Etablissements Scolaires Sanctuary (Saint Seiya)

Pandore

Lundi 08 février

Mô avait attendu que ses amis soient partis pour l'école avant de préparer tranquillement Myu. Cette semaine, elle l'emmenait à l'école, pour lui faire découvrir les lieux et l'habituer doucement à ce nouvel environnement. Bien sûr, il ne commencerait réellement l'école qu'après les vacances de février. Mais pour bien préparer cette rentrée, Ayoros avait prévu des cours particuliers pour Myu. Sa future maîtresse comprenait le langage des signes mais fallait-il encore que l'enfant sache signer pour qu'il puisse s'exprimer. Mô suivrait également ces cours, il fallait bien qu'elle comprenne le petit garçon.

L'enfant était un peu excité, il gesticulait dans tous les sens et Mô avait quelques difficultés pour lui mettre son manteau. Elle avait été un peu surprise d'apprendre qu'elle avait la garde du garçon et tandis qu'il se dirigeait vers l'école, elle essayait de comprendre les raisons qui avaient poussé le juge Wyverne à la choisir. Elle l'avait laissé dehors alors qu'elle se doutait parfaitement de son identité. Mais en le voyant, elle avait eu un ressenti de dureté et de condescendance. Elle n'aimait pas les gens méprisant et ce juge l'était. Pour l'heure, elle ne contesterait pas la décision de celui-ci. Ses amis semblaient contents de voir l'enfant rester parmi eux, même si Rune le trouvait parfois un peu bruyant. Mais elle espérait ne pas avoir trop d'absences, sinon elle devrait demander à ce que l'enfant soit confié à quelqu'un d'autre.

Elle attendait patiemment au feu que celui-ci passe au rouge. Myu était toujours content de sortir. Elle sourit en pensant qu'il allait être bien difficile de le garder à l'intérieur lorsque les beaux jours seraient arrivés.

- Je ne pensais pas vous revoir. Vous semblez toute aussi rêveuse, mais plus prudente.

Mô tourna la tête vers cette voix qu'elle avait déjà entendue. Son cœur semblait faire un bond dans sa poitrine en voyant à qui elle appartenait. A lui. A cet homme aux yeux dorés et son sourire sans chaleur. Elle le fixa un moment avant reprendre le cours de ses pensées. Mais de quoi parlait-il ?

- Pardon ? parvint-elle à dire.

- Samedi après-midi, vous avez manqué de vous faire renverser par une voiture. Je vous ai arrêtée juste à temps.

La jeune fille fronça les sourcils. Elle avait bien senti quelque chose la saisir par les bras mais il n'y avait personne derrière elle, ça elle en était sûre.

- Vous vous êtes retournée vers moi, continua l'homme, puis, d'un seul coup vous êtes partie vers votre ami.

Ça, elle s'en souvenait bien. Elle se rappelait la voix d'Ayor l'interpeler. Elle sortit de nouveau de ses pensées lorsqu'il lui demanda si tout allait bien. Elle hocha la tête tout en s'excusant de l'avoir ignoré, il lui répondit alors d'un sourire. Mais quelque chose gênait la jeune fille chez cet homme ?

- Puis-je vous accompagner un moment ?

- C'est que... j'ai rendez-vous à l'école.

- Pour le petit ?

C'était davantage une affirmation qu'une question. L'homme s'accroupit pour faire face à l'enfant. Celui-ci le regardait avec beaucoup d'attention. Il ressemblait à la description que lui avait faite Hadès samedi. L'homme passa sa main sur la joue de l'enfant.

- Tu ressembles à un papillon.

Myu sourit sans savoir vraiment ce qu'était un papillon mais au ton de sa voix, il comprit que c'était un compliment. L'homme se redressa pour faire de nouveau face à la jeune fille. Il avait perçut le léger mouvement qu'elle avait eu pour mettre le garçon en arrière lorsqu'il avait eu un geste vers lui.

