Etablissements Scolaires Sanctuary (Saint Seiya)

Un rêve étrange

Rune déambulait sans but dans les couloirs de l'école. Il faisait sombre. La seule lumière émanait des veilleuses placées au-dessus des portes des couloirs indiquant l'issue de secours. Il était tout seul. Il lui était déjà arrivé de tomber sur des films où des jeunes des retrouvaient seuls la nuit dans les couloirs de leurs écoles et ce n'était jamais bons pour eux. En même temps, que faisaient-ils dans l'école aux heures de fermetures de l'établissement. Lui n'était pas inquiet, parce qu'il rêvait. C'était obligé et pour une raison toute simple : il ne se souvenait pas comment il était arrivé là et puis, le décor était un peu bizarre, comme si ce n'était pas aussi net que d'habitude. Peut-être faisait-il un rêve lucide ? Il en avait déjà discuter avec Mô, surtout depuis qu'elle avait été contrainte de parler de ce rêve où elle massacrait son village. Avant ça, Rune ne s'était jamais intéressé aux rêves. Pour lui, ce n'était que des élucubrations divagatrices sans aucun sens logique. Il préférait le concret, un récit historique ou une biographie lui convenait très bien. Et pour se distraire l'esprit, rien de tel qu'un bon roman, historique forcément, en survolant si nécessaire les passages... disons plus... plus au goût de son ami Angelo.

Il posa la main sur la poignée de la porte. Son cœur se serra. C'était de l'autre côté qu'il avait rencontré Minos. Oh bien sûr, il l'avait certainement croisée dans les couloirs, mais il ne lui avait pas parlé. Et maintenant, malgré la présence de tous les livres autour de lui, Rune trouvait la bibliothèque atrocement vide. Alors il lui revint en mémoire un autre rêve qu'il venait de faire, juste avant celui-ci. Dans celui-là, Minos le giflait en lui disant que tout était de sa faute, y compris si elle partait. Rune se laissa tomber dans l'un des poufs. Il n'avait pas envie de lire, il voulait...

Il tourna brusquement la tête en se redressant. Il avait entendu du bruit de l'autre côté de la porte. Il resta un instant immobile tandis que son cœur martelait l'intérieur de sa poitrine.

Comment ça ? Il n'était pas seul dans son rêve !

Par réflexe, il chercha son fouet sous son pull. Forcément, il n'y était pas puisque le jeune homme était en train de rêver. Alors il resta sans bouger à écouter. Apparemment, quelqu'un était en train de parler plus loin dans le couloir. Il se leva pour aller écouter à la porte. De la pièce pour écouter dans le couloir ? Ce rêve ne tournait vraiment pas rond. Normalement, c'était l'inverse. Il n'entendait que des brides de la conversation, mais visiblement quelqu'un le cherchait. Il devait sortir d'ici. Mais comment, ils étaient certainement pas très loin de la porte, ils le verraient dès que le jeune homme ouvrirait celle-ci. Et peut-être même savaient-ils où le trouver. Beaucoup savait qu'il était souvent à la bibliothèque.

Rune se mordit le bout de son pouce pendant quelques secondes. Et si c'était des hommes de Tockel. C'était sûr même ! C'était eux de l'autre côté de la porte. Et ils en avaient après lui. Du calme. Il devait se calmer. Il était en train de rêver alors il ne risquait rien. Oui, mais, la porte s'ouvrait et Rune la regarda sans bouger.

Il regardait sans cesse derrière lui. Son cœur cognait si fort. La dernière fois que ça lui avait fait ça, c'était lorsque Minos... Non, là c'était différent ! Les hommes de Tockel le poursuivait dans les couloirs de l'école, en pleine nuit ! Oh le mauvais film ! Le mauvais rêve ! Il savait ce qu'ils lui feraient s'ils le retrouvaient. A la scierie, il l'avait vu. Oh pas précisément, mais il en avait eu un bon aperçu. Et il n'avait aucune envie de finir comme ça. Mais où était son fouet ? Il le mettait toujours sous son pull d'habitude. Il ne pouvait pas se défendre sans ! Ah moins que... mais oui, c'était les hommes de Tockel et donc il y avait l'ancien propriétaire du fouet et il avait dû récupérer son arme. Pourtant Mô lui avait dit un truc qu'il avait trouvé absurde, comme quoi le fouet avait choisi son maître puisque dans ce combat, Rune était parvenu à renverser la situation. Le jeune homme était resté perplexe, comme pouvait-il avoir un lien avec un objet, surtout que Rune n'était pas du genre à s'attacher aux choses, en dehors de ses livres auxquels il vouait une admiration presque malsaine, selon certains. Toujours était-il que son fouet lui manquait et il n'avait pas envie de savoir si la lanière de cuir se mettrait une deuxième fois de son côté. Du coup, il se sentait totalement désarmé.