.Nathann.
J'étais enfoncé dans mon canapé, les iris plongées dans le vide. Franky revenait de rapporter les emplettes nécessaires à Dayina. Il s'assit en expirant bruyamment. Il était treize heures en ce moment et vue l'état d'agitation de Franky, il était claire qu'une chaleur destructrice jalonnait à cœur joie les rues de Port-au-prince. Il épousseta son t-shirt en se rapprochant de l'air conditionné suspendu au-dessus de notre tête, saisit la télécommande et n'hésita pas à causer un blizzard de l'appareil en s'exprimant en créole.
-Gadon chaleu ! Chaleu sa pa simple non !! Heyyy [ Quelle chaleur, elle est terrible cette canicule]
Par la même occasion, il mit en fonction l'enceinte bluetooth et fit jouer un reggaeton endiablé dans mes tympans avec un Que va de Ozuna. Le chanteur ouvrit à peine la bouche que je m'envenimai...
-Ay, Por favor Francky !! Por favor desligue esse barulho ! [ Franky, éteins-moi ce desastre]
- Ala ti gason dwol lel move ! [ Qu'il à un sal tempérament ] Opina-t-il.
Je n'avais de toute évidence rien capté. Il me toisa et l'éteignit regrettablement. Je grimaçai de douleur en rangeant mon pied suspendu sur la table basse. Il se mit à me fixer en mouvant ses iris de mon pied à mes yeux, puis le contraire. Je savais ce qu'il me reprochait. Vous me croirez, si je vous dirait que cela faisait exactement deux mois depuis que je n'avais assisté à aucune séance de physiothérapie ! J'avais mis sur liste noire les numéros respectifs de l'hôpital, de mon physiothérapeute, et même de mon médecin en charge. J'étais l'interprétation parfaite du lyric noir de Mr tout le monde! Car oui, mes pensées ne véhiculaient que des idées noires comme le ciel d'automne la nuit, gris, comme une journée sans espoirs, comme un film en noir et blanc, comme mon cœur à l'instant, comme un trou dans une porte... Oui, c'était à ce point-là...
Franky avait tout essayée pour me convaincre de retourner à mes séances. Il avait même fait pression sur moi en appelant ma génitrice depuis le Brésil, mais rien. Rien ne me motivait. j'avais perdu goût à tout. Je ne faisais semblant que lorsqu'il fallait rendre visite à Dayina, pour qui j'avais lancé son procesus d'adoption. Je n'étais pas non plus sorti de chez moi et je faisais profil bas à la Unicef qui avait besoin de prolonger mon contrat avec eux. Sur une to do liste, on pourrait associer mon humeur tels des symptômes physiques : Sourcils froncés, mine renfermée, mutisme complet; régime : canettes de bierre , M&M et le reste sans appétit. En gros, j'etais exactement comme ce monde, dans la merde. Pourquoi simplement je ne composais pas son numéro? Parceque je me sentais moi-même coupable, elle m'avait expliqué le dilemme qui avait surgit avec l'ex de Yaël. Son regard était rempli de douleur lorsqu'elle m'avait fait ses aveux, elle s'en voulait en se répétant peut être que sans le vouloir elle avait agit d'une certaine manière qui avait encouragé à cet homme de développer des sentiments pour elle. Et moi, j'ai trahi sa confiance en couchant avec sa meilleure amie, sans jamais avoir eu le courage de le lui avouer. D'accord, elle m'avait drogué, d'accord elle m'avait piégé, mais Yael ne m'avait pas forcé á sortir avec elle non plus , jusqu'à trouver l'opportunité d'empoisonner mon verre, jusqu'à ce que je me retrouve à la surnommer lirio, dans mon lit . Ce serait être encore plus lâche que Rafael si je devrais rejeter la totale responsabillité sur elle. C'est comme-ci j'avais inversé les rôles dans cette mise en scène. J'aurais dû tout simplement refuser son invitation,j'aurais dû éviter un tel désagrément, je me sentais ronger par le poids de la culpabilité, comme si j'avais remué volontairement le couteau dans la plaie. j'avais promis de ne jamais lui faire de peine et la première chose que j'ai faite, j'ai tué sa confiance et le fer est encore chaud. Bien évidemment qu'elle se sentait trahie, bien évidemment qu'elle imaginera toute sorte d'histoire et la vérité en le sortant de ma bouche me paraissait peu crédible, parceque dans ma tête se jouait une seule pensée, je n'ai pas été à la hauteur de ma lirio. Mes pensées s'estompèrent ,lorsque j'entendis Franky bailler...
