Mardi 24 novembre
Aphrodite s'était fâchée avec ses parents. Du coup, ils n'avaient pas voulu signer son autorisation de sortie. Elle n'accompagnerait pas les enfants de la grande section de maternelle à l'aquarium. Mô irait, il avait travaillé sur la sortie avec eux. Dans les autres écoles, les enseignants demandaient à des parents s'ils pouvaient les accompagner pour les sorties scolaires. Mais pas à Sanctuary, les sorties des petits se faisaient avec des élèves plus âgés. C'était dans le programme scolaire, afin de responsabiliser les jeunes adultes. Aphrodite n'avait plus qu'à espérer pouvoir valider ce module à un autre moment.
- Qu'est-ce t'en as à foutre ? lui lança DM à moitié affalé sur sa chaise.
Bien sûr, le jeune homme n'avait jamais eu de problème de ce côté-là, il ne connaissait pas ses parents.
Aphrodite était contente qu'il ait rapidement repris connaissance et surtout sans séquelle. Réveillé le dimanche, peu après leur départ, il avait voulu partir, contre l'avis des médecins qui voulaient effectuer des examens supplémentaires. Mais DM s'y était opposé en leur disant qu'il n'était pas un cobaye pour savant fou. Il avait signé une décharge, il était majeur depuis plusieurs mois, et il était reparti avec Ayoros. Ce dernier était parvenu à le faire revenir à l'école, comme ses amis ne l'avaient accusé de rien et que la police n'avait pas trouvé sur qui il avait frappé, DM n'était pas retourné en prison.
Seulement le juge en charge de son dossier avait statué : maintenant, plus aucune sortie ne lui était autorisée en dehors de son trajet, direct jusqu'au foyer le plus proche, celui des écoliers. Il était d'ailleurs contraint le matin et le soir, selon ses horaires, de accompagner les enfants à l'école. Il s'y était résigné en soupirant. Il ne voulait pas l'admettre mais il était content de revenir, même s'il se montrait plus distant avec Aphrodite. Mais elle s'en contentait, même si elle repensait encore souvent à ce qu'il avait fait sur le ring.
- Tu n'en as peut-être rien à faire, lui répondit la jeune fille mais ce n'est pas le cas de tout le monde.
Il n'eut pas à répondre. La sonnerie retentit annonçant le début des cours. DM fut le dernier à se lever. Il râla en demandant pourquoi il avait accepté la proposition d'Ayoros, encore une fois. Ils se séparèrent pour aller chacun dans leur salle de classe. DM et Mô ne se parlaient pas particulièrement. Mô était non-violent et DM, malgré tout, aimait bien cogner. Tout ce qu'ils avaient en commun, c'était Aphrodite et Camus. Ce dernier s'était installé à sa place tandis que son professeur fermait la porte. Il jeta un rapide coup d'œil sur les élèves. Il lui semblait qu'il en manquait un. Il parcourut rapidement la liste.
- Quelqu'un a-t-il vu Rune de Balrog, ce matin ?
Les élèves se regardèrent. Rune le solitaire. Personne ne s'en préoccupait vraiment. Il passait son temps à demander le silence. Il était plutôt sinistre, surtout ces derniers temps. Ces camarades avaient été surpris de le voir traîner un moment avec Mô et Aphrodite, mais finalement, il avait repris ses habitudes de solitaire.
- Il est peut-être à la bibliothèque, intervint Camus. Il y est souvent.
- Vous y allez.
Le jeune homme acquiesça en silence. Il sortit de la salle pour se diriger vers la bibliothèque sans perdre de temps. Rune avait l'habitude de s'y rendre dès qu'il avait un moment de libre. Certains pensaient qu'il avait une relation malsaine avec les livres parce qu'ils l'avaient vu en caresser certains avant de les ranger avec de grandes précautions à la place précise qui leurs étaient assignés. Mais Camus pensait qu'il était plutôt du genre « rat de bibliothèque » et très respectueux des livres, ce qu'il appréciait particulièrement étant lui-même un amateur de livres.
Le jeune homme parcourut les rayonnages sans le voir. Puis, d'un seul coup, dans le fond de la bibliothèque...
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A son retour, DM avait voulu reprendre ses habitudes : dormir pendant les cours. Mais ayant déjà été par deux fois en était de mort apparente, dont une fois assez longtemps, les enseignants avaient été prévenus et ils étaient tenus d'être vigilants. Du coup, le jeune homme ne pouvait plus dormir autant qu'il le voulait. Il passait donc son temps à bailler. Il somnolait la plupart du temps avachi sur sa chaise et les coups à la porte ne le firent pas réagir. Camus entra dans la salle sur l'invitation de l'enseignant.
- Excusez-moi de vous déranger mais nous aurions besoin de l'aide de Mô pour calmer un petit.
L'enseignant le dévisagea un instant puis, il fit signe à Mô d'y aller.
- Et tâchez de ne pas traîner.
Mô hocha la tête. Avant de refermer la porte, il jeta un coup d'œil à DM.
- Tu as menti, dit Mô à son ami lorsqu'ils se furent suffisamment éloignés de la salle de classe. Alors j'espère que c'est important parce que je crois que DM est en train de partir.
Camus l'arrêta en posant sa main sur son bras pour l'arrêter. Ils se fixèrent un moment.
- Rune est prostré, je ne parviens pas à savoir ce qu'il a.
Les deux garçons se précipitèrent alors vers la bibliothèque. Rune n'avait pas bougé. Il était toujours assis par terre, il encerclait de ses bras ses jambes repliées sur lui. Sa tête baissée était posée sur ses genoux. Près de lui, une fille aux longs cheveux blancs était agenouillée. Elle essayait visiblement de le raisonner. Mais plus elle lui parlait, plus il s'isolait.
- Tu ne devrais pas être en classe ? lui demanda Mô gentiment mais avec une petite pointe d'autorité dans la voix.
- Si, et alors ? répondit-elle sur le même ton.
- Alors qu'attends-tu pour y allez ?
Ils se fixèrent encore un moment. Puis, elle se leva en penchant la tête vers Rune, tournant le dos aux deux amis. Elle sembla chuchoter quelque chose au jeune homme. Enfin, elle s'éloigna. Camus allait s'approcher de Rune mais Mô le retint par le bras. Il finit par entendre la porte de la bibliothèque se refermer. Il attendit encore un peu avant de s'agenouiller à son tour près de Rune. Il le sentait très troublé.
- Laissez-moi tranquille, lui dit Rune avant même que Mô ait ouvert la bouche.
- Je suis inquiet. Et Camus aussi.
- Il n'y a pas de quoi. Je vais bien.
Mô et Camus se regardèrent un instant. La voix de Rune semblait aussi calme que d'habitude.
- Ecoute, Rune, reprit Mô, je vais t'avouer quelque chose et tant pis si je dois partir : je suis empathique. Tu sais ce que cela signifie. (Le jeune homme hocha la tête). Alors même si ta voix semble comme d'habitude, je sens bien que ce n'est pas vrai et ce depuis d'autre jour.
Et par l'autre jour, Mô parlait bien sûr de ce samedi où ils avaient eu à ce battre.
Rune resta silencieux encore un moment.
- Tu ne peux pas m'aider, de toutes façons.
- Rune.
- Je crois que... je vois les morts.
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Etablissements Scolaires Sanctuary (Saint Seiya)
Fiksi PenggemarEt si les constellations n'existaient plus, oubliées à jamais. Et si les dieux avaient disparu, faute de se souvenir et de croire en eux, faute de les aimer. Que deviendraient alors les Saints ? Les personnages présents appartiennent à Masami Kuruma...