Aldébaran

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Dohko ne comprenait rien à ce qui s'était passé. Alors assis par terre, bras et jambes croisés, il essayait de faire le point sur ce qui s'était passé depuis qu'il avait quitté les jumeaux dans leurs appartements.

Il avait rencontré Camus dans la voiture du juge. Mais rien de grave, l'homme de loi se contentait juste d'emmener les deux adolescents et les cinq enfants à l'abri à Silver Moon. Le policier l'avait arrêté à cause de la surcharge évidente qu'affichait son véhicule. Et en voyant Aldébaran recroquevillé sur le siège passager avant, il avait mieux compris pourquoi. Et s'il n'y avait eu que ça ! Du coup, Dohko avait pris Camus et trois des enfants, Hadès, Myu et Poséidon tout contents de monter dans une voiture de police ! Enfin pour les derniers parce que le petit brun exprimait toujours aussi peu ses sentiments et puis, il était déjà monté dans sa voiture.

Les explications, Dohko les avait effectivement eues en arrivant à la maison des jeunes. Il s'était assis dans un fauteuil pour cogiter. Cette maison avait un gardien et il avait déjà tué un homme en lui arrachant le cœur. Le policier le savait, il aurait mieux fait d'aller d'abord au poste de police, il aurait eu la version officiel avant d'avoir la version officieuse. Il détestait lorsqu'il avait d'abord les véritables événements. Il était obligé d'accepter les faits sans chercher à savoir s'ils étaient vrais ou s'ils ne cachaient pas autre chose. Et puis, il y avait eu l'agression des enfants, au sein même de l'école où l'agresseur, un autre étudiant, était mort noyé dans la piscine, il avait été incapable de remonter à la surface. Zut ! Là-dessus aussi, Dohko aurait bien aimé enquêter, interroger les témoins, étudier les preuves et comprendre ce qui s'était passé mais Hadès, le terre-à-terre petit brun, avait gâché son plaisir : Thanatos avait tué Mathias, qui s'était révélé être un homme de Tockel infiltré dans l'école à la recherche de quelque chose. Seulement, il ne savait pas quoi. Ah ça, c'était intéressant ! Mais il n'avait pas eu le temps de poser la moindre question. Tockel et ses hommes avaient débarqué. Camus le connaissait. Dohko aurait bien aimé savoir comment.

Agr ! Dohko en était sûr que c'était une erreur de s'absenter aussi longtemps, même pour un truc aussi passionnant qu'une recherche et ce même si c'était sur ses amis. Bref, Camus avait eu le temps, en entendant le raffut provoqué par les intrus, de cacher deux des enfants et il avait soutenu, en regardant le dénommé Tockel qu'Isaak n'était pas là. Un superbe mensonge parfaitement exécuté qui avait valu au jeune homme regard réprobateur de la part d'Hadès qui avait promis la mort à Tockel parce que ce dernier avait fait tuer un certain Hypnos que Camus semblait connaitre aussi. Après ça...

Bon maintenant qu'il s'était relaté les derniers événements, restait à savoir où il était, où étaient les autres, comment il était arrivé ici et éventuellement, comment repartir. Il avait retrouvé Aldébaran, enfin plus précisément, c'était le géant qui l'avait retrouvé aussi en tailleur sur un rocher à réfléchir à la situation, qu'il n'avait pas entièrement saisi non plus.

Mais cette deuxième rencontre lui avait apporté quelques précisions supplémentaires et notamment comment il avait rencontré Camus. Un truc incroyable selon lui qui peut reprendre son explication. Le jeune homme était avec des amis dans un grand centre commercial de Rio, le jeune homme venait du Brésil et la dernière chose dont il se souvenait, à ce moment-là, c'était des bruits de fracas, comme si tout s'écroulait. Et puis, il s'était retrouvé ailleurs. Où il ne savait pas mais au fond d'un trou, il avait découvert une fillette inconsciente, alors il ne s'était pas trop posé de question sur comment il était arrivé là, ni où il était, il avait simplement regardé par où il pourrait passer pour récupérer la fillette mais une dalle de pierre, juste au-dessus s'était détachée et Aldébaran avait eu juste le temps de la faire reposer en partie sur ses épaules le temps que quelqu'un vienne l'aider. Et heureusement, Camus et Minos étaient arrivés.