-O que vamos comer?? Hein? É uma hora da tarde !! [ Qu'est-ce qu'on va manger? Il est déjà une heure de l'après-midi ]
-Je n'ai pas faim Franky.
Il soupira et me tendit une sacoche.
- Ei, essas são coisas que você esqueceu no carro, eu limpei, [ Tiens, ce sont des choses que tu as oublié dans ta voiture, j'ai fait nettoyer]
Je les pris sans grand entrain et le relâchai vaguement à côté de moi en reportant mon attention sur l'écran géant éteint.
- É a sua câmera Canon . [ Ça c'est ta caméra canon ] Poursuit-il .
Je saisis l'appareil. Je l'avais laissé tomber lorsque Rafaël m'avait percuté après qu'il me l'avait remit sous une avalanche de menaces ...
- Não funciona mais mesmo. [ Il ne fonctionne même plus]
Il bailla à nouveau en pendiculant !
- De qualquer forma, vou cozinhar um pouco de arroz branco e abacate, gostaria? [En tout cas moi je vais faire cuire du riz blanc et de l'avocat, tu veux ?
- Faça o que quiser, Franky. Je monte me coucher .[ Fais ce que tu veux Franky]
Il se dirigea dans la cuisine en composant des notes de musiques désagréables avec les ustensiles de cuisine. Je me levai à l'aide de ma béquille et me tordai de douleur afin d'arriver jusqu'aux escaliers. J'atteris jusqu'à la dernière marche au bout de dix bonnes minutes, pénétrai dans ma chambre et m'affalai sur mon lit en relâchant rageusement ces maudites béquilles. Je posai la caméra sur ma table de nuit et m'allongeai en me servant une canette de bière dans le but de me vider la tête. Mes iris éteints d'un air morose balayaient la pièce et atterissaient à chaque fois sur le Canon. Je l'accaparai et le connectai à mon ordinateur. Ce Filho da puta avait tout formaté. Je téléchargeai un logiciel de récupération de données caméra en m'accentuant sur une toute nouvelle méthode plus efficace. J'attendis dix, quinze et seize minutes plus tard, l'écran de mon MacBook m'afficha aussitôt une recovery de toutes nos photos à Barra . À chaque défilement, je me perdis dans nos souvenirs d'avant et à revivre nos moments en metavers. Et mon cœur m'hurlait d'aller la rejoindre. Tout recommencer à zéro, et réécouter sa voix cristalline avec, derrière, des chuchotements de l'âme, comme des crevasses. Retrouver cette sensibilité à fleur de peau, en fait, qui se dévoile par petites touches à travers son sourire. Cette mise à nu qui me troublait et me touchait. Je m'attardai sur une photo, merda ,Regarde-moi ce sourire, j'en étais plus qu'amoureux! Cette femme? Quel idiot de parler d'elle si vulgairement à la troisième personne. Ma Lirio décorait mon cœur de son être tout entier et de la candeur de son âme, j'étais prêt à tout faire, me vendre à Lucifer, me mêler dans les filets de ses entraves de feu, calciner les morceaux de mon âme dans les flammes de ses problèmes, peu importe... Elle me mettait à l'envers ! À l'envers parce qu'il n'y avait pas dix minutes, je me culpabilisais et voulait la laisser du temps et maintenant tout ce que je voulais c'était la retrouver peu importe ses attitudes. J'insisterai, j'insisterai si fort que l'avalanche des battements de mon cœur, de mes émotions en psychose, de mes sentiments enflammés s'éclaboussera tel une pluie de poussières d'étoiles filantes au-dessus de ses fines boucles noir corbeau, de sa peau dorée à l'antillaise, de ses lèvres charnues et rosies tel un fruit défendu et de son regard caressant tel un doux zephyr. Laisse-moi juste le temps de reprendre ma thérapie afin que mes jambes soient en forme pour courir après ton cœur, lorsqu'il voudra fuir. J'aurais voulu te laisser plus de temps pour récupérer de ma stupidité Lirio ; mais je suis désolé, mon cœur ne pouvait plus attendre... J'avais le tien à reconquérir..
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.Antrav.
RomanceSelon Soraya la plupart des hommes sont des connards, mais les femmes ... hm .. les femmes, elles ? Elles sont mille fois pires.... Soraya,n'a jamais été amoureuse, pourtant elle n'a de yeux que pour son mari...Tout par et pour son Rafaël....