La mort de Mô

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Lundi 18 janvier, fin de la matinée

Dohko arrêta la voiture devant le foyer des enfants. Il ne parvenait pas à penser à autre chose. Il serra ses poings sur le volant tandis qu'il serrait les dents. Il sentit la colère l'envahir de nouveau. Il se sentait si impuissant.

Ils étaient arrivés trop tard.

Shina l'avait pourtant prévenu dès que les jeunes gens étaient partis pour suivre cette fille qui les attendait devant l'école. Mais ils s'étaient séparés et après un moment d'hésitation, sa collègue avait continué de suivre Rune, comme prévu.

Il ne lui faisait aucun reproche. Il aurait fait la même chose, ou peut-être aurait-il suivi Camus et Minos. Mais en aucun cas, il n'aurait suivi Mô et DM. Ce dernier sachant un peu trop bien se battre, il n'aurait jamais pensé que Mô puisse être en danger. Il le voyait encore, Kanon serrant le corps inerte de celle qu'il aimait, pleurant, suppliant pour qu'elle revienne. Il avait violemment bousculé son frère qui s'était approché pour tenter de le consoler en lui hurlant que tout était de sa faute.

Mais aucun des jeunes gens présents ne pouvait vraiment expliquer ce qui s'était passé. Lorsque Mô était entrée dans l'ancien garage, elle semblait déjà avoir mal à la tête. Et ça ne faisait qu'empirer. La dernière chose dont ils se souvenaient, c'était de l'entendre crier « taisez-vous ». Après c'était le trou noir total jusqu'à ce qu'ils reprennent connaissance un peu avant leurs arrivée.

Mô. Dohko ne s'était pas attendu à ce qu'elle soit une fille. Les jumeaux s'étaient bien gardés de le lui dire.

- Tout va bien ?

L'agent de police sortit subitement de ses pensées. Il jeta un coup d'œil dans son rétroviseur. Sur la banquette arrière de sa voiture, Hadès attendait sagement. Le policier finit par se retourner. Il avait jugé préférable de ramener l'enfant lui-même au foyer. Ses supérieurs poseraient moins de questions et les jeunes gens auraient moins de problèmes, surtout avec la mort de Mô.

- Ecoute, Hadès, commença le policier en tâchant de garder le contrôle de ses émotions, à propos de ce qui s'est passé là-bas... il vaut mieux ne pas parler de la présence de Mô et de ses amis.

- Pourquoi ? demanda l'enfant d'une voix calme, comme s'il ne prenait pas la réelle mesure de ce qui s'était passé.

- Ils n'auraient pas dû être là et... et ils auront des problèmes si on en parle.

- Vous êtes policier et vous me demandez de mentir ?

- Je sais que ce n'est pas bien mais... je ne veux pas qu'ils aient des ennuis... pas après la mort de Mô...

- Mais, Mô n'est pas morte.

- Hadès...

- Je n'ai pas voulu que la Mort la tue et il ne l'a pas fait.

Dohko dévisagea l'enfant, stupéfait de ce qu'il venait d'entendre. La voix, comme le visage de l'enfant étaient parfaitement calmes, il était si serein, si sûr de lui. Plusieurs choses se bousculaient dans la tête du policier et il avait du mal à faire le tri.

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Dohko avait prévenu Ayoros pour les propos que venait d'avoir Hadès. Et, ils avaient pris le parti de le croire. Ils avaient alors ramené le corps inerte de Mô chez les jumeaux, seul endroit qu'ils avaient jugé sûr. De toute façon, Kanon aurait refusé de l'emmener ailleurs. Ils la regardaient, le cœur lourd. Ils n'avaient trouvé aucun signe de vie chez la jeune fille. Ses amis et Kanon surtout voulaient croire qu'Hadès avait raison, même si ça paraissait absurde, même s'il ne savait pas trop quoi penser de cet homme dont l'enfant avait fait la description. « Mais Rune le connait, nous lui avons parlé à l'aquarium » avait dit le petit à Dohko. Alors c'était le même homme et il serait la Mort. Rune avait frissonné en pensant que celui-ci avait été juste derrière lui.

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