Jeudi 17 mars
Perséphone s'était installée sur un gros pouf dans la bibliothèque, uniquement réservés aux petits de la maternelle. Elle feuilletait un livre en essayant de reconnaître les lettres. Elle n'allait jamais jouer avec les autres enfants. Elle préférait garder ses forces pour les activités en classe.
Elle referma finalement son livre pour le poser près d'elle. Puis, elle releva lentement la tête pour fixer son regard ciel dans celui océan de Poséidon, plus océan que la couleur des cheveux d'Angelo et Milo. Dans les yeux du garçon, Perséphone y voyait le soleil se refléter. Le petit bleuté avait attendu que sa camarade finisse de relever la tête pour lui parler, les enfants avaient pris l'habitude du rythme parfois lent de la fillette. Mais la plupart d'entre eux ne s'occupait pas d'elle. Elle restait toujours assise et bougeait peu alors, elle n'avait que peu d'intérêt à leurs yeux.
- Tu veux venir dessiner avec nous ?
Sauf pour ceux qui avait l'habitude de faire des coloriages pendant les récréations.
- Pas maintenant, lui répondit la petite blonde. J'ai quelque chose à faire.
Elle se leva tranquillement mais sans difficulté. Elle prit son livre pour le reposer sur son étagère sous le regard intrigué de son petit camarade. Elle sourit sans qu'il ne la voit. Il devait certainement se demander ce qu'elle pouvait bien avoir à faire. Enfin, elle quitta la bibliothèque.
- Attends, Perséphone ! lui cria-t-il. C'est la partie des grands là-bas !
Elle le savait parfaitement. Elle ne s'était pas trompée. C'était bien dans l'école des plus grands qu'elle voulait se rendre. Elle avait quelque chose à y faire, quelqu'un à voir pour lui transmettre un message.
Elle ne connaissait pas du tout ces couloirs, alors elle se contentait de suivre de son pas tranquille, en longeant le mur de sa main, juste au cas où elle aurait eu besoin de se retenir. Elle voyait les élèves plus grands, mais personne ne la regardait. Décidemment, ils ne faisaient vraiment attention à rien. Elle n'en croisa aucun qu'elle connaissait. En même temps, elle n'en connaissait pas beaucoup, à part Angelo et Camus, et un peu leurs amis aussi. Mais elle ne les avait vu qu'une seule fois sans vraiment leur parler. Sauf à Aphrodite. Mais la jeune fille était si jolie qu'elle avait marquée la fillette.
- Après tu ne me demande plus rien, chuchota-t-elle, comme si elle s'adressait à quelqu'un.
La sonnerie retentit, peu à peu la foule se dissipa et le brouhaha s'estompa. La fillette s'étira un peu pour attraper la poignée d'une porte. Elle l'ouvrit avec difficulté. Elle souffla un coup alors que la porte s'échappait de sa main pour s'ouvrir en grand.
Dans la salle, il n'y avait qu'une seule personne, une fille que Perséphone reconnut aussitôt. Elle s'appelait Rune ou Minos, elle se savait pas qui était qui. Elle savait juste qu'elle était une amie de Camus et d'Angelo. Ça suffisait. La petite détailla la jeune fille un instant. Visiblement, cette dernière ne s'était pas aperçue de leurs présences. Elle continuait de faire bouger des petits bonhommes découpés dans du tissu comme s'il s'agissait de marionnettes.
« Dis-lui. »
Perséphone regarda un instant la vague silhouette qui s'était dessinée derrière Minos. Elle s'avança vers la table occupée, hypnotisée par le spectacle qui s'offrait à ses yeux d'enfant. Sur la table de classe, les petits bonhommes de tissus dansaient et au-dessus d'eux s'agitaient gracieusement les doigts de Minos. La jeune fille était elle-aussi totalement absorbée.
- Ohhhh, tu fais de la magie ! s'exclama la fillette, des étoiles dans les yeux. Comment tu fais ça ?
Le cœur de Minos fit un bond dans sa poitrine et elle interrompit brusquement sa manipulation. D'un geste vif, elle enferma ses petites marionnettes de tissu dans sa main. Elle avait dû être trop concentrée pour ne pas avoir entendu la porte s'ouvrir. Elle dévisagea, le souffle court, la fillette devant elle.
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Etablissements Scolaires Sanctuary (Saint Seiya)
Fiksi PenggemarEt si les constellations n'existaient plus, oubliées à jamais. Et si les dieux avaient disparu, faute de se souvenir et de croire en eux, faute de les aimer. Que deviendraient alors les Saints ? Les personnages présents appartiennent à Masami Kuruma...