Etablissements Scolaires Sanctuary (Saint Seiya)

La Lune ronde

Nuit du 8 au 9 janvier

Le groupe d'amis avait improvisé un pique-nique au milieu du salon. Le père de Milo restait dans la cuisine. Il écoutait la discussion des jeunes gens. Dans son esprit tournaient les propos de Mô. « Répéter sans cesse à un enfant qu'il est nul, et il le sera ». Alors selon lui, ce serait de sa faute si Milo était nulle à l'école. C'était aberrant, sa « fille » avait toujours était source de déception. Tout comme l'autre.

La nuit s'était étendue à l'extérieur sans qu'ils s'en rendent compte. Doucement, la Lune ronde apparaissait par l'étrange lucarne. Aphrodite se leva précipitamment pour éteindre la lumière. Elle voulait voir si l'astre nocturne éclairerait toute la pièce. Les jeunes gens avaient tous la tête levée vers la sphère de verre. La Lune ronde dispensa sa douce lumière. C'était étrange. Ils avaient l'impression qu'ils n'auraient qu'à lever la main pour toucher l'astre nocturne.

La Lune semblait occuper toute la sphère de verre au-dessus d'eux, comme si celle-ci était devenue la Lune.

DM tourna la tête vers Aphrodite. Elle était belle sous la clarté de la lune. Il voyait l'astre nocturne se refléter dans son regard bleu. Il avait envie de passer sa main dans ses longs cheveux clairs.

- L'alignement est parfait, commenta Rune. La Lune se trouve juste au-dessus de la maison.

- Et comme par hasard, on est en dessous.

Mais tout comme les autres, Minos ne croyait pas au hasard. Alors la Lune d'argent, était-ce bien cette maison ou était-ce autre chose ? Seulement, cette « fille » avait dit à DM de ramener la Lune d'argent.

- Tu veux la toucher, chuchota DM à l'oreille d'Aphrodite.

La jeune fille tourna son visage vers DM. Son cœur fit un bond dans sa poitrine, il était si près d'elle... elle avait envie de l'embrasser, de se blottir dans ses bras. Elle se contenta pourtant de lever la tête vers la sphère devenue la lune.

- Pourquoi pas...

- Je vais chercher une chaise, commença Mô mais elle s'arrêta dans son élan. Ou pas...
DM avait passé son bras derrière les genoux de la jeune fille et il la leva. Aphrodite posa ses mains sur ses épaules pour maintenir son équilibre. Elle baissa la tête pour plonger son regard dans celui du jeune homme alors que son cœur martelait sa poitrine. Ils restèrent ainsi un moment.

Minos les détailla. Ils faisaient vraiment un beau couple, tous les deux.

- La Lune est à portée de ta main, lui dit DM.

Aphrodite le dévisagea encore un instant. Elle voulait juste l'embrasser. Pourtant, elle leva la tête. Au-dessus d'elle, la Lune occupait tout son champ de vision. Elle tendit la main vers le globe. Elle se sentait étrange, paisible et excitée à la fois. Pour certain, la Lune ronde accompagnait les amoureux dans leurs promenades nocturnes. Alors en la touchant délicatement du bout des doigts, Aphrodite lui confia un secret.

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Aphrodite n'entendait rien. Tout était paisible autour d'elle. Elle se réveillait en douceur mais sans ouvrir les yeux. Son dernier souvenir ? Elle était dans les bras de DM. Sa main le chercha, près d'elle d'abord. Mais il n'était pas là. Ni plus loin d'ailleurs. Elle soupira intérieurement. Ce n'était qu'un rêve finalement.

Elle finit par ouvrir les yeux mais...

Elle était allongée sur le ventre sur un sol de marbre gris. Elle se redressa brusquement. Elle n'était plus dans le salon avec ses amis. Tout était différent. Où était DM ? Et ses amis ? Elle était seule dans une pièce plutôt vaste, le plafond était haut, soutenu en partie par une rangée de colonnes, de chaque côté, qui cachait les véritables limites de la pièce.

Elle en fit d'abord le tour. Il y avait trois portes mais aucune fenêtre. Pourtant, il faisait clair. Alors d'où pouvait bien provenir la lumière. Elle se décida à sortir par l'une des portes.

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Elle était immobile, au milieu d'un jardin sans vie, le regard tourné vers le ciel nocturne. Rune s'approcha de son amie. Il la dévisagea. Comment faisait-elle pour paraître encore plus paisible que d'habitude. Il l'appela de nouveau.

Doucement son amie tourna le regard vers lui.

- Tout va bien ? lui demanda-t-il. (Mô hocha la tête). Où est-on, à ton avis ?

- Je n'en ai aucune idée. Mais commençons par nous rassembler.

Ils firent d'abord le tour du jardin. Tout semblait mort. Plus loin, ils voyaient des constructions, une sorte de palais qui semblait s'étendre plus sur la surface que sur la hauteur. Le ciel nocturne s'étendait au-dessus d'eux. Mais alors pourquoi ne faisait-il pas nuit ?

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Minos n'entendait que le bruit de ses chaussures résonner sur le marbre gris. Elle avait traversé plusieurs pièces sans fenêtre, mais éclairées. Elle avait passé sa main sur les murs. La luminosité semblait provenir de là. Le sol l'avait intrigué également. Il ressemblait à du marbre mais de couleur grise. Jusque là rien d'anormal, sauf que... il n'était pas fait de plusieurs dalles. Mais d'une seule plaque, comme si toute la bâtisse était construite sur une immense et unique dalle de marbre. Du moins, elle ne voyait aucune jointure nulle part, même au niveau des portes.

Elle se retourna une nouvelle fois. Elle avait l'impression d'être surveillée depuis un moment mais elle ne voyait personne.

Elle déboucha dans une grande salle. Le mur était longé de hautes colonnes lisses, sans la moindre sculpture ou décoration, toutes étaient sobres. Mais il se dégageait des lieux une certaine sérénité.

- Un endroit parfait pour Mô, commenta Minos.

Elle fit quelques pas pour rejoindre le centre de la salle. Elle se figea. Dans le fond, un homme grand vêtu de noir était debout face à un grand bloc de cristaux posé sur une sorte d'autel. Ses cheveux blonds semblaient dorés, seule note de couleur dans ce décor gris.

- Je t'attendais...

La jeune fille voulut répondre mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il savait qu'elle était là, elle avait pourtant fait attention de ne pas faire de bruit. Il se tourna lentement vers elle. Il sembla perplexe pendant un instant.

- ... Minos...

Elle fut saisit. Tant par ses yeux... ils étaient dorés et sans pupilles, que par... il connaissait son nom ! Il lui fit un sourire presque diabolique en tendant la main vers elle.

- Vous êtes venus réveiller la Lune, lui dit-il avec une douceur mielleuse.

- Non, répondit Minos après un court silence et sans bouger. Nous cherchons la Lune d'argent.

Il baissa son bras sans cesser de fixer la jeune fille. Il ne souriait plus. Elle sentit d'un seul coup son rythme cardiaque s'accélérer. Le visage de l'homme s'était fait plus dur. Il fit quelques pas dans sa direction. Elle se sentait de plus en plus oppressée à mesure qu'il s'approchait d'elle. Elle voulut utiliser ses fils pour l'immobiliser mais elle ne parvint pas à s'en servir. Il posa ses mains sur celles de Minos pour les baisser.

- Vois-tu aussi invraisemblable que cela puisse paraître, lui dit-il en tête à tête, il peut arriver que nous fassions des erreurs, comme de sous-estimer des larves. Mais il a dû se passer quelque chose, parce que je me retrouve seul, ici, à devoir veiller sur ce cristal en attendant le réveil de la Lune. Alors, débrouille-toi comme tu veux, Minos, mais réveille-moi la Lune !

Il lâcha les mains de la jeune fille pour retourner près des cristaux. Elle le détailla encore un moment.

- Tu es encore là ? N'as-tu pas mieux à faire ?