Rencontre à l'hôpital

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Aphrodite attendait. Elle était un peu en colère contre ses parents. Qu'ils l'aient emmenée à l'hôpital pour soigner sa blessure à la joue, elle le comprenait parfaitement mais qu'ils décident de porter plainte, elle n'était pas d'accord. Elle n'avait pas trop envie de revoir celui qui l'avait frappé. Il faudrait alors qu'elle explique ce qui s'était passé, ce qui signifiait impliquer ses amis, ce qu'elle ne voulait pas. Ils avaient décidé de n'en parler à personne. Ils s'étaient même mis d'accord sur ce qu'ils devaient dire. Mais elle avait plutôt envie d'oublier cette après-midi.

Elle répéta donc au policier, venu à l'hôpital, ce qu'elle avait déjà dit à ces parents.

- J'étais dans le parc avec Camus, on attendait Mô et Rune. Un type est arrivé, il voulait me draguer et j'ai repoussé ses avances. On a voulu partir avec Camus. L'autre a frappé mon ami puis, il m'a frappé aussi. Je suis tombée et il m'a relevée en m'attrapant par le bras en me disant que j'étais à lui... après, je crois que je l'ai frappé... dans les parties...

- Et ton ami Camus, il n'a rien fait.

- Il était un peu sonné. On est parti, on a retrouvé Mo et Rune plus loin. Mais on n'est pas resté dans le parc finalement.

- Tu sais où habitent tes amis.

- Non, il n'y a pas longtemps qu'on se parle, alors...

- Évidemment, pas suffisamment pour s'échanger vos adresses.

La jeune fille acquiesça d'un sourire forcé. Sur ce point au moins, elle n'avait pas menti. Le policier avait insisté pour qu'elle porte plainte. Mais Aphrodite avait refusé même si elle était d'accord avec les arguments du policier. Il finit par la laisser tranquille.

Elle attendait dans le hall de l'hôpital que ses parents terminent avec les formalités administratives. Elle posa ses doigts sur son pansement. Elle avait encore la joue insensible. Elle ne leur avait pas dit que Mô avait estompé la douleur, et même un peu la blessure qui était plus importante au départ. Elle avait craint qu'ils ne comprennent pas.

Ses pensées se perdirent dans cette douce et chaude sensation qu'elle avait ressentie lorsque Mô avait posé sa main sur sa joue et son cœur se mit à battre plus vite. Mô était si calme, si doux, à l'opposé de DM. DM. Où était-il ? Il avait disparu dès la fin du combat de Camus.

- Bonjour, Aphrodite.

La jeune fille sortit subitement de ses pensées. Elle chercha autour d'elle qui elle pouvait bien connaître. Elle n'avait pas reconnu la voix.

- Je suis content de voir que tu vas mieux.

Aphrodite trouva enfin. Près d'elle, un garçon d'à peine dix ans la regardait de son fauteuil roulant. Il portait une casquette mais Aphrodite voyait bien qu'il n'avait plus de cheveux, ni de sourcils et son teint était si pâle. Elle s'accroupit auprès de lui.

- Qu'est-ce qui t'es arrivé ? lui demanda-t-il en montrant son pansement sur la joue.

- Un type voulait que je sois sa petite amie et je n'ai pas voulu. Alors, il m'a frappée.

- Oh, Angel ne va pas être content.

- Angel ? s'étonna Aphrodite qui ne connaissait personne de ce nom, ni même cet enfant. Et comment me connais-tu ? Comment...

- Zut ! s'exclama-t-il en mettant ses mains devant sa bouche. Je ne devais pas le dire !

- Alors maintenant que tu en as trop dit, tu peux continuer.

L'enfant hésita un instant puis, il se lança. C'était un de leurs amis, à lui et aux autres malades comme lui. Ils ne connaissaient son nom alors ils l'avaient appelé Angel, c'était mieux que l'ange de la mort. Il venait le plus souvent la nuit. Seulement avant les vacances scolaires, il n'était pas venu les voir pendant trois nuits parce qu'il veillait sur son amie, sur elle donc, parce qu'elle avait beaucoup de fièvre. Aphrodite écoutait en silence les propos de l'enfant tout en cherchant de qui il pouvait bien parler.

- Mais tu ne le dis à personne, conclut l'enfant parce que je n'avais pas le droit d'en parler. Sinon, il ne viendra plus.

- Qui ne viendra plus, mon chéri ?

- Angel, il vient quand l'un de nous meure.

Ni Aphrodite ni la mère de l'enfant ne relevèrent sa remarque. Cette dernière se contenta d'embrasser son fils sur la joue avant de dire au revoir à la jeune fille. Aphrodite les regarda disparaître dans un couloir. Elle répondit au petit signe que venait de lui faire le garçon. Elle se sentait secouée par cette étrange rencontre. Elle qui trouvait que son après-midi avait été pourrie. Elle trouva d'un seul coup que ce n'était rien à côté de ce que devait vivre cet enfant.

Etablissements Scolaires Sanctuary (Saint Seiya)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant