Etablissements Scolaires Sanctuary (Saint Seiya)

Te laisser tranquille

Mercredi 30 mars

- Tu fais la tête, mon gars ? Ça, on a l'habitude.

Et effectivement, le groupe avait l'habitude qu'Hadès boude. Cette fois, c'était parce qu'un homme avait eu la mauvaise idée de mourir à Silver Moon et donc, ils ne pouvaient pas rester là-bas.

- Je suis sûr qu'il est désolé d'être mort et de déranger tes petites habitudes, ironisa Camus sans pour autant regarder l'enfant.

- Te plains pas, renchérit DeathMask, tu sors quand même.

Oui, parlons-en de cette sortie ! Ils allaient au parc. Mais Hadès ne voulait pas aller au parc ! Il ne pouvait pas dessiner lorsqu'il allait au parc ! Mais Myu adorait ça, surtout qu'il avait atterrit dans l'appartement de Saga. Et selon les critères de l'enfant, l'adulte n'était pas gentil puisqu'il lui demandait sans cesse de rester tranquille. Ce qui pour le garçon était très difficile. Alors cette promenade au parc lui faisait le plus grand bien. En plus, il faisait beau aujourd'hui.

- La police n'a pas fini avec la maison, Hadès, c'est pour ça qu'on ne peut pas y aller pour l'instant.

Seulement, le regard du petit brun restait sombre. Mô enchaîna avec une question qu'elle avait déjà posée à Myu mais le garçon n'avait pas répondu, sans doute sur l'ordre de son ami, à propos de ce qu'il avait dit le mardi matin. Debout devant la jeune fille, Hadès regardait fixement Mô. Il n'avait rien fait. Il avait juste demandé au gardien de protéger la maison. Et c'était ce qu'il avait fait.

- Personne ne te chasse, Ayor, l'interpela Aphrodite alors que le jeune homme s'éloignait du groupe.

- Je sais, mais tu sais, mon frère me demande souvent de quoi on parle. Seulement, il me connait bien et il sait lorsque je lui mens. Je ne veux pas lui mentir et puis, je ne peux pas parler de ce que je ne sais pas...

Et par là, il laissait entendre qu'il ne voulait pas rapporter les conversations qu'ils pouvaient avoir.

Contrairement à ce qu'ils pouvaient penser, le jeune homme n'était pas à Sanctuary parce que son frère en était le surveillant général. Non, c'était l'inverse et parfois Ayor avait l'impression que c'était à cause de lui si son frère avait arrêté ses études et son sport pour devenir surveillant général.

- C'est quoi cette école au juste ? lui demanda Camus. Je ne sais pas trop ce qui s'y passe mais à un moment où à un autre, il faudra que tu fasses un choix.

- Moi ou vous ?

Ils se dévisagèrent un long moment puis, Ayor s'éloigna, laissant les jeunes gens méditer sur cette question.

- Alors, quel gardien ? reprit DeathMask en se tournant vers l'enfant, ce genre de réflexion n'étant pas dans ses habitudes, lui préférait le concret et pour lui ce gardien, c'était une perspective de bagarre.

Et bien, celui qui habitait dans le sol, répondit le petit brun, sous la verrière. Il était toujours là lorsqu'Hadès venait mais Myu ne le voyait pas. C'était le petit brun qui lui en avait parlé. Seulement, il ne connaissait pas son nom. Il pouvait le voir mais pas l'entendre. Par contre, le gardien pouvait l'entendre et il avait hoché la tête lorsqu'Hadès lui avait demandé s'il gardait la maison. Alors le garçon lui avait seulement dit de bien protéger la maison. Et c'était tout, il n'avait rien fait d'autre et ce n'était pas de sa faute si Thanatos était revenu dans la maison pour regarder mourir cet homme.

Mô le rassura, bien sûr qu'il n'avait rien fait de mal. De toute façon, il était fort probable que ce gardien aurait tué cet homme même si Hadès ne lui avait rien demandé. Maintenant, il restait à définir ce que pouvait bien garder ce gardien. Il y avait bien ce « passage » lorsque la pleine lune se trouvait juste à la verticale de la verrière sphérique, phénomène qui ne s'était d'ailleurs pas reproduit depuis. Mais jusque-là, aucun d'eux, pas même la jeune Tibétaine, n'avait soupçonné sa présence. Il était certainement là pour une autre raison. Mais laquelle ?

En tout cas, les jeunes gens comprenaient mieux maintenant pourquoi les deux enfants étaient souvent à cet endroit dans la maison et à la question de Milo, non ce n'était pas l'âme qui avait hantée Mô. Et si cette dernière en était aussi sûre, c'était parce que cette âme l'avait toujours accompagnée partout dans la maison comme en dehors. Alors que, quelque soit son origine, ce gardien semblait toujours rester dans la maison, et plus particulièrement dans le salon, sous la verrière sphérique. Et la balance sur le mur, c'était sûrement la sienne. L'homme avait voulu faire des bêtises dans la maison, ça Hadès l'avait bien compris. Et s'il avait été puni, c'était de sa faute. Le gardien avait seulement fait ce que l'enfant lui avait demandé.

D'un autre côté, le petit brun confirma les propos de la jeune fille, le gardien n'était pas celui qui avait suivi Mô. Et s'il le savait, c'était parce qu'il l'avait vu embêter Mô, l'autre jour dans la cuisine mais il lui avait demandé de la laisser tranquille, c'était pour cela qu'elle ne sentait plus sa présence.

Mô, comme le reste du groupe, regardait l'enfant, stupéfaite. Ainsi Hadès pouvait voir les âmes errantes. Oui, mais il les ignorait, elles étaient trop insignifiantes, c'était surtout les âmes des défunts qui cherchaient leurs chemins. Enfin, la plupart du temps, parce qu'il y avait des exceptions, comme les jumeaux qui se présentaient comme étant la Mort et le Sommeil.

- Attends, réalisa Rune soudain pris de panique. C'est qui, Thanatos ?

- Tu le connais, nous l'avons vu à l'aquarium lorsque nous sommes allés dehors avec Fenril.

C'était bien ce qui avait semblait au jeune homme. Donc, celui-ci qu'il avait vu dans le train s'appelait Thanatos. Mais son nom, il s'en moquait. Ce qui l'inquiétait c'était ce qu'il était capable de faire : tuer avec une effrayante facilité.

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Vendredi 1er avril

Jusque là, l'identité du mort de Silver Moon était restée une énigme. Les empreintes digitales comme l'ADN n'avaient rien donné. Ce qui n'était pas étonnant s'il s'agissait bien d'un homme de Tockel. Mais restait à savoir pourquoi il avait voulu incendier la maison des jeunes gens. Des représailles peut-être pour les avoir empêchés d'emmener le petit Isaak. Un avertissement pour qu'ils ne se mêlent plus de leurs affaires à l'avenir. La maison étant vide dans la journée, c'était une cible facile.

Enfin, pas si facile que ça. Parce que quelqu'un était intervenu et de façon plutôt violente. L'homme avait eu le cœur arraché mais l'incision sur la poitrine était nette et surtout, faite de l'intérieur. C'était comme si le cœur avait bondi tout seul hors de la poitrine. Rhadamanthe avait beau se torturer le cerveau, il ne voyait pas comment c'était possible. Le médecin légiste était formel, l'homme était vivant lorsque son cœur avait été arraché et sans instrument, sans même briser une seule côté. C'était impossible ! Pourtant c'était bien son cœur collé sur le mur. Ce qu'il ne comprenait pas, c'était la netteté de l'incision et comment le meurtrier s'y était pris pour ôter le cœur de l'intérieur sans instrument ni même les mains.

Rhadamanthe avait beau faire le tour des capacités qu'il connaissait, il ne voyait pas comment c'était possible. Tout comme, il ne comprenait pas comment l'organe avait pu être collé sur le mur sans aucune colle. Il avait suffit au technicien de la scientifique de le toucher pour que le cœur lui tombe dans les mains. Quand à la signification, elle était claire, selon lui. La balance représentait la justice. Et la plume ? Le juge l'ignorait. Toujours était-il que le cœur du mort avait été jugé plus lourd que cette plume.

En attendant, la police ayant fini leurs investigations à Silver Moon, ils avaient enfin levé les scellés, laissant les jeunes réintégrer leur logis.