Etablissements Scolaires Sanctuary (Saint Seiya)

Tromper de cible ?

Tromper de cible ?

Le bip de la machine était régulier et l'homme restait immobile, les yeux obstinément clos. Les médecins avaient fait leur maximum mais ils doutaient qu'il s'en sorte et ce même si ce miracle s'était déjà produit pour trois de ces jeunes gens présents dans la chambre de cet homme. Seulement la blessure était profonde et les dégâts importants. Thanatos avait écouté ces hommes vêtus des blouses blanches mais il n'avait pas besoin de leurs explications pour le savoir : son frère était mort, il voyait son âme toujours prés de Mô mais il refusait de s'en saisir, de la faire passer de l'autre côté. Où d'ailleurs ? Il l'ignorait. Il prenait les vies, ce qu'elles devenaient par la suite, ce n'était pas son problème. Mais Hypnos, ce frère qui semblait sorti d'un autre monde et qui avait comblé ce vide que la Mort ressentait sans même s'en être aperçu, il ne parvenait pas s'en séparer. Simplement parce que maintenant, il ressentait ce vide.

Il regardait ce corps dépouillé de son âme soulever sa poitrine au rythme régulier de la machine. Il était mort mais les humains s'obstinaient tout comme Mô s'était obstinée jusqu'à l'arrivée des secours à soigner au maximum la blessure du dieu du sommeil. Elle avait même relevé la tête pour le supplier de lui laisser la vie sauve, en vain, c'était fini. Pourquoi ? Alors qu'elle avait compris qu'Hypnos l'avait hantée pendant des semaines. Pourtant elle avait mis autant d'ardeur à le sauver qu'elle en avait mis pour tous les autres. Et maintenant, elle restait là, assise sur une chaise à veiller sur Hypnos. Elle devait bien sentir qu'il était mort.

Mais la jeune fille refusait cette idée. Elle avait l'impression qu'il était toujours là, à ses côtés, et ce quoique puissent dire ses amis. Quelque part au fond d'elle espérait-elle aussi, sans trop y croire, que ce soit là juste une mort apparente.

- Il a essayé de nous tuer, Mô, intervint Camus, Minos et moi.

La jeune bouddhiste ne répondit rien. Elle le savait maintenant. Ce souvenir là était celui d'Hypnos. Elle savait parfaitement ce dont était capable cet homme. Mais elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver de la compassion pour le doré. Il était tout de même mort à sa place, ça elle ne pouvait pas l'ignorer.

- Une bonne action efface-t-elle les mauvaises ? lui demanda Rune.

- Non, mais c'est se mettre sur la voie de la rédemption.

- A condition d'être sincère.

Bien sûr, à condition d'être sincère. Mais à moins qu'Hypnos soit un excellent comédien, ce dont elle doutait, Mô avait vu un changement dans le regard du doré, dans sa présence. Peut-être avait-il pris conscience de quelque chose. Pourtant c'était bien lui qui était présent dans ses rêves. Dans ce rêve. Mais il était différent à ce moment-là. Les fois où elle l'avait vu dans ses songes, il lui faisait peur même si elle l'avait laissé s'approcher d'elle. De toute façon, il ne lui avait pas laissé le choix.

Elle avait déjà répondu à la police sur ce qui s'était passé. Mais elle n'avait rien vu. Elle avait juste senti qu'Hypnos la prenait dans ses bras et c'était tout. En se tournant, elle n'avait vu que le visage de son « ami ». Parce que c'était comme ça que tous les témoins l'avait vu. « Il a protégé son amie ».

Ses vrais amis, eux, s'étaient arrêtés deux secondes à peine après Mô pour se tourner vers elle et savoir pourquoi elle avait stoppée. Peut-être avait-elle aperçu Minos. La jeune Bouddhiste s'était bien immobilisée mais derrière elle, la tenant serrée dans ses bras...

Camus avait cru rêver en reconnaissant l'homme prisonnier du cristal. Alors il avait bel et bien pu se libérer et même venir jusqu'ici. Et il n'aurait pas été surpris d'apprendre, à ce moment-là, que c'était lui qui avait hanté son amie. Mais pourquoi était-il revenu alors qu'Hadès lui avait dit de cesser d'importer Mô. Rune aussi s'était figé tant la ressemblance avec l'homme du train était grande. Le même visage, quasiment la même étoile sur le front, sauf que celle de Thanatos était à peine visible.