Toi, mon frère

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Mardi 19 janvier

La nouvelle du retour d'Hadès avait provoqué des sentiments partagés parmi ses camarades de classe. L'enfant n'avait pas été blessé et il ne semblait pas non plus traumatisé. Il avait voulu retourné en classe, pressé d'y retrouver Mô à la place de sa maîtresse habituelle. Les enfants étaient un peu excités par cette histoire. Ils lui demandaient sans cesse s'il avait eu peur et pourquoi et par qui il avait été enlevé. Mais Hadès restait évasif dans ses réponses, le policier lui avait demandé de mentir mais il préférait le silence au mensonge.

Athéna restait en retrait, dans la salle de classe, à observer comment l'enfant se comportait. Elle l'avait ausculté, la veille, après que Dohko l'ait ramené dans son foyer et avant d'aller chez les jumeaux pour voir Mô. Il n'avait aucune blessure mais il avait refusé de dire ce qui s'était passé. Elle en avait appris la raison par la suite : le policier lui avait demandé de ne rien dire, alors Hadès s'était tu. Il n'avait cinq ans et demi et les supérieurs de Dohko s'étaient contentés du son rapport de celui-ci.

La sonnerie sortit le médecin de ses pensées. Il était huit heures trente et l'institutrice n'était toujours pas arrivée. Athéna sortit son téléphone pour envoyer un message à Ayoros. Les enfants commençaient à s'agiter. Si la maîtresse n'était pas là alors c'était Mô qui viendrait leur faire la classe. Et cela les enchantait.

Les enfants attendaient Mô avec une grande impatience. Elle le savait, ils l'aimaient vraiment bien. Elle sentit une oppression sur sa poitrine. Comment devait-elle leur annoncer que Mô ne viendrait pas... plus leur faire la classe ?

Elle posa son regard sur Hadès. Il la fixait droit dans les yeux. Elle eut un léger sursaut lorsque la porte de la classe s'ouvrit sur Ayoros. Il leur expliqua que la maîtresse ne viendrait plus leur faire la classe. Les enfants n'avaient pas été perturbés plus que ça. Mais ils se turent tous en apprenant que Mô ne viendrait pas non plus parce qu'elle était... malade. C'est donc dans le plus grand silence que les enfants suivirent une dame de service afin d'être répartis dans d'autres classes. Hadès était resté à sa place, à la demande d'Ayoros pendant que celui-ci discutait avec Athéna. Elle fut si choquée qu'elle dut se retenir au bureau. Décidément, c'était une mauvaise journée.

Ayoros vint s'asseoir sur une petite chaise à côté d'Hadès.

- Alors, commença-t-il. Tu vas bien ?

Assis, le dos bien droit, l'enfant se contenta de hocher la tête tout en fixant Ayoros.

- Bien, tant mieux.

- Pourquoi Mô ne vient pas nous faire la classe ?

- Hadès... continua Ayoros. Tu te rappelles ce qui s'est passé, hier ? (L'enfant hocha de nouveau la tête). Et bien, Mô ne s'est pas réveillée.

Hadès regarda fixement l'homme se trouvant à ses côtés. Son regard clair s'était fait plus intense.

- Sais-tu ce que veux dire « mourir ».

- Mô n'est pas morte. Je l'ai dit au policier.

- C'est cet homme aux cheveux gris qui te l'a dit, la Mort. (Hadès hocha encore la tête). Je voudrais savoir ce qu'il a dit, exactement. Je sais que Dohko t'a demandé de ne rien dire et il a raison. Mais tu sais que je suis venu là-bas. On a décidé avec Dohko et Saga de tout brûler. Mais maintenant, il faut que je sache ce que cette « Mort » t'a dit.

- Qu'il ferait comme je veux.

- Et que voulais-tu, Hadès ?

- Je ne voulais pas qu'il tue Mô, mais la maîtresse, ce n'est pas grave.

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