.17.

74 18 5
                                    

.Nathann.

Je l'avais raccompagné jusqu'à sa jolie Land Cruiser, puis j'étais retourné jusqu'à mon magasin le cœur pétillant, et un sourire bête scotché aux lèvres. Je sortis de mon trousseau, les clés de mon skate shops, et fit remonter lourdement la porte industrielle métallique. Je pressai l'interrupteur, ce qui simultanément, activa les lumières led du plafond, dont l'éclairage dimmable, était une lumière blanche chaude, que je considérais plutôt agréable. J'activai l'enceinte bluetooth des lieux, et fis jouer Me gustas tu de Manu chao! Après cette brincadeira matinée, c'était selon mon point de vue, l'un des meilleurs morceaux à passer en streaming, surtout quand on a un cœur aussi éperdue de sentiments himalayens à l'égard de Soraya ! En parler tout de suite, ce serait gâcher les états de chatouillement émotionnels dans lesquels était plongé mon âme... Je soupirai d'allégresse, ajustai ma casquette baseball, et me mis à siffloter le son de Manu chao, en rangeant les derniers skateboards.

Des minutes plus tard, arriva Franky, la mâchoire occupé dans une mastication assez corcée. En main, un petit sachet transparent de couleur rosé, se froissait sous l'effet de ses doigts beaucoup trop massif pour ce léger plastique. J'arquai mes sourcil, alors que mon cerveau me pressurait afin de satisfaire sa curiosité, sur la consommation de ce dernier.

- Hé ! Olá Franky, o que você está comendo? [Bonjour Franky, qu'est ce que tu manges ]

-Manchado! patê !patê crioulo!...En bon terme,  pate kode ! Me répondit-il

- Hmm! Ça à l'air delicioso, tu en manges un presque tout les matins!

Répondre pour lui en ce moment,  était un effort surhumain.

- Hmm,hmmm! Fit-il positivement en se régalant de la graise dégoulinante.

- Aproveite sua comida! [ bon appétit]

- Yeah! yeah! Fit-il en s'attaquant à un deuxième patê crioulo

Je souris et reportai mon attention sur les pantins à roulette, en espérant qu'apparaisse le vendeur que j'avais embauché. Il était plus de dix heures du matin ! Je vérifiai ma montre brièvement, alors que Franky avec appétit, buvait un Maltah H, il aperçut mon léger air agacé et lança.

- Você tem que demitir esse garoto e contratar outro!  Esses jovens adoram tirar vantagem quando deixamos ir demais ! [Tu dois renvoyer ce gamin, et embaucher un autre! Ces jeunots adorent profiter quand on laisse trop aller]

- Tranquil Franky, Tranquil! Peut-être qu'il a dû avoir un empêchement !

Il me dessina une tête de méfiance, et émit un "hm" plaintif. Le temps d'en accorder de l'importance, me fut malheureusement écourté par l'arrivée spontanée de Yaël. Mes sourcils s'arquèrent de surprise! Elle m'offrit un sourire, sans deigner saluer Franky.

- Bom dia ! Fit-elle en déposant son sac sur le large comptoir.

- Hey! hey ! ..Yaël ! Comment vas-tu?

- Tu as laissé mon texto en plan. Remarqua-t-elle

Je soupirai embarrassé. J'admis silencieusement ma faute, je l'avais volontairement ghosté. Pas la meilleure attitude à adopter, je sais.

- Je suis désolé, j'étais un peu occupé.

- Pas grave. En revanche, tu pourrais te faire pardonner ! Roucoula-t-elle

Je fis la sourde oreille en faisant mine de diminuer le son, provenant des haut-parleurs. Elle attendit patiemment, que j'accomplisse mon geste, puis reprit en jouant ses jolis doigts manucurés sur les miens, que j'ôtai délicatement.

- Alors? Tu as prévu quoi ce soir? Je me disais qu'on pourrait aller en boîte tout les deux.

