.Antrav.

.112.

.Deborah.

- Non!! Je veux dire que ça m'arrive de lire, mais pas tout le temps...

- Et c'est quand la dernière fois que tu as lu un livre ?

- Les articles de Bazar et de Polo lifestyle magazine compte ? J'en ai lu un sur Juliette Moore et Michèle Bennet.

- Non. Fit-il

- Dans ce cas, ça doit remonter en classe de terminale pour l'exposé du journal de Queen Noor.

-  Sur tes pages Instagram, j'ai vue plusieurs post de toi tenant un livre, c'était Assholes finish first, je l'ai même acheté, j'ai cru que...

J'éclatai de rire.

- Scott, avec les réseaux sociaux on ne laisse les yeux de nos followers voir que ce que nous voulons qu'ils voient !  Méfie-toi des apparences et smart phone...

Il ingurgita quelques gorgés de son RedBull légèrement étonné en soupirant. Depuis notre nuit passionnée on se fréquentait. Nous étions sur notre sixième rendez-vous et tout brillait comme au palais de Versaille entre nous. Hier soir, nous revenions d'une soirée intime d'un de ses amis. C'était calme et cosy, tout un écrin de douceur, avec de la bonne humeur, un environnement totalement à l'ouest de mon style de vie. Il y avait des jeunes femmes de mon âge élégantes, intéressantes, mais qui ne mesuraient pas leur valeur aux nombres de followers. Ce n'était pas comme dans ce court métrage dont j'étais habituée où on était susceptible de voir une jeune fille s'arrêter dans la rue pour prendre en photo une feuille d'automne instagrammable, puis dégainer son smartphone au restaurant pour immortaliser son plat. Où à chaque publication postée sur Instagram, Facebook, Twitter ou encore Vine, de nouveaux abonnés, sous forme de petits hommes à l'allure extra-terrestre sans réelle identité propre venaient glorifier...

- Je suis bluffé !! Me dit-il

- Mais surtout, tu ne vas pas te porter à croire du coup, que tout ce que post les gens sur les réseaux est forcément faux! Faut simplement avoir l'œil.

- Avoir l'œil sur toi me suffit Deborah.

Mes lèvres esquissèrent un léger sourire amoureux, tandis que mes yeux émus par sa confidence brillaient. Il se rapprocha de moi et saisit tout bonnement mes lèvres. Enchanté par la magie de son baisé, je me laissai aller ; mais brusquement, de violents martellements sur ma porte nous interrompit. Nous nous détachâmes regrettablement. Il eut un Duchenne smile en baissant les yeux.

- Je le renvoie et je suis tout à toi. Roucoulai-je .

- Ça peut être une urgence. Vas voir.

Je me levai et fis défiler mes jolies escarpins signés BurBerry vers la porte palière fraîchement remplacé dû à l'incident de la nuit dernière...J'ouvris et Soraya traversa le seuil en trombe. Elle était totalement abattue et désemparée. Elle avait le souffle court, comme si elle s'étranglait.

- Deborah ! Je vais plus tenir !! Je vais plus tenir...S'exclama-t-elle d'un ton décontenancé.

- Calme toi Soraya, du calme. Qu'est-ce..qu'est-ce qui ne va pas? Viens assied-toi et reprend ton souffle...

Je l'aidai à s'asseoir sur la causeuse de la salle de séjour et m'installai en face d'elle.

- Qu'il y a t-il ??

- C'est terrible !! C'est horrible...Je ne sais plus vers qui me tourner, plus quoi faire! J'ai l'impression de patauger dans un cercle de mort imminente. Je viens de découvrir des choses atroces sur Yaël et Rafaël...