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Trois jours plus tard...

.Gaël.

- On arrive bientôt maman ? M'interrogea Liza pour la énième fois.

- Si, mais maman doit d'abord faire un autre détour avant d'accord ?

-D'accord. Dit-elle gentiment.

J'abandonnai la résidence de Soraya, où j'avais passé plus d'une quinzaine de minutes à sonner, pour n'obtenir que les aboiements de Vanilla ,puis un silence total . J'avais essayé de la joindre par téléphone, dans son travail, vaine tentative et encore moins Rafaël, bien que communiquer avec cet homme me déplaisait souvent. Il était si froid et flegmatique. J'avais insisté quelques minutes de plus et ce fut avec regret, que j'avais dû tourner le dos. J'avais voulue lui parler des factures de situation. Yaël comme d'habitude m'esquivait et me fuyait plus que la peste! Elle m'avait bloqué des réseaux et m'avait apparemment blacklisté.... Cependant, ne pas la trouver, avait fait émerger une nouvelle idée dans mon système cérébrale; celle de me rendre moi-même à l'agence d'architecture que Yaël avait engagé : Murat & Co se trouvant à Mornes Calvers. Il était quatorze heures, et de la distance Boutilier-Mornes Calvers, je n'y étais même pas à la moitié ! J'étais à peine à Laboule aux environs du Zest.

- Maman j'ai faim. Se plaint-elle toute boudeuse.

Je soupirai.

- On rentrera bientôt Liza . Sois un peu patiente .

Elle ne répondit rien. Je jetai un œil vers le rétroviseur, elle boudait en plissant ses petites lèvres, et en posant son visage angélique au creux de la paume de ses mains. Elle faisait déjà la tête.

- Liza, arrêtes de faire la moue, et je t'ai déjà dit que c'est une mauvaise habitude d'avoir cette posture! 

- Oui maman. Obéit-elle tristement en s'arrangeant mieux.

J'expirai bruyamment.

- Ok, tu veux manger quoi ? 

- Je ne sais pas. 

- Tu veux des frites et du ketchup? 

Ses petits pieds se mirent a balancer simultanément afin d'exalter ses sentiments ressentis, en déployant ses bras comme un arc-en -ciel.

- Ouiiiii!!! Une montagne de frites et d'Ice cream.

Je fis marche arrière afin de me dissoudre de la queue d'embouteillage et orientai le capot de mon véhicule vers le cosy restaurant. Dès les premiers virages, elle reconnue intelligemment l'itinéraire du Zest ! Après la rencontre avec mes parents, Olivier, elle et moi, avions passé pas mal de temps ensemble ici et parfois chez lui, chez moi ou ailleurs. J'expirai profondément. Oui, Olivier me manquait atrocement. Notre histoire d'amour a commencé à un moment de ma vie où je ne m'y attendais absolument pas, je ne m'attendais pas à tomber amoureuse. Pas ainsi, pas si vite. Pas de cette manière ; car je n'étais concentrée que sur mes études et ma fille, mais comme quoi l'adage qui dit que « l'amour nous tombe dessus quand on ne l'attend pas » se vérifiait parfois... Pour nous, ce fut le cas. Pas de la façon la plus romantique qui soit, peut-être pas au meilleur moment aux yeux des autres, mais sans aucun calcul de notre part. Il est entré dans ma vie et moi dans la sienne, tout simplement. La vie a décidé de nous mettre sur le même chemin. Nous avons pris notre temps. Tous deux méfiants, écorchés de l'amour, nous avons procédé pas à pas. Jusqu'à ce jour où il m'a invitée au restaurant et où on a vécu notre premier baiser. L'un comme l'autre, nous ne savions pas comment appréhender ce moment, encore moins comment réagir et comment l'interpréter. Et maintenant qu'on était séparé depuis environ un mois, j'avais l'impression de m'être affranchi d'une longue histoire de plusieurs années avec la personne avec qui je pensais faire ma vie ! C'était douloureux... Je m'en souviens de la dernière fois où nous étions au Zest en pleine terrasse du resto, elle était pleine à craquer, et nous, on ne voyait que nous ! Il était aux environs de dix-heures et là, j'avais dit  :

.Antrav.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant