Etablissements Scolaires Sanctuary (Saint Seiya)

Presque...

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Samedi 12 mars

Debout au milieu de la bibliothèque, Camus et Rune regardaient les livres. Ils connaissaient les rayonnages, surtout Rune, pour les avoir triés et rangés pendant des heures. Bien sûr, ils ne les avaient pas tous lus, bien que Rune s'attelait à cette tâche, rébarbative selon Milo. Mais maintenant, les ouvrages avaient presque tous trouvés une place sur les étagères.

- Encore en train d'admirer les livres ! Vous croyez vraiment qu'ils vont vous donner leurs contenus, en essayant de les intimider ?

Les deux jeunes hommes tournèrent la tête en même temps. A la porte de la bibliothèque, Milo les observait.

- Tu n'entres pas, Milo ? constata Rune en voyant son amie appuyée au chambranle de la porte.

- Nan, j'ai une aversion chronique pour ces trucs-là.

Camus détaillait son amie en silence sans voir que Rune était sorti de la pièce. Milo lui semblait étrange d'un seul coup. Comme si quelque chose clochait. Elle ne savait ni lire ni écrire en arrivant au foyer, pourtant rien dans ses propos ne laissait percevoir de telles lacunes. Elle avait même parfois un meilleur vocabulaire que celui de DeathMask. L'environnement peut-être. Mais Milo comme DM avaient davantage vécus dans la rue et bien que différent, leurs entourages respectifs ne les avaient pas vraiment incités à s'instruire. Pourtant ni l'attitude ni le langage de Milo ne laissait transparaître de ses difficultés scolaires. « Et pourquoi crois-tu que mon frère tolère que vous ne foutiez rien en clase, Milo et toi ! ». Pourquoi Ayor avait-il dit ça ? Que faisait Sanctuary derrière certaines de ses portes ? Ayoros avait gardé le corps de Melle Lorane, cette guêpe qui en voulait après DeathMask. Mais il ne serait pas étonnant que l'école cache d'autres choses. Mais quoi ?

Il sortit brutalement de ses pensées en sentant quelque chose sur ses lèvres. C'était si doux. Il ferma les yeux et alors que son cœur avait accéléré son rythme, il répondit à son baiser. A quoi bon toutes ces questions puisqu'elle était là, près de lui, il reconnaissait son odeur. Milo était venue à Sanctuary pour lui, pour être son amie. C'était la première fois qu'il ressentait ce genre d'émotion et ils étaient uniquement pour elle. Mais pourquoi lui ?

- Pourquoi es-tu venue ? lui demanda d'un seul coup Camus en s'éloignant juste un peu, mettant fin au baiser qui n'en était pas vraiment un.

- Ben, on mange, lui répondit Milo en retirant son doigt des lèvres de Camus, un peu gênée qu'il l'ait embrassé à cet endroit.

- Non, à Sanctuary, au foyer.

Milo détailla à son tour son ami. Il lui avait déjà posé cette question et elle lui avait déjà répondu. Elle n'allait tout de même pas passer sa vie à se répéter. Elle en avait marre des questions qu'il se posait sans cesse et des doutes qu'il pouvait avoir. Elle sortit en trombe de la bibliothèque et non, elle n'avait plus faim ! Elle avait besoin de courir !

- Ne fais pas l'idiot, Camus, lui dit Aphrodite, la voix teintée d'une certaine émotion. Va la rejoindre. (Mais le regard de Camus restait inquisiteur). Allez !

Immobile, Camus se contentait de regarder Aphrodite sans prononcer un mot. Mais sa tête bouillonnait de toutes ses questions et ses doutes qui l'assaillaient régulièrement. Rattraper Milo, mais elle voulait quoi au juste ? Seulement son amitié ou plus ? « Ne le laisse pas dans ta main » Quoi !? Qu'est-ce que ça voulait dire ? Il était en train de penser à Milo à l'instant. Pourquoi pensait-il à cette voix, aux mots qu'elle avait prononcés ? Qu'il avait prononcés, c'était la voix d'un homme. Il baissa la tête pour regarder sa main gauche. Pouvait-il vraiment geler un objet sans le toucher ? Ça, il n'avait jamais essayé. De nouveau, il fut sorti de ses pensées. Mais la méthode utilisée n'était pas aussi douce ? Là il venait de se prendre une gifle. Le jeune homme porta son regard sur Aphrodite. Elle était furieuse contre lui, furieuse parce qu'il était resté immobile au lieu d'aller rattraper Milo. Mais Camus ne se préoccupa pas de l'état émotionnel de son amie. Son attention se porta sur la main d'Aphrodite. Elle venait de le gifler. Soit. Mais pourquoi avait-elle mis sa main dans sa manche pour ça ?