.15.

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.Soraya.

Notre retour à la maison, fut tranquille et silencieux. Une fois rendue à l'étage de notre appartement, je me pressurai vers notre chambre afin d'ôter mes vêtements qui me suffoquaient ! Je détestais ressentir cette terrible sensation de picotements, d'opression sur la poitrine et cette angoisse constante. Une horrible migraine me fit lanciner, je soupirai en toisant le tiroir a pharmacie ! Jamais aucun comprimé n'était suffisamment efficace, pour calmer ce martellement effervescent contre mon crâne; à chaque fois que j'étais victime de ces maux de tête récurrent ! En outre, Je me décidai de profiter du champ libre de la présence de Rafael et d'accorder à mon corps une douche, autre que ceux qu'il m'exigeait constamment de prendre dans la baignoire. Je m'empressai de faire couler l'eau depuis le pommeau de douche, et m'y glissai dessus d'une rapidité surprenante. Je laissai l'eau inonder mon corps de la tête au pied, ce qui calma l'ebullition incontrolable de mes sens agités. Quelques minutes plus tard, je ressortis et enfilai mon pyjama de soie blanc signé Ralph Laurent, et ce ne fut qu'à cet instant que Rafael arriva en raccrochant de son dernier appel. Il ôta sa chemise et plongea son corps en entier sur moi, ses lèvres parcourraient déjà mon cou...

- Rafael, je ...

Il s'arreta et se mit à me fixer en plongeant son regard brun sur moi, je frémis, je me sentis assujettie, comme toutes les fois ou lui et moi étions en copulation. Il m'offrit un demi-sourire, puis continua sa balade labiale, jusqu'à me dépouiller de mes vêtements. Je sentais ses doigts agripper mon corps, sans que je ne réagisse, je sentais ses lèvres aspirer ma peau sans qu'aucune émotion ne me traversse, et quand je sentais ses pilonnement lascifs et ses soupirs d'extases, j'étais déjà plongée en état de somnolence. Satisfait, il m'embrassa langoureusement, et se dirigea vers la douche. Il se fit couler un bain en sifflotant. Lorsque son corps vint lourdement s'écraser sur l'autre cote du lit, je lui avais donné dos. Dans le silence, mes yeux fixaient le vide, je n'avais pas sommeil, l'insomnie vint s'installer comme un sage bouddhiste auprès de moi. Je me retournai légèrement ; Rafaël s'était rapidement endormi. Je repris ma position initiale et soupirai. Mes iris recommencèrent à fixer le plafond, à parcourir le mur, le revêtement, dont la couleur grise aurait du donné l'impression d'un "Oasis de paix ", du moins selon les mots prononcés par l'agente immobilière dans un sourire commerciale. J'abandonnai ce terrain, non désireux de m'occuper l'esprit sur le design intérieure et fit l'effort de rattacher mes yeux sur autre chose tels que la table de chevet, la lampe, mon portable, puis sur le livre de Nathann!  Mon cœur de nouveau fit un bond dans ma poitrine, comme au moment ou il m'avait envoyé ce message banal en portugais, que j'avais dû traduire, il y a quelques heures plus tôt, chez les parents de Rafaël ! Soulagée, avais-je été lorsque j'avais utilisé le prénom de Yaël comme excuse, au moment où il était venu me demander de rentrer, bien que je me sentais mal de mentir effrontément.

Je longeai ma main jusqu'à la table de nuit, empoignai le portable et fis basculer l'écran tactile vers ma messagerie instantanée et relu son texto .

- Então eu espero que você esteja bem, linda flor-de-lis [alors j'espère que tu vas bien, jolie fleur de lys]

J'avais souri exagérément, comme maintenant d'ailleurs. Un sourire qui avait même allégé ma poitrine alourdie. Penser à ce message, alimenta mon envie de débuter au moins le premier chapitre de son livre. Je le saisis, puis sur la pointe des pieds, me dirigeai doucement vers la terrasse en refermant soigneusement la porte vitrée. Je fis basculer le petit interrupteur, m'assied confortablement sur le puff et débutai ma minutieuse lecture.

Chapitre 1

Appelle-moi Nathann!

Loin de ce que les gens peuvent s'imaginer de "l'expectation" du Brésil, j'ai grandi loin des Favelas, avec une famille peu nombreuse de la classe moyenne. Ce qui me caractérise c'est surtout ma joie de vivre. je suis optimiste, toujours de bonne humeur et je fais le maximum pour communiquer mon optimisme autour de moi. J'ai le goût du risque et du voyage, et c'est pourquoi j'ai choisi de faire carrière en photographie artistique, touristique et naturaliste...En gros je suis un digital nomade. Ça en fait beaucoup ? Non...

Je fermai un instant l'ouvrage, en imaginant sa voix et son rire. Je souris légèrement, et me replongeai à travers sa plume bourrée d'énergie dès les premiers mots .

Pourtant malgré mon esprit de liberté et de détachement, j'ai toujours été en bonne entente avec mon entourage. Que cela soit avec mes camarades, ma famille, la voisine d'en face, Mr Yaya mon fidèle taximan ! Mes files conducteurs captaient bien le courant entre les autres et moi. J'encourage toujours aux autres d'avoir envie d'innover, de donner vie à leur initiative, leur désir, leur peur, leur cassure , de toujours avoir l'engouement de partager quelque chose avec moi. Stoop ! Je sais ce que vous vous dites. Il se la raconte! Non ..je ...je ne suis pas du genre à me la raconter, sinon on switch ?

J'arrêtai de nouveau ma lecture et ris en recréant le ton vibrant de ses cordes vocales, qui répéteraient chaque mot. Il arquerait ses sourcils légèrement, en me disant qu'il sait que je pense qu'il se la raconte...Il se perdrait dans mon regard brun et timide, puis sur ses lèvres se dessineraient son sourire rebondissant.

Ça parle toujours de ce que j'aime faire ressortir chez les autres! Un sourire enterré, un rire, un mensonge, un incident, l'esprit d'équipe, j'adore être pour les autres, une boule d'énergie qui leur permet de faire ressortir tout ce qui est opprimé et refoulé. Colère, larmes, émotions,  rien ne devrait selon moi, être resté gardé à l'intérieur ! Ça suffoque, ça rend fou, frustré et amer.

Je détachai mon esprit des lettres imprimés. Il n'avait pas tort, ça suffoquait , jusqu'à rendre folle! Les émotions négatives donnent souvent l'impression qu'ils ont un pouvoir assujettissant ...Que pour toujours, tu resteras coincé dans un gouffre...

Donc lorsque finalement, j'ai pu réaliser mon premier voyage, qui était en Argentine, mon amour pour l'inconnu, le hasard, le choc des cultures et des délices de la vie s'etait amplifié ! Dans la loi de Lilo Murphy, tout va bien dans le meilleurs des mondes, alors que Chez Nathann Illescas, tout va bien dans le pire des mondes, ou on soustrait ségrégationnistes, pauvretés, pédophilies, crimes, violences, pillages de l'occident et j'en passe ! Allez lets be fika et Appelles-moi Nathann...

Je refermai le livre sur ce premier chapitre, bref, et des plus banales. Pourtant, j'eus envie d'aller mieux et de le lui dire! Je souris! Oui, c'est ça dès demain j'irai au Royal Oasis et je lui dirai que je l'ai débuté, et que j'avais envie de continuer à le connaître depuis son bouquin. Je me levai, et posai comme un bibelot, le livre sous mon oreiller. Pour la première fois, en trois ans, je m'endormis d'un sommeil doux et léger...

.Antrav.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant