Etablissements Scolaires Sanctuary (Saint Seiya)

Malade

Vendredi 18 décembre

DM avait autour de lui une dizaine d'enfants qu'il devait ramener au foyer. L'un d'eux renifla un grand coup.

- Hagen ? s'étonna Mô. Tu es enrhumé ?

La jeune fille savait que le garçon faisait parti de ces quelques enfants qui, comme Camus ne craignait pas le froid. Ils en avaient discuté quelques jours plus tôt en constatant que le jeune homme ne mettait toujours pas de manteau alors que le temps s'était considérablement rafraîchi.

Hagen hocha la tête en réponse à la question de Mô.

- C'est à cause de Son Goku ! s'écria Seiya. Il a la morve qui dégouline du nez et il a atchoumé sur Hagen !

Le jeune garçon accompagnait tous ces mots par de grands gestes.

- On dit « éternuer », espèce d'ignare ! le corrigea DM en se penchant vers lui, la moquerie visiblement exprimée sur son visage.

Seiya lui répondit en lui tirant la langue. DM posa sa main sur la tête du garçon et il lui refit la coiffure en appuyant un peu trop. L'enfant se débattit.

- DM, laisse-le, intervint Camus.

- Soigne-toi bien, conseilla Mô à Hagen sans se préoccuper des idioties de DM et Seiya. Les vacances débutent, ce serait dommage de les passer au lit.

Le garçon hocha la tête. Seiya et DM continuèrent leur manège pendant tout le trajet. Et c'était tout le temps comme ça. Marine se demandait comment DM faisait pour ne pas perdre un seul enfant. C'était tout juste s'il les regardait. Une chance que ceux-ci soient un peu plus disciplinés que lui et Seiya. Ils suivaient sans rien dire. Mais DM et Seiya ne s'arrêtaient pas pour autant, une fois arrivés au foyer.

- Finalement, ils ont le même âge mental.

- C'en est fatigant, commenta Hadès en entrant à son tour dans le foyer sous les regards intrigués des jeunes gens.

Camus regarda l'enfant avec étonnement. Sa façon de s'exprimer ne correspondait pas vraiment à un garçonnet de six ans à peine.

- C'est Hadès, se contenta de répondre Mô en s'éloignant avec Camus.

Les vacances commençaient et DM devrait rester cloîtré quinze jours au foyer avec les gamins. Ses amis l'avaient suffisamment entendu râler après les petits, et surtout après Seiya, qu'il ne fallait pas qu'ils viennent l'embêter. Mais dit de façon beaucoup moins polie. Il avait espéré que ses amis passeraient un peu le voir. Mais il en doutait. Aphrodite était cloîtrée chez elle, elle-aussi, et elle n'avait toujours pas le droit de sortir. Comme lui, elle devait rentrée directement sinon son père se chargerait de venir la chercher devant l'école. Rune habitait trop loin, il prenait déjà le train pour venir et puis, non seulement trop bruyant au foyer pour le jeune homme mais en plus ils n'avaient pas vraiment les mêmes centres d'intérêts. Tout comme Camus et Mô. Mais celle-ci partait les quinze jours avec Kanon, contre l'avis de son frère qui avait déjà préféré taire son existence aux yeux d'Ayoros. « Ça peut être un avantage » avait-il prétexté. DM avait conseillé à son amie, non sans une grosse pointe de sous-entendu dans la voix, de prévoir une boîte de préservatifs. La jeune fille avait mis un moment avant de réaliser de quoi il parlait, mais pas Aphrodite. Ce qui valut au jeune homme une belle réprimande de la part de cette dernière.

A peine arrivés au foyer, les enfants se dispersèrent et Seiya tira la langue au jeune homme.

- Sale morveux ! rouspéta DM.

Il monta dans la chambre qu'il partageait avec trois autres enfants dont ledit « morveux », Hadès, gentil mais bizarre et enfin...

- Eh ben, Hagen ? lui demanda le jeune homme. Ça va pas ?

Allongé sur son lit, Hagen secoua la tête. DM soupira avant d'aller chercher Marine. Une heure plus tard, c'est le médecin de l'école que le jeune homme vit débarquer dans la chambre.

- Et bien, tu commences mal les vacances ! lui dit Athéna en s'asseyant sur le bord du lit.

DM écoutait à peine ce qu'elle disait. Il constata seulement que le médecin de l'école faisait office de médecin traitant du foyer.

- A nous, dit-elle en sortant le jeune homme de ses pensées.

- Quoi, à nous ?! s'étonna DM en se redressant sur son lit où il s'était affalé.

- Et bien, tu devais repasser à l'infirmerie pour que je puisse continuer les soins, lui dit-elle avec douceur mais autorité.

- Bah, vous m'avez vu... (Elle le regarda fixement). Quand je me suis battu avec Milo, protesta le jeune homme.

- Et tu devais bien passer avant ça, et puis après aussi...

- Pff, moi et les médecins...

- J'ai vu. Retire ton tee-shirt, s'il te plaît.

DM soupira en s'exécutant. Le médecin passa ses mains sur les marques encore visibles. C'était effectivement guéri, elle s'en était doutée. Il ne semblait pas vraiment réaliser qu'il avait eu de la chance. L'un des débris de verre qui lui avait lacéré le dos aurait pu se planter profondément et lui perforer un poumon.

Il ferma les yeux pour se laisser aller. Le contact de ses mains était doux mais il ne l'excitait pas, pas comme Aphrodite avec qui il regrettait de ne pas continuer leurs petits rendez-vous du lundi matin. Mais elle y avait mis fin rapidement. Après ce qui s'était passé, même lui pouvait le comprendre. Il était déjà surpris qu'elle reste son amie, vu qu'ils n'évoluaient pas du tout dans le même monde.

Le contact de la main du médecin n'avait aucune arrière-pensée. Il était doux et délicat. Et bref. Une fois qu'elle avait constaté que tout allait bien, elle avait retiré ses mains.

- Te reste-t-il suffisamment de médicaments ?

- Mouais, grommela le jeune homme qui n'aimait pas qu'on lui rappelle son traitement.

- Et tout va bien ? (Il hocha la tête). Je voudrais que tu diminues les doses.

DM se tourna vivement vers le médecin. Il regarda stupéfait le flacon blanc qu'elle lui tendait.

- Personnellement, je ne crois pas que tu en ais besoin.

- Pourquoi ? Vous êtes psy ?