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.Soraya.

Je me réveillai en sueur. Je voulais hurler, mais aucun son ne sortait de ma bouche. J'avais encore fait ce terrible cauchemar! J'étais dans une salle carrelée, humide, remplie de vapeur blanche, et j'entendais une voix crier mon nom. Je me recroquevillais dans un coin, hurlais, me débattais contre une force invisible, je me relevais, fonçais contre une porte que je traversais et me retrouvais encore dans la même pièce. J'avais froid et j'étais secouée de sanglots! Je n'avais plus personne vers où me réfugier, je criais et une voix plus rassurante vint me secourir ! C'est alors que je me redressai de mon lit, mon cœur battant la chamade. Je vérifiai l'heure, il était cinq heures du matin et j'étais fatiguée à l'extrême, j'avais une forte migraine, et mes membres étaient endolories. J'observai le corps de Rafaël endormi à côté de moi, la pièce, notre chambre, j'eus l'impression de vivre un déjà-vu, une sensation désagréablement familière. Je pris un oreiller, le serrai contre moi pour étouffer les sanglots qui me nouaient la gorge. Et c'était impossible. Des larmes, des larmes ruisselèrent sur mes joues...Je voudrais me réveiller une fois pour toute de ces cauchemars récurrents...

Je restai les yeux rivés dans le vide jusqu'au total lever du jour. Il était sept heures trente, lorsque Rafaël se leva en me flattant les cheveux...

- Bonjour mon cœur...

Je posai ma tête sur mes genoux recroquevillé sur moi-même, sans répondre. Il se leva tranquillement et se rendit dans les salles de bain, puis revint sa serviette nouée à sa taille qu'il ôta pour enfiler son caleçon.

- Hier soir a été tumultueux chérie, ne me fais plus ce genre de crise...

Je relevai la tête .

- Quoi? Quel genre de crise...

- Tu ne t'en souviens pas mon amour ? On a bue ensemble, tu étais saoule et tu t'es évanouie. J'ai eu une sacrée peur bleue.

- Ce n'est pas le souvenir que j'ai, je ...je me suis évanouie après avoir essayé ta robe ..

- En effet, ensuite tu es revenue à toi même. Yaël, toi et moi avions bu plusieurs coupes de vins, on a dansé ensemble, on s'est embrassé et ensuite tu t'es évanouie de nouveau...

- Je n'en ai pas le moindre sentiment pourtant d'avoir beaucoup bu et je ne comprends pas comment j'ai pu autant partir en vrille comme tu dis Rafaël

- C'est normal. On appelle ça le black out alcoolique .

Je me sentis comme une cassette pour laquelle on aurait cessé un temps d'appuyer sur le bouton enregistrer. Il se rapprocha de moi, en terminant d'ajuster son pantalon. Il s'assit en face de moi, replia sa jambe sur lui-même en posant un pied sur le joli revêtement, puis me souleva le menton. Il maria ses iris dans la profondeur des miennes. Sa voix était remplie d'assurance.

- Mais, grâce aux thés tu vas t'en remettre...

- Mais je...je ne me rappelle pas...je...

Il m'éffleura les lèvres ...

- Chuuuuuuuu....Ne cherches pas à t'en rappeler mon ange. Cela ne fera qu'augmenter ta migraine.

- Je veux m'en rappeller Rafaël ! Me révoltai-je.

Il jeta un coup d'œil sur sa montre et soupira.

- Comment ne pas obéir aux ordres d'une femme si douce et affectueuse telle que toi ? Tu veux vraiment t'en souvenir ?

- Oui! La dernière fois que ça m'est arrivé, je me suis retrouvée prête à me ...à ...me ....

- À te fiancer avec moi. Termina-t-il.

.Antrav.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant