Etablissements Scolaires Sanctuary (Saint Seiya)

Le cocon

Lundi 25 janvier

- Que fais-tu ? demanda Rune un peu sèchement.

- Bah, j'vais prendre le train, lui répondit Milo comme si c'était évident.

Et pour elle, ça l'était : elle devait prendre le train, donc elle passait par-dessus les barrières. Rune la fit repasser de son côté et il lui tendit le ticket qu'il avait pris pour elle. Milo soupira en passant, comme tout le monde, son ticket pour accéder au quai. Et là, elle maudissait son grand-père de lui avoir laissé la maison. Elle se maudissait aussi de l'avoir écouté elle, enfin plutôt lui. En même temps, elle n'avait pas eu trop le choix. Elle cherchait encore depuis quand elle avait un Jiminy Cricket qui la gonflait dans sa tête ?

A part ça, elle était assise dans le train, en face de Rune qui avait le nez plongé dans un livre, et elle repensait à ce qui s'était passé. Rune était arrivé catastrophé, ce matin, des fils de toile d'araignée plein les cheveux mais comme sa chevelure longue était blanche, ça ne se voyait presque pas, sauf aux yeux de Minos, allez savoir pourquoi. En fait, c'était des fils de soie, avait corrigé cette dernière en en prenant un pour l'observer. Ses amis avaient cru qu'il avait éclos.

- Le cocon, Milo, pas Rune.

Mais non, il n'en était rien.

Il faut expliquer. Etant le seul à ne pas habiter en foyer, Rune avait écopé de la garde du cocon, « ami » d'Hadès, que Camus et Minos avaient récupéré dans le garage abandonné le jour où Mô... enfin lorsque les guêpes avaient enlevé l'enfant ci-dessus nommé. Autre avantage qui avait pesé pour le choix de Rune, ses parents étaient toujours en vadrouille, à la recherche de phénomènes astronomiques à observer. Sa maison était donc le lieu idéal pour cacher un gros cocon aux yeux de l'école, de Dohko et des jumeaux. Les amis étaient un peu en froid avec ces derniers et ils ne les voyaient que lorsqu'ils allaient rendre visite à Mô, toujours endormie, à l'hôpital. Saga, et plus encore Kanon, s'étaient résignés à y emmener la jeune fille. Une chose était sûre, leur amie n'était pas morte même si ses fonctions vitales étaient imperceptibles, parce que, et selon la description très délicate de DM : son corps n'était pas en train de pourrir. On se passera de sa description avec les vers et tout ça.

Enfin bref, DM se demandait d'ailleurs encore comment ils avaient fait pour sortir le cocon en toute discrétion du garage abandonné, simplement enroulé dans un manteau.

Mais Rune avait deux problèmes. Il avait glissé le cocon sous son lit, en se disant que, même si ses parents rentraient, ils ne le verraient pas. Seulement, depuis hier, le cocon faisait des fils de soie qui sortaient de dessous son lit. Comment un cocon pouvait-il faire des fils de soie supplémentaires ? C'était un mystère, une fois que celui-ci était fait, il n'avait plus à faire de nouveaux fils. En tout cas, il y en avait partout dans sa chambre. Lui qui aimait l'ordre, là ça faisait un peu désordre. Toute la soirée, donc, Rune avait retiré les fils de soie. Et ce matin, il y en avait autant, comme s'il n'avait rien fait la veille ! Et il s'attendait à devoir encore en retirer ce soir. Et rien que d'y penser, ça le rendait dingue. Ça c'était son premier problème qui pourrait très bien ne pas en être un, enfin presque, si ses parents n'avaient pas annoncé leur retour pour le lendemain matin, soit demain. Du coup, il fallait un autre lieu sûr pour le cocon. Et vite !

Rune avait monopolisé la parole ne laissant pas à ses amis le temps d'en placer une et maintenant, il avait mal au crâne. Mais il tourna la tête vers ce qu'ils semblaient tous regarder : Milo. Cette dernière mit un moment à réaliser ce regain d'attention à son égard : elle était seule dans la maison, c'était donc le nouvel endroit idéal pour cacher le cocon.

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Milo dut se déchausser en entrant dans la maison de son ami. Rune l'entraîna sans tarder dans sa chambre où sans surprise, le sol devant son lit était envahit de fils de soie. Les deux jeunes gens commencèrent par retirer tous les fils que Milo entassa dans le sac de sport qu'elle avait pris soin d'emmener. Ils se mirent ensuite à plat ventre tous les deux pour sortir le cocon, seulement...