- Je suis désolé, sembla-t-il réaliser subitement. Je ne me suis pas présenté, Hypnos d'Élyséen.

- Mô... de Jamir, répondit-elle presque spontanément, et Myu pour le petit.

Hypnos lui sourit en lui présentant son bras. Elle hésita encore un instant avant de se décider à accepter la compagnie de l'homme sans pour autant poser sa main sur le bras de son accompagnant.

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Impressionné, l'enfant regardait partout dans ce nouveau lieu, c'était tellement grand. Ayoros guidait la jeune fille et le garçon au travers des couloirs de l'école. Mô aussi regardait un peu partout, en essayant de faire remonter ses souvenirs. Mais rien, pas même une impression de déjà vu. Elle avait pourtant passé plusieurs semaines ici. Alors pourquoi ne parvenait-elle pas à avoir ne serait-ce qu'une impression de familiarité.

Le surveillant général ouvrit une porte et fit entrer Mô et Myu dans un sas.

- Lorsque vous ressortirez, tout à l'heure, prenez bien garde de fermer la porte avant d'ouvrir l'autre.

Le surveillant général désigna la deuxième porte alors qu'il fermait soigneusement la première. L'autre côté de la seconde était sombre. Mô détailla la pièce à la lueur des bougies posées un peu partout et qui l'éclairaient à peine. L'ambiance n'était pas pour autant feutrée mais plutôt sinistre. La pièce était sombre et ne possédait aucune fenêtre. Les murs, le plafond et le sol étaient couverts de tentures et de tapis noirs. Au milieu de la salle, une femme au teint blanc était assise sur un gros pouf noir et devant elle, deux autres attendaient que ses visiteurs ne s'installent. Ses longs cheveux noirs tombaient sur une robe de même couleur. Elle était sinistre, davantage que Minos.

La jeune Tibétaine sentit un frisson la parcourir alors que montait en elle une impression d'étouffement et pourtant elle n'était pas claustrophobe. Mais là, il y avait trop de noir. Elle voulut faire un pas pour suivre Ayoros mais Myu qui s'était davantage collé à elle, l'en empêcha. Il était resté immobile à fixer cette femme.

- Pandore ? appela le surveillant général d'une voix presque monocorde qui fit frissonner la jeune fille.

En face d'eux, la femme ouvrit les paupières pour poser sur Ayoros ses yeux noirs. Mô se demanda si elle connaissait les couleurs. Question plutôt étrange.

- Bonjour Pandore, continua le surveillant général sur le même ton.

- Bonjour Ayoros, lui répondit-elle enfin d'une voix lointaine mais sans un sourire. Ce sont eux ?

- Oui, Mô et Myu.

Sans vraiment les regarder, elle indiqua d'un geste lent les deux places devant elle. Mô avait été la première à expliquer à Myu que ce n'était pas correct de fixer les étrangers avec insistance. Et là, elle ne pouvait s'en empêcher. Cette femme était vraiment oppressante. La jeune fille hésita un instant puis elle se décida à s'installer, sans geste brusque comme le lui avait demandé Ayoros tout à l'heure. Myu finit par l'imiter mais pas aussi lentement. Mô entendit à peine le surveillant général s'éclipser et ils se retrouvèrent seuls, tous les deux, face à cette femme étrange. Cette dernière resta silencieuse un moment, son regard parcourait lentement la pièce pour s'arrêter derrière Mô. La jeune fille se tenait droite, les deux mains posées sur ses genoux.

- Que faites-vous là ? demanda Pandore d'une voix trainante.

Mô écarquilla les yeux avant de se regarder avec Myu.

- Nous sommes venus pour apprendre le langage des signes, informa la jeune fille.

Pandore descendit son regard sur Mô. Elle sourit mais son regard, comme son visage n'exprimait rien.

- Je sais. Alors commençons.

Mô hocha lentement la tête. Elle ne comprenait pas trop pourquoi Pandore avait posé cette question si elle connaissait déjà la réponse. La jeune fille soupira intérieurement. La prochaine heure allait être très longue.