Retour en cours

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Lundi 29 février

Les cours avaient repris et rien ne s'était produit. Au grand soulagement des jeunes gens, la semaine avait été tranquille. Mô et Myu avait pris eux-aussi le chemin de l'école. Ils avaient un peu appréhendé l'un comme l'autre mais finalement, tout s'était bien passé. Comme promis, le garçon était dans la même classe qu'Hadès et comme ils le connaissaient déjà, les autres enfants ne l'avaient pas assailli.

De son côté, Saga était content de revoir la jeune fille en cours. Au moins, il n'aurait plus besoin de jeter des coups d'œil discrets dans la maison pour savoir comment elle se portait, ajouté à cela qu'il avait eu la surprise du retour de son frère Arlès, absent depuis si longtemps que Saga en avait même oublié l'existence. Comment pouvait-on oublier l'un de ses frères ? En même temps, il ne savait pas trop si ce retour était une bonne chose ou non.

Mô était venue le voir pour lui parler à la fin du cours, ils n'avaient pas eu le temps pendant la recherche de Fenril. Cette attitude avait un peu stupéfait ses amis puisqu'elle était en colère contre les jumeaux avant sa « crise ». Mais Saga était la seule personne de son entourage qui la connaissait avant son arrivée dans cette école, même si c'était il y a longtemps. Elle espérait juste qu'il pourrait l'éclairer sur ce rêve où elle tuait tous ces villageois. Bien sûr, elle ne lui en avait pas parlé directement, seulement à Dohko et Shina, elle regrettait d'ailleurs même si le policier avait eu une attitude protectrice en proposant une explication. Elle avait simplement demandé à l'enseignant s'il savait d'où elle venait, parce que ça, elle l'ignorait. Elle n'avait que des souvenirs très vagues de sa petite enfance. Saga lui avait donc expliqué ce qu'il savait. Il lui avait aussi parlé de Kanon, espérant que cela ferait remonter quelques souvenirs. Mais rien.

Camus, quand à lui, était bien décidé à aller, matin et soir, dans le bureau du surveillant général pour demander à Ayoros des nouvelles d'Isaak. Le jeune homme se moquait pas mal de savoir s'il le dérangeait ou non. Ce n'était pas son problème. Il voulait juste savoir si l'enfant allait mieux. Mais il n'y avait toujours aucun changement de ce côté. Il aurait préféré rester près d'Isaak, quitte à rater des cours, il l'avait déjà fait pendant trois jours lorsque Milo avant été blessée à la tête. Alors pourquoi pas pour Isaak ?

Mais avant que le jeune homme ne sorte du bureau, Ayoros l'interpela. Il avait remarqué des marques sur le visage de Camus et il voulait avoir de plus amples explications. Il s'était d'ailleurs attendu à n'en avoir aucune et il fut quelque peu surpris lorsque le jeune homme donna la raison de ce bleu sur sa pommette, une explication toute simple : il s'était battu avec DeathMask. Il lui avait demandé de lui apprendre à se battre lorsqu'il était revenu la veille. Et forcément son ami avait accepté et ils s'y étaient même mis sur le champ. Camus ne voulait plus se sentir impuissant comme lorsqu'il s'était retrouvé en face de Tockel, incapable de protéger Isaak et Perséphone.

- Je comprends que tu veuilles apprendre à te battre, Camus, surtout après ce qui s'est passé à l'hôpital mais je préférerais que tu n'impliques pas Angelo.

Camus s'était retourné pour lui faire face mais il ne répondit rien. Ayoros avait continué sans attendre son explication. DeathMask était toujours en liberté surveillée, il avait déjà eu droit à un sursis après la rixe de ce samedi de novembre, mais uniquement parce que le juge Wyverne n'avait rien eu pour justifier sa remise en prison. Camus serra les dents, le concerné se battait deux, voir trois fois par semaine avec Milo, comme ça pour jouer et personne ne disait rien. Mais il était vrai que ni l'un ni l'autre ne portait de stigmates de leurs échanges de coups. Camus lui était marqué et comme son ami, il était sous la responsabilité de Sanctuary, puisque même s'il était maintenant majeur, financièrement, il dépendait toujours de l'école.

- A moins que tu ne t'entraînes à l'école, avec moi.

« Sous sa surveillance, plutôt » reprit mentalement Camus. C'était un excellent moyen de l'avoir à l'œil et d'en savoir un peu plus sur ce qu'il savait faire et même sur ses capacités.

- Réfléchis-y.

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- Bien sûr que tu vas accepter sa proposition, Camus ! N'est-ce pas ?

En entendant parler Aphrodite, le jeune homme avait vraiment l'impression qu'il n'avait pas le choix. La proposition d'Ayoros, il y avait réfléchi toute la journée avant d'en parler avec ces amis, peser le pour et le contre. Il savait qu'Ayoros avait raison, DeathMask était en sursit, au moindre faux pas, il retournait en prison, à cause lui en plus, puisque c'était pour l'aider... Enfin, ce n'était pas vraiment son altruisme naturel qui avait poussé DeathMask à lui venir en aide, contre son gré, lorsqu'il avait eu des problèmes avec Tockel lors de son arrivée dans cette ville mais plutôt son goût prononcé pour les bagarres. Mais tout de même, Camus ne pouvait pas l'ignorer, pas lui. Donc, il s'entraînerait effectivement avec Ayoros.

Mais DeathMask, comme Milo, n'était pas d'accord pour cesser leurs petites bagarres deux à trois fois par semaines, comme le voulait Aphrodite. Ils ne s'étaient pas encore fait prendre, jusque-là ils étaient toujours parvenus à ne pas se laisser de blessures visibles. Si Camus avait été marqué au visage, c'était parce qu'il avait eu un moment d'inattention. « Fatal dans une combat » avait alors commenté Milo qui assistait à la lutte et qui était visiblement contrariée.

Aphrodite aurait préféré que ses deux amis cessent de se battre tout court mais c'était comme si elle leur demandait d'arrêter de respirer. Et pour eux, il en était hors de question. Seulement, ils enviaient un peu Camus, lui il pourrait se battre plus souvent dans la semaine et en plus, il y serait même autorisé ! Alors qu'eux, pauvres petits malheureux...

- Alors pourquoi ne pas demander à Ayoros de superviser vos séances de combats ?

- Mô ! Mais qu'est-ce que racontes ! s'insurgea Aphrodite, outrée que son amie, bouddhiste et non-violente, puisse proposer une telle chose.

Mô se contenta de sourire en réponse à son amie. Mais elle le savait, Aphrodite avait raison, en temps normal, elle n'aurait jamais émis ce genre de proposition. Mais la situation était-elle réellement la même qu'il y a quelques mois ? Peut-être était-il vraiment nécessaire de savoir se battre ? Camus aurait sans doute été moins démuni face à ce Tockel à l'hôpital s'il avait eu quelques notions de combat. Alors oui, même elle admettait qu'il était parfois nécessaire de savoir se battre avec les poings. Propos qui laissèrent ses amis sans voix. La jeune bouddhiste s'était toujours refusée à porter un coup. Bon sauf, contre Melle Lorane qu'elle avait frappé avec une chaise. A moins que cette façon de penser ne vienne d'autre chose, la blessure d'Isaak par exemple. Mais il y avait aussi ce qu'elle ne disait pas, depuis son réveil, elle se sentait vraiment différente, comme si ce qu'elle était avait profondément changé.

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