Etablissements Scolaires Sanctuary (Saint Seiya)

En forêt

En forêt

Cette fois, il s'agissait, encore, d'un enfant de l'école. Parti en vacances avec ses parents, il avait disparu sans laisser de traces. Les secouristes pensaient qu'il était tombé dans le lac tout proche. Mais le couple Okéanos était formel et ils n'en démordaient pas : leur fils Poséidon, du haut de ses six ans, enfin bientôt, connaissait mieux que quiconque les dangers de l'eau. Alors, pour eux, un tel accident n'était même pas envisageable.

En arrivant au chalet, le mercredi matin, Milo aperçut un rideau bouger à une fenêtre et le temps qu'ils entrent dans la maison de bois, un enfant s'était précipité pour prendre la main de Mô. Elle le dévisagea un long moment sous les regards attentifs de ses amis. Elle s'accroupit près de l'enfant sans pour autant lui lâcher la main.

- On se connait, n'est-ce pas ? (L'enfant hocha la tête). Je suis désolée mais j'ai oublié certains de mes souvenirs.

- Je le sais, répondit l'enfant. Hadès nous l'a dit. Alors nos dessins ne t'ont pas aidée.

- Ils sont très jolis et ils m'ont fait très plaisirs, lui sourit Mô prise de nouveau par l'émotion.

- Excuse-moi, Poséidon, le coupa gentiment Ayoros en s'accroupissant à son tour près de l'enfant. Mais nous sommes venus aider pour retrouver Fenril.

Le garçon plongea son regard océan dans celui d'Ayoros.

- Il est parti, c'est tout.

Et c'était tout ce qu'il y avait à dire selon lui. Ça et « non, si Fenril était tombé dans l'eau, les poissons me l'auraient dit ». Donc pas de détail supplémentaire. Mô regarda l'enfant avec beaucoup d'insistance. Alors c'était lui qui avait fait le dessin avec ce drôle de poissons. Elle fronça les sourcils pendant une seconde.

- Mô ? s'inquiéta Camus alors que son amie avait toujours le regard fixé sur l'enfant.

- Je... c'est juste que... non, ce n'est rien. Ne t'inquiète pas.

Elle plongea son regard vert dans celui sombre du jeune homme. Elle lui sourit pour ne pas l'inquiéter avec ses petites tracasseries. C'était ce qu'elle faisait depuis son réveil : ne pas les inquiéter inutilement. Pourtant, elle avait cru pendant une seconde qu'un souvenir lui revenait. Mais elle s'était trompée.

En fait, lundi matin, les adultes avaient emmené les enfants au bord du lac. Poséidon adorait l'eau tout autant que ses habitants. Et il avait souvent une imagination débordante dès qu'il s'agissait d'inventer des créatures aquatiques. Le couple n'était pas inquiet pour leur fils, celui-ci connaissait vraiment bien les dangers de telles étendues d'eau. Alors pour eux, il était impossible que Poséidon ait pu laisser Fenril s'approcher dangereusement du lac. Il avait pour habitude de faire la moral quand aux dangers liés à ce genre de lieux, même aux adultes.

Mais Poséidon restait un enfant de six ans pour les secouristes et l'on ne pouvait jamais savoir ce qui leur passait par la tête. Alors ils ne pouvaient exclure aucune possibilité. Ils avaient donc fait appel à des plongeurs, malgré la température froide de l'eau, pour sonder une partie du lac tandis que des volontaires fouillaient les environs. En effet, ce n'était pas la première fois que des pêcheurs disparaissaient sans laisser aucune trace. « Tant pis pour eux », avait marmonné Poséidon « ils n'ont qu'à pas pêcher les poissons ». Et il se fâcha en entendant que les secouristes ne prenaient pas en compte son avis. Puisqu'il disait que Fenril n'était pas dedans ! Mô tourna son regard pour regarder à travers la fenêtre, vers l'étendue d'eau qui s'était subitement couverte d'ondulations alors que sa surface était parfaitement lisse jusque là.

- Pourquoi vous ne me croyez pas ! Il regardait toujours la forêt !

Fenril avait dit quelque chose à Poséidon mais celui-ci ne l'avait pas vraiment écouté. Ça ne l'intéressait pas la forêt et son monstre. Et selon ses parents, c'était bien possible, le garçon aux yeux orange semblait préférer les grands espaces et il adorait la forêt.