La corde enroulée autour de ses jambes s'était remise à bouger. Camus resta saisi en regardant le serpent de fibre libérer en partie son amie.
- Encore des voyous !
Camus se tourna vers la femme. Il avait du mal à reconnaître la personne qu'il avait vue à l'hôpital, lorsqu'ils étaient au chevet de DM. Elle tenait toujours un bout de la corde.
- Camus ! cria Aphrodite plus fort que tout à l'heure en essayant de se saisir de la corde redevenue vivante. Mais le froid de Camus lui engourdissait les mains et la corde put s'enrouler autour du cou de son ami avant que celui-ci puisse réagir.
- Va l'aider, dit Milo à Mô d'une voix à peine audible.
Mô hésitait. Elle regarda Camus tenter de se libérer. Son attention se porta soudain sur l'entrée de la pièce. Elle posa de nouveau sa main sur la tête de Milo qui râla devant son inactivité.
Camus tentait d'appliquer un conseil qu'il avait entendu il y a quelques temps. Il voulait immobiliser la corde. Mais elle gesticulait de trop et la femme en face de lui parvenait à l'entrainer vers le trou. Mais Aphrodite s'y trouvait aussi.
Un claquement retentit soudain et la corde tomba subitement au sol, inerte, et libérant le jeune homme de son étreinte. Camus baissa son regard sur le sol, une lanière de cuir familière longeait grossièrement la corde. Camus se tourna. Derrière lui, Rune tenait l'autre extrémité du fouet.
- Tu es venu finalement.
- Une chance.
- Encore de la racaille ! maugréa la femme puis, elle posa les yeux sur Minos qui s'agenouillait auprès d'Aphrodite, sa voix changea. Toi, tu es encore en vie...
Elle se baissa pour ramasser le bout de sa corde mais également la pointe du fouet. Ils prirent vie aussitôt. Camus avait eu le temps de se dégager mais il reçut plusieurs coups de corde. Rune maintenait fermement la poignée de son fouet mais il avait des difficultés pour le maîtriser. Quel idiot, s'en servir alors qu'il ne le maitrisait pas encore tout à fait.
La corde frappait Camus l'empêchant d'aller aider Aphrodite. La femme regardait avec haine la jeune fille aux cheveux argentés qui aidait, malgré les assauts de la corde, Aphrodite à s'éloigner du trou. Quelque chose se saisit de la chevelure de Minos et sa tête bascula en arrière. Son regard se posa sur un homme. Il fut perplexe un instant en voyant le regard de la jeune fille.
- Les bêtes sauvages ne l'ont pas dévorée, se contenta de dire la femme à son mari dont le visage portait des meurtrissures. Je t'avais dit de la tuer, comme les autres !
- Je n'ai pas eu le temps, quelqu'un est arrivé. Mais je vais y remédier.
Il sortit un couteau et le plaqua sur la gorge de la jeune fille.
- Minos ! s'écria Rune en tirant violemment sur son fouet.
Minos sentit la lame glisser sur sa gorge mais l'homme près d'elle se plia en deux.
- Tu ne touche pas à mes amis, gronda Aphrodite à l'encontre de l'homme qu'elle croyait être son père.
Elle s'était redressée pour donner un coup dans le ventre de l'homme. Minos tomba assise au sol en portant sa main à son cou. Pourquoi s'en était-il pris à elle de cette façon ? Elle ne les connaissait pas, elle ne leur avait rien fait.
- Je suis désolée, Minos, lui dit Aphrodite les larmes aux yeux.
- Montre-moi, lui dit Mô qui s'était précipité vers elle.
Mô retira la main de Minos pour y plaquer la sienne. Concentrée, elle gardait ses yeux fixés sur le cou de la jeune fille. La blessure n'était pas profonde et elle en viendrait facilement à bout, Minos n'aurait pas aucune trace. Cette dernière regardait l'homme en train de se redresser. Mô ressentit sa présence. Elle aperçut l'homme lever la main au-dessus d'elles. La lame du couteau brilla l'espace d'un instant. Minos leva la main vers lui. Le bras de l'homme se déplaça brusquement sur le côté, d'un seul coup transpercé par un trait rouge. Camus tourna la tête vers Milo, il lui avait semblait que ça venait de son côté. Celui-ci était allongé sur le ventre, le visage et le bras droit tendus vers le groupe. Le jeune homme se précipita vers lui. Il lui semblait comprendre ce que Milo avait fait : la même piqure qu'il avait ressentie sur son poignet lors de leur combat.
- Idiot, lui dit-il en le prenant dans ses bras, tu crois que tu es en état pour ce genre de chose.
- Pourquoi vouloir me tuer ? demanda Minos à l'homme en le fixant droit dans les yeux alors qu'il se tenait le poignet.
- C'est une excellente question, Minos, intervint Dohko, le visage grave.
Derrière lui, DM avait, comme le policier, le visage amoché, mais il ne souriait pas. Il avait eu ce qu'il voulait, il s'était battu, mais il n'était visiblement pas satisfait.
- Aphrodite n'est pas votre fille, continua Dohko, vous l'avez enlevée. Minos...
- Elle n'a rien d'une jolie petite poupée, répondit la femme en saccadant les mots. Mais Aphrodite, oui. Alors on s'est débarrassé de ses parents... et d'elle.
Elle avait frappé Minos avec la corde tout en prononçant ses paroles comme une évidence empreint de dégoût.
Minos se releva brutalement, en bousculant Mô. Son esprit était vide. Elle tendit la main vers la femme. Rune fronça les sourcils, il lui semblait voir des fils d'argent reliant Minos et le couple. Sans qu'ils puissent rien faire, Minos les emmena jusqu'au bord du trou, là où elle avait récupéré Aphrodite, un peu plus tôt.
- Qu'est-ce que tu fais, Minos ? lui demanda Mô en se relevant.
- Ils ont voulu me tuer, tuer Aphrodite... et Milo. Ils doivent mourir.
- Minos.
- Ils m'ont jugé indigne d'être leur fille, continua Minos d'une voix devenue subitement froide et implacable. Je les juge indignes de vivre, pour ce qu'ils nous ont fait, à moi, mais aussi à Aphrodite et Milo.
- Je suis désolée, Minos, lui dit Aphrodite alors que Dohko venait de briser la corde glacée qui lui enserrait encore les poignets, pour ce qu'ils t'ont fait. Je veux qu'ils payent aussi, mais pas de cette façon-là. Pas par tes mains.
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Etablissements Scolaires Sanctuary (Saint Seiya)
FanfictionEt si les constellations n'existaient plus, oubliées à jamais. Et si les dieux avaient disparu, faute de se souvenir et de croire en eux, faute de les aimer. Que deviendraient alors les Saints ? Les personnages présents appartiennent à Masami Kuruma...