Explications

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Mardi 29 mars

Finalement, Mô et Aphrodite avait dormi dans le même lit, avec Myu au milieu. Ce qui avait permis à Saga de garder le divan. Camus avait été plutôt surpris de voir débarquer Rune dans le foyer. Mais ils avaient jugé préférable d'attendre d'être dehors pour en parler.

- Pf, soupira DeathMask en fourrant ses mains dans ses poches alors que les petits entraient dans la partie maternelle. C'est toujours quand j'suis pas là qu'y s'passe des trucs sympas.

- Sympa ! reprit Aphrodite en manquant de s'étrangler. Trouver un macchabé dans le salon avec son cœur collé sur le mur n'est pas ce que j'appellerai quelque chose de « sympa », Angelo !

- Je veux voir.

- T'es encore là, toi ! constata DeathMask en posant son regard sur Hadès. File !

L'enfant dévisagea le jeune homme sans bouger. Ce fut Myu qui attira son attention en signant. Les deux enfants se détaillèrent un instant avant d'entrer dans la cours des maternelles.

- Qu'a-t-il dit ? demanda Aphrodite.

- Qu'il avait bien protégé la maison.

Mô restait perplexe devant les propos de l'enfant. Propos qu'il avait déjà tenus la veille, mais au policier elle avait menti en lui disant qu'il avait dit avoir eu peur. Mais visiblement, il n'en était rien et elle commençait à penser que le garçon avait vu la scène macabre avant qu'elle ne l'en empêche. Elle sortit soudain de ces pensées. Ses amis lui parlaient depuis tout à l'heure et elle ne leur répondait pas. Elle ne s'était même pas aperçue qu'ils étaient entrés dans le bâtiment de l'école. Mais à la question de Camus, non elle ne savait pas de quoi parlait l'enfant et elle doutait qu'il s'agisse de l'âme qui l'avait hantée pendant quelques temps. Cela faisait d'ailleurs un moment qu'elle n'avait pas sentie sa présence. Rune, lui, était resté silencieux. Bien sûr, les paroles de Myu l'intriguait mais ceux d'Hadès également. Ce n'était pas la première fois que le petit brun demandait à voir où se trouvait le mort. Déjà à l'aquarium, l'enfant avait absolument tenu à voir où l'employé s'était noyé. C'était d'ailleurs pour cela qu'ils s'étaient perdus dans l'aquarium.

- Il est trop bizarre, ce môme.

- Et pas toi peut-être, Angelo ! répliqua Aphrodite.

DeathMask rigola un instant. Il adorait titiller la jeune fille, juste pour voir ses yeux briller, de colère ou de malice, il s'en moquait. Il aimait voir son regard pétiller. Il tendit la main vers elle pour bouger une mèche rebelle qui s'était installée devant ses yeux. Mais il se figea. Il avait oublié. Aphrodite ne voulait pas qu'il la touche et elle avait eu un brusque mouvement de recul. Il ramena sa main en détournant le regard, il ne voulait pas voir le dégoût dans les yeux d'Aphrodite. Mais la voix Camus le ramena vite à la réalité du moment.

Son regard sombre planté dans celui d'Aphrodite, Camus s'approchait toujours de la jeune fille. Elle reculait à mesure qu'il s'avançait sous les regards intrigués de leurs amis qui ne comprenaient pas le comportement étrange de Camus. Aphrodite avala difficilement sa salive en sentant son dos se poser contre le mur. Sa respiration s'était accélérée. Il ne pouvait pas s'approcher plus près. Non, il ne devait pas s'approcher plus près sinon... sinon elle risquait de le toucher et... et... elle ne voulait pas lui faire de mal. Elle appela Mô d'une voix presque plaintive pour que la jeune Tibétaine vienne à son secours. Cette dernière le lui avait déjà dit, elle devait s'expliquer. Mais celle-ci ne bougea pas et Aphrodite ne pouvait plus reculer. Elle regardait sur les côtés pour esquiver le jeune homme. Mais elle avait peur de toucher son ami qui s'approchait toujours d'elle. Et cette peur l'immobilisait. Elle tremblait lorsqu'elle tendit la main devant elle pour tenter d'arrêter Camus. Mais il avançait toujours. Lentement, comme pour laisser du temps à la jeune fille. Mais du temps pour quoi ?

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