Dohko écoutait le jeune homme avec attention. Aldébaran semblait être un garçon très enthousiaste et modeste. Il parlait davantage des exploits de Minos et Camus, l'une d'avoir remonté la fillette, l'autre d'avoir affronté cet homme aux cheveux dorés, que de son propre exploit d'avoir supporté cette dalle sur ses seules épaules. Aldébaran avait d'ailleurs cru qu'il avait rêvé cet événement, il s'était réveillé à l'hôpital. Le centre commercial dans lequel il se trouvait avec ses amis s'était effondré. Il n'avait été que légèrement blessé alors que d'autres n'avaient pas eu autant de chance. Et la petite blonde qui avait été retrouvée avec lui, dans ses bras. Il semblerait que ses parents n'aient pas survécus alors Sanctuary l'avait prise en charge. "Bien voyons" avait commenté mentalement Dohko.

Aldébaran était venu en tant qu'étudiant étranger. Le groupe d'amis qu'il avait rencontré dans cet autre endroit y étaient et il avait eu très envie de les revoir. Il avait pensé retrouver les jeunes gens à l'hôpital à son réveil. Mais ceux-ci n'avaient été qu'un rêve, selon le médecin, il était resté inconscient quelques heures. Mais en voyant la petite Thétis venir le voir dans sa chambre, il avait compris que c'était tout sauf un rêve. Du coup, il s'était renseigné sur Sanctuary et il avait décidé de faire une demande d'inscription, pour rejoindre les jeunes gens. Il avait été surpris que celle-ci soit acceptée mais il avait aussi été très déçu lorsque Ayoros lui avait dit qu'il intégrerait la partie privée de l'école et qu'il n'aurait pas accès à la partie publique et donc qu'il ne verrait pas ses nouveaux amis. Au mieux, il était avec des adolescents d'une quinzaine d'année pour le plus âgé. Alors étrangement, lorsque ces deux garçons, Hadès et Poséidon, étaient entrés dans la salle où se trouvaient Aldébaran et Thétis, il s'était rapidement lié d'amitié avec eux. Les deux enfants avaient été comme une bouffée d'oxygène et le petit brun connaissait le groupe d'amis. Mais c'était de sa faute si les enfants s'étaient faits agressés. Il laissait la porte de la partie privée de l'école entrouverte pour que les garçons puissent venir le rejoindre le midi.

- Tu ne m'as pas posé la question, avait simplement répondu Hadès lorsque Camus lui avait demandé pourquoi il n'avait rien dit.

Évidemment, Camus aurait dû s'attendre à ce genre de réponse de la part du petit brun, sous les regards amusés d'Aldébaran et affligé de Poséidon. Hadès était toujours comme ça, il fallait deviner ce que savait l'enfant et lui poser la bonne question. Parce que si la question était trop vague, le garçon ne dirait rien et inutile de prendre des chemins détournés pour lui "tirer les vers du nez" parce que sinon, l'enfant devenait muet tout en plantant son regard clair sur son interlocuteur. Et lorsque ce dernier se taisait, le garçon lançait d'un ton sec un "si tu as une question, pose-là sinon tais-toi", vécu et certifié par Poséidon. Avec Hadès, c'était blanc ou noir, oui ou non. Les nuances et les peut-être, l'enfant ne connaissait pas. Alors la question que se posait Camus, c'était comment s'y prenait Mô avec lui ? Il ne s'en cachait pas, Hadès aiment bien la Tibétaine au point de lui sauver la vie face à Thanatos. Pas sûr qu'il en aurait fait de même pour quelqu'un d'autre !

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