De l'eau

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Cette fois, Camus ne parvenait pas à décoller Poséidon de l'immense vitre. De l'autre côté, c'est tout un récif qui avait été reconstitué. Les deux mains posées sur l'épais carreau, Poséidon regardait attentivement chacun des poissons.

- Ils sont malheureux, se contentait de répondre l'enfant.

- Tu penses que les hommes s'en occupent mal ? lui demanda Camus.

- Ils ne sont pas libres.

- C'est vrai. Mais pourtant, il faut leur dire au revoir pour que l'on puisse aller voir les autres.

L'enfant fixa son regard sur quelque chose dans le fond du bassin. Camus avait l'impression de voir la mer se refléter dans les yeux de Poséidon.

- C'est elle qui la tué, dit-il sur un ton qui saisit le jeune homme.

- Elle qui a tué qui ? demanda-t-il.

- La sirène. Elle a tué le plongeur parce qu'il avait fait mal aux poissons.

Camus fit immédiatement le lien entre le mort survenu ici et celle décrite par Rune. Derrière lui, il entendait les quatre autres enfants de son groupe commenter ce qu'il venait de dire. Camus chercha dans le bassin ce que pouvait bien regarder Poséidon.

- Elle est toujours en colère, tu sais.

La voix du petit garçon était étrangement sereine.

- Tout va bien ? demanda Mô qui avait rebroussé chemin avec son groupe d'enfants.

Camus lui expliqua ce qui venait de se passer. Mô fronça les sourcils en regardait lui-aussi au travers l'épaisse vitre.

Des protestations attirèrent l'attention des deux jeunes hommes. Les portes coupe-feu de la salle s'étaient non seulement fermées mais également bloquées.

Les visiteurs commencèrent à râler de plus en plus. Quelque soit le côté, ils ne pouvaient pas sortir.

- Oh, les poissons se sont cachés, constata Hyoga qui regardait dans l'immense bassin.

En effet, subitement, le bassin semblait s'être vidé de tous ses habitants.

- On devrait sortir d'ici.

Mô avait à peine terminé ses mots qu'un craquement imposa un silence sinistre dans la salle. Les visiteurs ne mirent pas longtemps à trouver l'origine de ce bruit. Tous les regards se tournèrent vers la vitre qui les séparait de plusieurs tonnes d'eau. Mô se recula pour avoir une meilleure vue sur le carreau. Il cherchait où se trouvait la fissure mais il ne voyait rien. Il avait pourtant bien entendu le craquement. Il écoutait à peine les gens commencer à s'agiter et tenter vainement d'ouvrir les portes coupe-feu en les poussant. Le problème était que ces portes étaient suffisamment étanches pour empêcher la propagation du feu. Il doutait que l'eau parvienne à les ouvrir de force. Pas si c'était ce fameux fantôme de sirène qui les maintenait fermées.

« Sirène ».

Mais il ne savait même pas ce qu'était une sirène. Il ne savait donc pas ce qu'il devait chercher, ni même qu'elles étaient ses capacités. Il en avait pourtant une vague idée et il devait trouver le point de départ, le point faible...

Là-haut !

- Camus, appela-t-il tout en fixant son regard sur la fissure, essaie d'ouvrir les portes pour faire sortir tout le monde.

Le jeune homme le regarda un instant, son ami se tenait immobile, le regard fixé sur un point de la vitre. Il regarda ensuite les portes, l'une après l'autre. Tout comme les gens qui s'étaient massés devant pour essayer de les ouvrir.

Etablissements Scolaires Sanctuary (Saint Seiya)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant