.Rafaël.
Mon voyage pour Miami était prévu dès demain vers sept heures du matin. Je sortis mes valises et ordonnai à la femme de service de me préparer mes bagages. Seize heures et demie. Revenu plus tôt du travail, je fis préparer un dîner aux chandelles et me diriger vers ma pièce secrète où seule moi avait accès. A ma femme, je la faisais croire, que c'était mon bureau secondaire, où je rangeais les archives oubliées de certains de mes patients. Il n'y avait que moi seul, qui avait accès à la clé, que je gardais soigneusement à l'intérieur de mon portefeuille. J'aurais pu faire installer un verrouillage automatique à l'aide d'une poignée à empreinte digitale dont la serrure biométrique serait doté d'un système numérique, mais la bonne vieille méthode archaïque, était beaucoup plus sûre ! J'introduis la petite clé doucement dans la serrure. Cela faisait deux semaines depuis ma dernière visite. Mon emploi chargé du temps m'écourtait mes occasions. Ici dans cette pièce, se concentrait toute l'énergie, et l'aura susceptible de contrôler le libre arbitre de Soraya. Une pièce mère placée exactement au-dessous de notre chambre conjugale. J'y pénétrai en prenant bien le soin de la verrouiller. Le sol était fait d'un revêtement de carreaux blanc et noirs. Tout autour était posé des dizaines de photos de Soraya, que j'avais pris d'elle pendant son sommeil. Mes lèvres s'étirèrent d'un sourire lorsque je remarque un polaroid que j'avais placé au centre. Je me souvins parfaitement du jour où je l'avais capturé. Ce soir-là, elle était nue. C'était au moment ou elle s'était évanouie dans mes bras après être sortie d'un bain spécial que je lui avais préparé. Je l'avais étalé sur notre lit dans toute sa splendeur de femme, j'avais palpé ardemment ses seins, et avais pris cette photo que j'avais précieusement posé, au beau milieu de la collection. Je la surnommais la photo secrète. À chaque fois que je l'observais, j'avais l'impression qu'elle s'offrait à moi, corps et âme...
Une dizaine de cierges éteintes avaient fait couler ardemment leur cirage, et les feuilles sèches de basiliques et de grenadines embaumaient encore la pièce mêlée à la présence des restes de ses bouteilles de parfums, et de quelques sous-vêtements. Me rendre à Miami, n'était pas très avantageux pour moi. Je serai loin d'elle, et on n'est jamais trop prudent ! Alors ce soir, je mettrai en pratique quelques conseils de la prêtresse, rallumerai les cierges, citerai des prières, et embaumerai l'air de nouvelles feuilles de basilic. Ce philtre servira à l'envelopper dès que son corps s'allongera sur notre lit matrimonial et qu'elle se laissera emporter par son sommeil. Cet envoûtement la malmenait si bien, que dès qu'elle s'affolait, son mental s'épuisait en moins de zeptosecondes. Je trouvais ingénieux, d'ailleurs de ma part, d'avoir eu l'idée de positionner cette pièce juste au-dessous de notre suite.
J'ôtai mes vêtements, en ne gardant que mon boxeur, allumai les cierges, blanches, rouges et noirs, embaumai l'air des différents parfums adaptés au rituel et m'assis en position tailleur. Je citai les prières que cette vaudouisante m'avait griffonné sur un bout de papier et les récitai tant bien que mal. J'attendis quelques trentaines de minutes, puis laissai les bougies dont les flemmes jouaient autour de ma photo secrète...
- Rafaël ? Entendis-je la voix de Soraya depuis l'extérieur du wood stairs.
Je me levai et m'empressai de sortir. Elle arrêta ses pas qui s'apprêtaient à grimper les marches d'escaliers flottants en verre et en bois, éclairés de lumières Led. Elle me reluqua étrangement de la tête au pied.
- Rafaël? Tu faisais quoi à l'intérieur ? Demanda-t-elle tout étonnée, d'un ton dubitatif.
- Je cherchais un dossier depuis mes archives mon cœur.
Elle plissa des yeux d'un air surpris, tandis que son sac à puce, déjà lui sautait au pied. Elle se baissa afin de caresser la bête, qui glapissait d'un air joyeux, en secouant frénétiquement sa queue, puis enquêta de nouveau.
- En boxeur ?
C'est alors que je m'en souviens de m'être débarrassé de mes vêtements, quelques heures plutôt afin d'accomplir le rituel. Je me maudis, de ne pas m'en être souvenu.
- Je m'apprêtais à prendre une douche et je me suis rappelé que le dossier que je cherchais, devait peut-être se trouver à l'intérieur. Prétextai-je.
Elle haussa vaguement les sourcils et ôta ses paires de talons en s'asseyant dans les escaliers. Elle les massa doucement, puis escalada les marches, de pas souples. Je la suivis à mon tour, et pénétrai dans notre suite. Elle se trouvait déjà sous la douche, en fredonnant légèrement. J'ouvris la cabine et m'incrustai juste derrière elle. Je posai mes mains sur sa taille dénudée, et la forçai à m'affronter, en la retournant. Je lui pris son éponge de bain moussant et le lui passai sous les seins. Elle posa ses mains sur mes bras, sans protester. Je la dominais, et c'était bon à savourer.
- J'ai fait préparer un dîner aux chandelles. Demain je pars à Miami...
- C'est que...je...je suis épuisée. Répondit-elle en épargnant mon regard.
- Tu es épuisée tous les jours. Serais-tu en train de m'éviter mon amour ? On pourrai manger...ensuite essayer de concevoir un enfant! Tu en dis quoi ?
- Je ...je n'ai pas encore arrêté mes pilules. Dit-elle.
- Hm. Et quand comptes-tu le faire ? J'ai déjà parler à ton gynécologue, et aussi bien que je m'en souvienne ,il n'en voyait pas d'inconvénients.
- Oui je sais, mais moi aussi, je lui ai parlé ! C'est mon corps après tout. Il m'a dit qu'il était préférable d'arrêter ma contraception à la fin de ma plaquette...
J'arquai les sourcils.
- Hmm, et pourquoi?
Elle baissa légèrement les yeux..
- Afin d'éviter les règles irrégulières.
- Tu as l'air de réciter une leçon Soraya ! Et t il t'en manque combien de ces pilules ?
- Vingt-six comprimés.
- Tu en prends combien par jours ?
- Un seul.
- C'est toute une vie ça. Remarquai-je agacé
-Encore quelques mois...Dit-elle d'un ton suppliant...
Je fis descendre l'éponge sur son bassin, ses cuisses, remontai et la fis se retourner en lui frottant le dos ...
- Dix-neuf comprimés pour dix-neuf jours. Pas plus, ni moins.
Elle acquiesça, me pris l'éponge, se rinça, et sortie immédiatement de la douche. J'expirai de frustration, puis m'accordai librement ma séance d'arrosage. Une heure plus tard, nous dinâmes en silence, nous nous endormîmes sans que je n'aie pu la toucher. Le lendemain, avant mon départ, je jetai ses pilules contraceptives au WC et les remplaçai par des vitamines D identiques à celles-ci. Maintenant on verra bien si tu pourras éviter l'inévitable mon cœur...
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.Antrav.
RomanceSelon Soraya la plupart des hommes sont des connards, mais les femmes ... hm .. les femmes, elles ? Elles sont mille fois pires.... Soraya,n'a jamais été amoureuse, pourtant elle n'a de yeux que pour son mari...Tout par et pour son Rafaël....