Chaud !

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Dimanche 18 octobre

Il faisait un peu frais, ce matin. Mais cela ne le dérangeait pas. Il ne craignait pas le froid. Il était souvent en t-shirt, même en pleine hiver. Ce qui l'arrangeait bien, il n'avait pas de manteau à acheter et ce que pensaient les autres, il s'en moquait.

Il devait être environ huit heures lorsqu'il monta les escaliers de son immeuble. L'une des rambardes bougeaient. Le propriétaire lui avait demandé de s'en occuper. Mais il ne pourrait pas le faire avant dix heures.

Plusieurs fois, le propriétaire lui avait demandé de voir pour l'électricité mais Camus avait toujours refusé, en lui rappelant qu'il n'était pas électricien.

Il s'arrêta au deuxième étage. La température n'était plus la même. Il y faisait plus chaud.

« Il ne fait pas froid au point de mettre un chauffage » pensa-t-il en continuant son chemin.

Il déposa ses affaires d'école en silence. Sa mère dormait. Il la regarda un moment. Il était en colère contre elle. Elle avait rompu sa promesse. Il ressortit, il avait quelques bricoles à acheter pour réparer la rampe de l'escalier et même si le magasin de bricolage n'ouvrait pas avant neuf heures trente, il avait besoin de courir pour s'aérer l'esprit.

Il n'était plus très loin du magasin lorsqu'il réalisa d'un seul coup, il avait laissé de la monnaie dans son sac. Sa mère allait fouiller et prendre les pièces. Il y avait tout de même presque huit euros. Il fit demi-tour en courant. Il se reprochait de devoir agir de cette façon. Mais il ne pouvait pas se permettre de perdre ne serait-ce que huit euros. Il allait encore se disputer avec sa mère et il n'aimait vraiment pas ça.

Il remonta vite les escaliers. Mais il s'arrêta subitement au deuxième étage. Il faisait plus chaud. Beaucoup plus chaud. Ce n'était pas normal. Il posa la main sur la porte, elle était brulante ! Ce n'était pas le chauffage. Mais quel idiot ! Il tambourina à la porte.

- Qu'est-ce qui se passe ? demanda l'un des voisins. Pourquoi tu fais autant de bruit si tôt, Camus ?

Le jeune homme regarda en silence les gens qui sortaient de leurs appartements à cause du bruit qu'il faisait. C'était trop tard pour eux.

- Sortez.

- Quoi ?

- Sortez ! répéta le jeune homme.

Quelque chose s'écroula brusquement. Les résidents restèrent encore un moment immobiles puis, ils réalisèrent. L'appartement était en feu et bientôt ce serait le vieil immeuble. Ils descendirent en vitesse en se bousculant, poussant Camus contre la porte brûlante. Au lieu de descendre, il grimpa dans les étages en frappant à toutes les portes closes jusqu'à obtenir une réponse. Mais une partie des portes se trouvant du même côté que l'appartement en feu était déjà chaude. Devait-il les ouvrir ou pas ? La chaleur s'était propagée et certainement que le feu aussi. Il insista pourtant et les portes finirent par s'ouvrir sur des personnes suffocantes. La fumée et la chaleur avait déjà envahit les étages.

Camus arriva enfin au dernier étage, sous les combles, là où il habitait avec sa mère, dans l'une des chambres du fond. Dans les flammes. C'était trop tard. Il resta immobile pendant quelques secondes à regarder le feu dévorer les murs. Il se ressaisit, il y avait encore d'autres personnes. Il frappa de nouveau aux portes pour faire sortir les gens, le plus possible, jusqu'à la limite des flammes. Pressés de sortir, ils bousculèrent le jeune homme. Il attrapa un enfant alors que les parents avaient déjà les plus petits dans les bras. Ils étaient les derniers. Normalement. Sauf...

Camus serra les dents, c'était trop tard maintenant. Il ne descendit qu'un étage avant de s'arrêter net. Des flammes avaient surgi de l'un des appartements ouverts, juste après que les parents du petit soient passés. Le feu avait envahit l'autre moitié de l'escalier. Lui et l'enfant se retrouvèrent séparés des parents.

Etablissements Scolaires Sanctuary (Saint Seiya)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant