Garde d'enfants

736 53 7
                                    

Samedi 17 octobre

Il avait déjà retourné la pièce trois fois sans rien trouver. Il allait encore se disputer avec elle et il détestait ça. Il préféra sortir avant qu'elle ne rentre en prenant bien soin de prendre le peu qu'il avait pu trouver. Il en avait vraiment marre. Il dévala les escaliers. Avec tout ça, il serait sûrement en retard et il n'aimait pas ça non plus. Il courut la moitié de la ville pour s'arrêter devant un portail où il reprit son souffle. Enfin il sonna.

- Et bien, Camus, te voilà bien essoufflé.

- Désolé... pour le retard, madame, s'excusa-t-il en poussant la petite grille.

- A peine, les enfants ne sont pas encore arrivés.

Et ils ne tardèrent pas à débarquer pour l'anniversaire de leur copain. Camus reçut toutes les instructions dont il avait besoin et la mère se sauva rapidement avec ses amies, abandonnant le jeune homme avec une vingtaine d'enfants surexcités qui couraient partout.

Trois heures. Il devait tenir trois heures avec des monstres survoltés. Lorsqu'il parvenait à en avoir une partie, l'autre s'éparpillait dans le jardin et la maison laissant derrière eux un bazar à peine imaginable. Et l'heure du départ sembla arriver lentement. Les parents n'étaient pas pressés de récupérer leurs rejetons.

« Tu penses qu'ils ne sont pas pressés », songea-t-il, « quand on voit les monstres ».

Peu à peu, le jardin se vidait au fur et à mesure que les enfants partaient et Camus perdait moins de temps à leur courir après. Il commença à ranger le fouillis qu'ils avaient laissé. Soulagé du bruit et des enfants, Camus termina le rangement sous le regard très attentif de la maîtresse de maison. Il revint vers elle et elle lui tendit une enveloppe.

- Tu peux vérifier, lui dit-elle alors qu'il se saisissait de son salaire.

Mais elle ne le lâcha pas. Elle passa sa main sur celle du jeune homme. Il la regarda faire sans rien dire.

- Tes mains sont vraiment magnifiques et j'adore tes ongles peints en noirs. Hm, c'est dommage, ton vernis s'écaille.

- Je dois y aller.

Elle se rapprocha de lui. Si près qu'il pouvait sentir son souffle chaud sur ses lèvres mais lui restait immobile.

- Tu pourrais avoir un extra, si tu voulais.

- Ai-je à ce point l'air aux abois ? lui demanda-t-il.

- Oui, beaucoup.

- Je suis désolé, je refuse.

Elle fit une moue en glissant sa main dans la poche de son pantalon.

- Accepte au moins ça.

Elle retira sa main mais celle-ci s'attarda sur son anatomie.

- Je préfèrerai que tu sois plus rigide de ce côté-là que sur tes principes. Tu pourrais te faire davantage d'argent de poche.

Il ferma les yeux lorsqu'elle déposa un baiser au coin de ses lèvres. Elle se décida à lâcher l'enveloppe pour poser sa main la hanche du jeune homme afin de le rapprocher davantage d'elle.

- Non, finit-il par dire en se dégageant. Je ne peux pas.

- Ta maudite fierté ! lui lança-t-elle en s'éloignant. Il faudra bien un jour que tu la rabaisses ! Dégage !

Il s'éloigna en silence. Elle se retourna vers lui en entendant un petit bruit de verre.

- Je ne veux être payé que pour le travail que je fais. Ni plus, ni moins.

Etablissements Scolaires Sanctuary (Saint Seiya)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant