Nouvel élève

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Jeudi 19 novembre

Camus n'avait rien écouté du cours. Trop de choses se bousculaient dans son esprit. Bien sûr, ces combats lui avaient permis de liquider les dettes que sa mère lui avait laissées. Mais il avait entraîné avec lui des personnes qui n'avaient rien à voir dans ses problèmes. Rune et Aphrodite avaient bien dérouillé quand à DM... Non seulement il en avait pris plein la tête mais en plus, il se retrouvait en prison. Ayoros était furieux contre eux, contre le mensonge qu'ils s'obstinaient à défendre.

La sonnerie annonça la fin du cours et le début de sa dernière heure de la journée. Le jeune homme était toujours dans ses pensées lorsque lorsqu'il sentit quelque chose se poser sur ses lèvres. Il fût davantage saisi par la personne qui l'avait embrassée que par le baiser lui-même.

- Qu'est-ce que tu fais là ? lui demanda-t-il d'un ton neutre.

- Quel accueil ! Ok... j'ai repris les cours, lui répondit Milo en souriant. Mais tu peux rester là si tu veux, je m'assiérai sur tes genoux.

Camus jeta un coup d'œil autour de lui. Les élèves rigolaient. Il réalisa qu'ils n'étaient plus avec ses camarades de classe.

- Vous comptez rester là longtemps, intervint Saga en posant sa sacoche sur le bureau.

Camus regarda l'enseignant un moment avant de se lever. Il n'avait pas entendu la sonnerie. Il rangea ses affaires sans hâte. Milo posa sa main sur le bras du jeune homme.

- Tes lèvres ne sont pas aussi froides que je l'aurai cru, lui dit-il à voix basse.

- Les tiennes sont plutôt douces, pour un mec, lui répondit Camus également à voix basse mais sans le regarder.

- Monsieur Skorpios, vous comptez retenir ce jeune homme encore longtemps ?

- Pourquoi pas... d'accord... finit-il par répondre en s'installant à la place de Camus.

Ce dernier aurait voulu ne par regarder Milo avant de sortir de la salle, mais il ne put s'en s'empêcher. Il ne parvenait toujours pas à cerner Milo, et aujourd'hui moins que samedi dernier.

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Rune n'avait rien voulu savoir lorsque Camus lui avait annoncé la présence de Milo dans l'école. Il en avait « pris bonne note » avant de répéter qu'il voulait reprendre une scolarité tranquille, quitte à être de nouveau seul. Mô n'eut pas le temps de réagir autrement qu'en empêchant Aphrodite de vouloir aller régler ses comptes avec lui. Camus avait alors regretté de le lui avoir dit.

- De toutes façons, elle l'aurait su à un moment ou à un autre, commenta Mô. Le tout est de savoir s'il est vraiment venu pour reprendre ses études.

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Les propos de Mô tournaient encore dans l'esprit de Camus alors qu'il rentrait au foyer. Depuis lundi, les autres pensionnaires le regardaient un peu de travers, comme s'il était responsable de ce qui s'était passé. Ce qui n'était pas totalement faux. Sauf que si DM ne s'en était pas mêlé, il ne serait pas retourné en prison. En prison. Ils avaient été surpris d'apprendre qu'il avait été condamné à faire de la prison et qu'il effectuait sa peine à l'école grâce à l'intervention de Sanctuary.

« Ne le laisse pas te troubler ».

Les derniers propos de Mô furent sa première pensée lorsqu'il entra dans sa chambre.

- Qu'est-ce que tu fais là ? lui demanda Camus en posant son sac près de son lit.

- Bah, je m'installe, lui répondit Milo d'un ton plein d'évidence alors qu'il vidait un sac posé sur le lit de DM.

Camus resta un moment à le regarder puis, il sortit de la chambre.

- Un peu froid, l'accueil, commenta Milo.

Camus frappa à la porte du bureau. Il attendit en repensant aux propos de Mô. Il essayait d'y trouver un sens lorsqu'Albior lui dit d'entrer.

- Quel est ton problème, Camus ? lui demanda-t-il sans relever la tête alors que le jeune homme refermait la porte derrière lui.

- Milo, commença froidement Camus. Pourquoi s'installe-t-il à la place de DM.

Albior soupira en posant son stylo. Il releva la tête pour regarder le jeune homme, mais il n'eut pas le temps de parler.

- Ayoros a dit qu'il ferait son possible pour le ramener.

- Je suis désolé, Camus, mais ce ne sera pas possible.

- Pourquoi ? Ils avaient bien réussi. D'accord, il y est peut-être allé...

- Camus. Camus ! insista Albior pour faire taire le jeune homme. DM est mort, hier.

Camus allait répondre mais aucun mot ne sortit de sa bouche. C'était comme si une grosse boule lui étreignait la gorge.

- Je suis désolé, Camus.

Le jeune homme sortit du bureau pour rejoindre sa chambre. Il entendait encore le ton de la voix d'Albior, il semblait vraiment désolé de ce qui était arrivé à DM, par sa faute. Assis sur le lit de DM, Milo releva la tête en voyant Camus entrer dans la chambre.

- Alors ? lui demanda-t-il en se levant.

Camus le fixa un moment. Il ne voyait aucun triomphe, aucune moquerie dans son regard, juste de l'incertitude.

- Tu as la moitié de l'armoire et du bureau, lui dit froidement Camus. Et le lit...

- Camus...

- On n'a rien à se dire.

Le jeune homme sortit un livre et il s'installa sur son lit mais il ne voyait pas les mots sur les pages.

- Je rectifie : glacial, l'accueil.

- Une dernière chose, lui dit Camus sans lever le nez de son livre, j'ai le sommeil léger.

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