Des voix

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Dimanche 13 mars

Le réveil avait été dur. Ils avaient tous l'impression de naviguer dans le brouillard. Même Camus avait la tête lourde d'avoir trop dormir. Lui qui avait habituellement le sommeil léger ne comprenait pas comment il avait pu avoir le sommeil si lourd. Seul Hadès semblait aussi réactif qu'à son habitude. Les autres avaient tous la bouche pâteuse. Milo rejoignit ses amis dans le salon, elle s'affala entre Mô et Rune, sur le canapé. Elle avait été réveillée par le bruit de la moto de Kanon. Son engin enfin en état de marche, il était parti. Il était juste rapidement passé dans la cuisine pour boire un verre d'eau, lui-aussi avait la bouche pâteuse. Il avait dit au revoir à ceux qui étaient debout et il était parti malgré l'insistance de Milo de rester au moins pour le petit déjeuner. Il n'avait donné aucune explication mais le bleuté ne voulait pas voir Mô. Lorsqu'il avait voulu prendre sa main, la veille... Il avait eu l'impression qu'elle avait peur de lui d'un seul coup pourtant son regard était des plus amical, un peu gêné tout de même. Mais il n'y avait eu aucune hostilité, aucune peur.

- P*tain, j'ai l'impression de m'réveiller de la cuite du siècle ! maugréa DeathMask toujours affalé dans son fauteuil.

- C'est pas pire que le mal de crâne quand l'autre tarée m'a frappée... Oups, désolée...

Milo se redressa subitement en réalisant qu'elle venait de parler de la mère de ses amies. Mais aucune des deux concernées ne s'était sentie vexée par cette remarque. D'ailleurs, ni Minos ni Aphrodite ne s'était sentie concernée.

- Attends, Angelo, intervint Camus, tu bois de l'alcool malgré ton traitement !

- Bah, ouais, j'vois pas où est le problème.

- L'alcool et les médicaments ne font pas bon ménage !

- Et c'est pour quoi, ce traitement ?

Schizophrénie. Sorti presque du bout des lèvres, DeathMask regardait Camus droit dans les yeux. Il ne voulait pas voir comment Aphrodite pouvait le regarder, c'était quelque chose dont il n'avait pas parlé l'autre jour à l'hôpital et il ne voulait pas revoir cette lueur dans les yeux de la jeune fille. Celle-ci était restée son amie malgré tout. Mais le serait-elle encore après une telle annonce. La schizophrénie était vraiment mal perçue.

Aphrodite s'était assise sur un accoudoir et de façon à ne toucher personne. Et effectivement, elle fixait son ami, surprise comme les autres de cette annonce. Mais le jeune homme ne voulait pas perdre son amitié, ni celle du reste du groupe. Et oui, il était vraiment schizophrène, ce n'était pas une ruse mise au point avec Mô pour déstabiliser les guêpes. Il avait bien conscience d'avoir laisser tomber leur amie à ce moment-là.

- Je te l'ai déjà dit, Angelo, reprit Mô, je ne sais pas ce qui s'est passé après que tu m'ais laissée mais tu n'es pas responsable. Ceci étant, pour moi, tu n'as rien d'un schizophrène.

Le concerné détailla son amie. Comment pouvait-elle dire une telle chose. Mais il avait oublié qu'elle était empathique et même avec une capacité amoindrie, elle sentait bien qu'il n'était pas troublé. Elle en avait déjà rencontrés, des schizophrènes ou d'autres personnes présentant des troubles similaires et ils présentaient une présence particulière, présence qu'elle ne ressentait pas chez son ami.

- Athéna, elle le sait ? demanda DeathMask en se redressant subitement. C'est pour ça qu'elle m'a fait baisser le dosage !

- Et tu l'entends d'avantage, cette voix ?

Non, traitement ou pas, il entendait toujours cette voix. A vrai dire, il l'entendait moins depuis quelques mois, depuis qu'il trainait avec eux, comme si la présence de ses amis l'incitait à ne plus faire de « conneries » et du coup sa voix « l'emmerdait moins avec ses conseils à la con ».

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