- C'est vraiment sympa, mais je serai à une soirée qu'organise la Unicef..

- Ah bon? Ah oui, tu m'en avais parlé ! Tu adores les enfants...Moi aussi figure toi!

- Ah ouais? C'est super Yaël.

- Oui, je construis en ce moment une maison de vacances sur la plage pour des enfants démunis aux environs de Montrouis!

Un aveu plaisant à entendre. Dès que j'entendais, voyage, bénévolat, aide humanitaire, je devenais hors de contrôle ! A ces mots, j'y accordai plus d'attention, je m'y intéressai déjà à la cause de ses enfants...

- C'est génial ça ! Chaque grain de sable compte. C'est extraordinaire ce que tu fais pour eux, et c'est en liaison avec une ONG ?

Elle hésita légèrement.

- Si.

- Laquelle ? Tu es membre?

- Plus ou moins, j'ai mon boulot de dingue; mais j'essaie d'être présente ! Bafouilla-t-elle

- Et elle se trouve où cette fondation? Je pourrais y faire un tour. Lui dis-je.

- Hm! Je t'enverrai l'adresse ! Fit-elle.

-Otimo!  [Génial.]

-Sinon, ce sera ici? À cet hôtel ? S'informa-t-elle

- Quoi donc?

- Ta soirée Nathann...

- Ah! Au club de PV. Répondis-je vaguement.

Elle s'apprêta à répliquer, mais ses mots furent suspendus, par la venue de mon employé, qui était un jeune homme d'au moins vingt-et-un an, haut et aussi plat qu'un mannequin de France! D'ailleurs, Franky prenait plaisir à l'appeler Varane, de l'equipe de Manchester United dû à son temperament posé que je trouvais bien.

- Ho! Gary! Finalmente! M'exclamai-je.Que t'était-il arrivé ?

- Ma moto m'a lâché et je ne trouvais pas de camionette! Je me suis tapé la route à pied. Dit-il en s'essuyant le visage d'une petite serviette.

Yaël s'écarta, comme s'il était un être hideux, pour sa personne. Je tapotai amicalement le dos de Gary, en l'encourageant à aller à son poste.

- Você vê Franky!  não é bom decidir antes de ter todos os dados. [Tu vois Franky! ce n'est pas bien de se prononcer avant d'avoir toutes les données]  Déclarai-je

Il leva ses mains comme-si je me laissais encore berner. Je renchéris de nouveau.

- Nada vai fazer você mudar de ideia, mas ei; somos todos filhos de Adão, é inato em nós! [Rien ne te fera changer d'avis, mais bon, nous sommes tous des fils d'Adam, c'est innée chez nous.]

- Bon, je ...je crois que je vais partir! C'est la brochure de ce soir? S'exprima Yaël, ce qui me rappella de sa présence.

Elle tenait en main, un petit prospectus de l'événement de ce soir, que j'avais vaguement oublié sur le bar comptoir, hier dans l'après-midi..

- Oui! Fis-je d'un air détaché, 

Deux petits jeunes griffons, ayant leur uniforme du club FC Towo, foulèrent la jolie céramique au style aztèque, de mon loja de skate ! Je les reçu chaleureusement ils étaient mes clients habituels 

Elle saisit son sac, et me fit la bise, alors que je retournais à peine le visage ; ce qui faillit causer un entrechoque entre nos lèvres. Je m'ôtai rapidement, et m'excusai. Elle rigola d'un air jubilant et partie. Franky me fit un bref signe de tête en sa direction, en me demandant des explications silencieuses..

- Rien Franky ! Juste une connaissance.

Il émit un "hm" plaintif, sans se prononcer. Je restai quelque peu lointain. Je repensai à cette matinée avec Soraya et eut un sourire totalement bête. Les mailles de ses émotions négatives ne m'effrayaient guerre, et je la ferai bien découvrir en elle, quelque chose qu'elle ignorait encore  ! Celle d'être une linda flor de lírio..

.Antrav.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant