Dohko avait eu de la chance, Aldébaran avait pu le sortir de l'eau en l'agrippant par le col d'une main et en frappant violemment l'eau de l'autre. Il était resté assis sur la berge un long moment, le temps pour lui de reprendre ses esprits tout en regardant le fleuve qui avait failli l'engloutir et en écoutant Poséidon et Hadès parler de ces "corps". Ils étaient pénibles, selon ce dernier, ils n'avaient pas écouté l'avertissement que leur avait donné le petit brun. Ils préféraient ne plus être, selon Poséidon. C'était l'eau qui lui avait dit. Ils étaient coincés là parce qu'ils avaient voulu traverser sans payer, alors le fleuve, parce que ce n'était pas une rivière avait précisé le bleuté, les avaient emprisonnés à jamais. Alors peut-être que c'était mieux de ne plus exister du tout.
D'ailleurs, Dohko avait demandé de plus amples explications à propos de ce qu'avait dit le petit brun : "non, ils étaient morts et il serait resté mort (...) maintenant il n'existait plus du tout, nulle part". Mais l'enfant se contenta de répéter que si ce corps avait lâché Dohko, il serait encore mort et cela semblait tout à fait naturel pour l'enfant. Finalement, il semblerait que l'on puisse mourir deux fois et que, ici c'était une sorte de monde des morts. Et forcément, ils étaient tous morts, ce qui fit frémir Aldébaran.
- Non, rectifia le petit brun. Nous ne sommes pas morts. Nous sommes arrivés ici toujours vivants.
- Mais on peut quand même mourir ? demanda Dohko sans pour autant regarder l'enfant hocher la tête. Et tu savais que ce...
- Cette âme.
- Cette âme allait disparaitre si tu la touchais.
- Une fois, j'ai voulu caresser le corps d'un chat, pour le consoler d'être mort. Et il est devenu de la poussière. Cela m'a rendu triste. Mais pour l'âme, non, je ne suis pas triste. Elle aurait dû obéir.
Un peu saisi, Dohko détailla l'enfant un instant. Il avait un peu de mal à imaginer le petit brun avoir une émotion. Cependant, l'enfant se révélait être un problème pour le policier qu'il était. En effet, si Hadès voulait tuer quelqu'un, il lui suffirait ensuite de toucher sa victime pour faire disparaître son corps. Et pouf ! Plus de corps ! Plus de preuves ! Plus rien ! Et oui, il pensait à ce genre de chose même dans la situation dans laquelle ils étaient. Ça s'appelle de la déformation professionnelle !
- En tout cas, cet endroit réussis à Myu, constata Aldébaran en regardant le petit papillon voleter joyeusement autour d'eux.
Le groupe progressait assez bien. Ni Aldébaran, ni Dohko n'était ennuyé par ces silhouettes qui erraient sans fin dans cet endroit. Sans doute restaient-elles loin de l'un des garçons. De Myu en tout cas. Le petit papillon voletait toujours autour d'eux et de temps en temps, il venait aux côtés d'Hadès pour lui faire un sourire avant de reprendre ses rondes. Aldébaran portait les deux garçons sans peine, un sur chacune de ses épaules. Et ils étaient fiers, l'un comme l'autre. Bizarre, eux qui d'habitude ne voulaient même pas donner la main, acceptaient sans peine d'être assis sur les épaules du géant. A cause de la situation très élevée sans doute.
Ils étaient presque arrivés selon les deux garçons lorsqu'ils entendirent un bruit familier aux oreilles de Dohko et d'Hadès. Une guêpe. Aussitôt le policier chercha du regard où elle pouvait se trouver. Toute proche sans doute vu qu'il l'entendait assez bien. Mais il se trompait, il l'avait trouvé. Elle volait plus loin sous sa véritable apparence. Voilà donc pourquoi il l'entendait si nettement. Ici, elles ne prenaient même pas la peine de se cacher. Et s'il se fiait au récit de cette vieille femme tout à l'heure, c'était de cet endroit d'où venaient les guêpes. Donc, s'il parvenait à détruire ce guêpier, il aurait certainement plus de facilité à s'en débarrasser. A condition de les exterminer ici.
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Etablissements Scolaires Sanctuary (Saint Seiya)
FanfictionEt si les constellations n'existaient plus, oubliées à jamais. Et si les dieux avaient disparu, faute de se souvenir et de croire en eux, faute de les aimer. Que deviendraient alors les Saints ? Les personnages présents appartiennent à Masami Kuruma...