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.Rafaël.

Mes chaussures richelieu du style one cut luisant, piétinèrent les adoquins du large parking de mon appartement. J'ordonnai au chauffeur de porter mes valises jusqu'à là-haut. Je vérifiai l'heure exacte que j'étais arrivé, expirai légèrement de la fatigue dû à ce voyage de courte durée vers le club indigo, puis orientai mes pas vers l'entrée de l'immeuble. Je pressai les boutons de l'ascenseur, et attendis patiemment d'arriver au sixième. Les portes métalliques s'ouvrirent, je croisai mon chauffeur à mi-chemin, je le renvoyai chez lui et progressai mes pas depuis la naissance du grand hall éclairé de belles lampes modernes. Brusquement, j'eus un froncement de sourcil ! Car plus je longeais le couloir, plus l'écho d'une musique chatouillait mes sens auditifs. J'empressai le pas et me dépêchai d'introduire la clé dans la serrure. La porte s'ouvrit et un caniche couleur vanille m'acceuillit en me grognant d'un air menaçant. J'écarquillai les yeux. C'était quoi l'affaire ?

- Soraya ? Interpellai-je d'un ton suspect.

Le clébard continuait à émettre des aboiements comminatoires. J'avais horreur des animaux domestiques, qu'il s'agisse de félins ou de canidés.

- Soraya! Repris-je en gardant mon air mécontent.

Une musique provenant de là-haut me fit comprendre, que les ripostes musicales provenaient de notre appartement. J'étais incapable de traverser, sous le regard intense du petit molosse ! J'élevai la voix encore plus, en prononçant le prénom de ma femme.

- Soraya!!!

Mes attentes cette fois ne furent pas veines. Elle arriva en dévalant les escaliers pieds-nus, un sourire radieux illuminait son visage, elle arborait un short à taille haute et son soutien-gorge. Que diable lui arrivait-elle? L'envoûtement auquel je l'ai soumise serait en train de la rendre déraillée ? C'était une possibilité que j'avais peu considéré. J'arquai un sourcil...

- Ow Rafaël ! S'étonna-t-elle.

- Bonsoir Soraya. Que se passe t-il ici

- Tu es la depuis combien de temps? 

- Plus de trente minutes ! C'est quoi cette....ce...machin ? M'enqueris-je en lorgnant l'animal d'un air dégoûté.

Elle rigola doucement, se baissa et saisis le canidé en le caressant vivement. L'animal se tourna vers moi, et me grogna sévèrement...

- Allons Rafaël ! Ce n'est qu'un petit caniche. Il ne fera pas de mal à une mouche !

- J'ai horreur des animaux de compagnie. La fis-je savoir.

- Quel dommage ! Moi je les adore.

- Ou l'as-tu trouvé ?

- Je l'ai acheté, je me sentais seule.

- Tu as remplacé mon absence par un chien? Je suis là maintenant, tu peux aller le rendre Soraya. Je ne supporterai pas sa présence plus longtemps. Il est mal dompté cet animal, il n'arrête pas de me grogner depuis mon arrivé.

- Le rendre ? Comment peut-on rendre une si magnifique créature. Peut-être que ton aura le stress un peu ! Fit-elle d'un ton moqueur.

Je l'accablai d'un air crispé, eut égard à sa réponse non exhaustive. Elle devenait sarcastique, et ça ne me plaisais pas. La musique provenant de l'étage supérieur résonnait encore...

- Et cette nuisance sonore ? Demandai-je

- J'écoutais un peu de musique !

- Et qu'est ce que tu fais à écouter de la musique ? M'enqueris-je perplexe.

- Je dansais Rafaël !

Je répétai sa phrase d'un ton insensé.

- Tu dansais ?

- Oui Rafaël, tu sais faire des pas une, deux, trois, tout le monde n'est pas comme toi, n'est-ce pas vanilla? Dis-lui ! Fit-elle en tournoyant avec son caniche.

L'animal m'aboya à nouveau, comme-si j'étais une intrusion. Je le fixai droit dans les yeux, jusqu'à ce qu'il se cache le museau sous la poitrine de ma femme.

- Tu l'as fait peur Rafaël.

Serait-ce ce toutou responsable de cette allégresse ? J'expirai, je me suis pourtant rassuré de continuer à allumer mes bougies dans ma loge du club d'indigo. Ce bout de poil allait contraire à mes plans, l'efficacité des bougies et de thés s'affaiblissait, quand quelque chose de positif était près de l'être envoûté, encore pire s'il s'agissait d'un caniche ! Chien réputé pour son caractère facile, son dynamisme et sa bonne humeur. Déjà le fort attachement qui le liait à sa nouvelle maîtresses était évidente. Sa présence engendrerait moins de déprime, moins d'anxiété, si je devais me fier aux dire de cette prêtresse vaudou. Mais j'ai également lu dans un livre x "Qu'en cas d'envoûtement d'amour mal fait, il est possible que la cible perdre le contrôle, et risquerait de devenir agressive même" Cette mambo m'aurait-elle escroqué, en me faisant un travail durant trois ou quatre ans? Non, elle n'oserait pas...

- Rafaël ? Tu vas bien? Tu fais des expressions étranges avec tes yeux...

Je me ressaisis.

- Oui. Et toi tu vas bien? Tu as pris tes thés ?

Elle hocha positivement de la tête...

- Bien. Et tu es sorti ? Tu as vu des gens? Tu as vu ton grand-père face à face ?

- Je parle à grand-père tous les matins et tous les soirs avant de dormir. Oui, j'ai vu les vieillards. Répondit-elle

Ces vieux défraîchis étaient également capable de lui remonter le moral. Mais bon, au moins j'étais sûr que ses rêves et ses pensées n'étaient remplis de rien d'autre que de ma présence. Tant qu'elle n'avait de yeux que pour moi, qu'elle ne voyait que moi, j'aurai le temps de m'occuper du caniche ! Pour l'instant j'avais un prime qui m'attendait à Nancy, d'ici deux semaines, et bien évidemment, un bébé à procréer bientôt, dès mon retour de Paris...

 Tant qu'elle n'avait de yeux que pour moi, qu'elle ne voyait que moi, j'aurai le temps de m'occuper du caniche ! Pour l'instant j'avais un prime qui m'attendait à Nancy, d'ici deux semaines, et bien évidemment, un bébé à procréer bientôt, dès mon...

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.Antrav.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant