fallait vraiment garder les pieds sur terre, pour réaliser que les feux d'artifices n'étaient que dans ma tête. Je m'accrochai à lui, pour que ce jaillissement d'émotions plaisants reste gravé sous chacun de mes pores....

.Antrav.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant