Convocations

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Lundi 16 novembre

La jeune fille avait retrouvé ses amis à l'école dès huit heures trente, le lundi matin, pour leur raconter son entrevue avec le policier, à l'hôpital. Ils étaient bien contents d'avoir monté une histoire afin d'expliquer leurs blessures, notamment à Aphrodite et Camus qui étaient marqués au visage. Mô n'avait rien puisqu'il n'avait fait qu'esquiver et Rune pouvait les cacher, il n'avait rien sur le visage, le fouet ayant principalement frappé sur son corps et son cou. Il avait d'ailleurs mis un pull dont le col montait suffisamment pour cacher les traces.

Ils furent assez surpris en apprenant de Camus que DM n'était pas rentré au foyer samedi. Albior n'avait pas relevé mais Camus était certain qu'il avait dû en informé l'école. Tockel avait dit qu'ils gardaient un œil sur tout.

Rune les informa qu'il ne dirait rien sur ce qui s'était passé mais qu'il ne voulait pas être mêlé à autre chose. Il voulait seulement reprendre une vie normale et ses études. Aphrodite avait voulu le retenir lorsqu'il s'était éloigné mais Mô l'avait retenue.

- Laisse-le, lui dit-il. Il est troublé. Il s'est passé beaucoup de choses.

Mais elle ne parvenait pas à se concentrer pendant le cours. Elle avait entendu différentes rumeurs depuis ce matin, sur ce qui lui était arrivé, à elle mais aussi à Camus. Vu qu'ils avaient tous les deux le visage abîmé. D'habitude, elle ne prêtait pas particulièrement attention à ce genre de chose, mais aujourd'hui c'était différent. Elle n'était pas vraiment d'humeur à écouter les quolibets.

Le cours avait commencé. Mais même les élèves ne parvenaient à se concentrer. Ils discutaient pendant que le professeur leur expliquait des théorèmes de mathématiques. Aphrodite releva la tête subitement en entendant l'une des rumeurs. Ce n'était pas possible. Ils devaient se tromper. Elle demanda discrètement à son voisin s'il pouvait répéter et visiblement, elle avait bien entendu.

Elle se leva d'un bond en enfournant ses affaires dans son sac avant de quitter la salle de classe sous les regards intriqués de ses camarades et de son professeur. Elle fila sans s'arrêter jusqu'au bureau du surveillant général. Elle en ouvrit la porte sans prendre la peine de frapper mais elle se figea subitement en voyant, debout devant le bureau d'Ayoros, ses trois amis se tourner vers elle.

- Au moins, je n'aurai pas besoin de vous convoquer, commenta le surveillant général, en s'enfonçant dans son fauteuil.

- Quelque chose à ajouter, Melle Pisces. Ou à modifier, peut-être.

Aphrodite tourna la tête sur le côté.

- Agent Libra.

Il l'invita à rejoindre ses trois amis venus pour demander eux-aussi si la rumeur qu'ils avaient entendue était vraie : DM était en prison. La jeune fille s'immisça en silence entre Mô et Rune.

- Alors, Melle Pisces, que s'est-il passé, samedi après-midi ?

- Je vous l'ai déjà expliqué répondit-elle au policier après un court silence.

L'agent Libra se plaça juste derrière.

- Sauf que, je pense qu'une partie de votre récit est faux. Et notamment, je pense que vous savez très bien qui vous a frappé. Ne le protégez pas, Aphrodite.

- Protéger qui ?

- DM. C'est lui qui vous a frappé, vous et vos amis. Il a abusé de vous ?

- NON ! objecta Aphrodite en se retournant vivement vers le policier.

Ils se fixèrent un moment. Jamais DM ne l'avait forcée à quoi que ce soit. Il l'avait même virée la première fois qu'elle s'était présentée pour son rendez-vous hebdomadaire. C'était elle qui avait insisté. Mais jamais il ne s'était montré violent. Pas envers elle en tout cas. Elle le revoyait pourtant frapper avec acharnement sur la tête de ce type sur le ring. Quand DM avait posé la main sur elle, c'était pour...

- Non, répondit-elle de nouveau d'une voix plus calme mais ferme sans pour autant quitter le policier des yeux. Il n'a jamais levé la main sur moi.

- Et sur vos amis ?

- Sur mes amis ? Non... je...

- Vous ne pouvez pas le dire, n'est-ce pas, intervint Ayoros en se levant. Camus a des bleus sur le visage. Rune cache sur son cou des marques de strangulation. Vous êtes meurtrie au visage. Seul Mô semble s'en être bien sorti. Encore.

- A moins que... continua l'agent Libra en approchant sa main du dos de Mô.

Il l'avait à peine effleurée que Mô se retourna brutalement tout en écartant la main du policier. Tous le regardèrent stupéfait. Lui d'habitude si calme et si posé.

- Je me suis cogné, l'autre jour, à la serre, contre un établi, continua le jeune homme en regardant fixement Ayoros.

- Pourquoi ne rien avoir dit, le gronda celui-ci. Notre médecin n'est pas suffisamment compétent pour vous ?

- J'utilise plutôt des remèdes traditionnels, reprit Mô plus calmement. C'est plus long mais plus sain.

Etablissements Scolaires Sanctuary (Saint Seiya)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant