Jimin éloigna ses mains de la porcelaine, il se redressa, lança un bref regard à l'aveugle toujours installé au centre du lit, puis, son cœur bondissant dans sa poitrine, il posa un genou sur le matelas. Yoongi retira tout de suite ses écouteurs, intrigué par le mouvement qu'il percevait soudainement. Son cadet s'approcha jusqu'à se retrouver agenouillé juste en face de lui.
« J'ai tout mangé, se moqua Yoongi, viens pas faire chier, Park.
- T'as pas pris le dessert.
- Le quoi ? »
Yoongi eut à peine le temps d'essayer de comprendre ce que venait de lui dire son infirmier que celui-ci se pencha vers lui, plaça ses mains dans ses cheveux et l'attira à lui de sorte à l'embrasser avec tendresse.
Yoongi crut que son cœur avait sursauté quand il sentit ses douces lèvres contre les siennes. Qu'est-ce qui lui prenait ? Depuis quand Jimin était-il si téméraire ? Le petit brun resta complètement stupéfait, néanmoins le baiser s'éternisa si bien qu'après quelques secondes, il se ressaisit et posa les mains sur ses joues, mordillant en même temps la lèvre inférieure du blondinet qui poussa un discret gémissement d'inconfort. C'était tout ce qu'attendait l'aveugle pour glisser sa langue à la recherche de la sienne. Jimin fut d'abord surpris, ce qui s'illustra parfaitement quand ses mains glissèrent jusque sur les épaules de son brun comme pour le repousser.
Il n'en fit rien pourtant, de nouveau il laissa Yoongi le guider sur des chemins toujours plus délicieux, aussi doux qu'un dessert sucré, aussi rafraîchissant et exquis qu'une glace.
Yoongi retrouvait ces sensations qu'il aimait plus que tout et, les yeux fermés, il les appréciait avec tant de passions qu'à cet instant précis, sa cécité n'existait plus pour lui. Il n'y avait que ses lèvres, celles de Jimin, leurs deux langues et leur salive qui n'écœurait aucun des deux. Il y avait leurs mains, celles de Yoongi sur les joues chaudes et douces de celui qu'il aimait, celles de Jimin sur les épaules de son patient, et il y avait les bruits provoqués par ces baisers fabuleux accompagnés par l'odeur douceâtre et masculine du blondinet.
Pourquoi Yoongi aurait-il besoin de la vue quand son goût, son ouïe, son odorat et son toucher étaient à ce point stimulés et d'une façon si agréable ?
Ils se séparèrent un très court instant, le temps pour chacun de reprendre sa respiration, ils haletaient, gardant leur visage proche de celui de l'autre, à peine y avait-il deux centimètres qui les écartaient, et le filet de salive transparente qui les liait d'une façon affreusement tentatrice pour les deux jeunes garçons témoignait de cette très faible distance qui annonçait la suite des évènements : Yoongi initia le mouvement de Jimin en approchant de nouveau son visage du sien – car il tenait toujours ses petites joues entre ses paumes, de sorte qu'il guidait le moindre de ses gestes – et comme lorsqu'ils étaient dans le lit de la chambre d'amis, leurs lèvres furent de nouveau scellées dans un baiser toujours plus sensuel et lascif.
Jimin sourit, à la fois heureux et amusé de songer dans ce moment à la remarque de Jungkook : « Va lui manger la bouche et arrête de me casser les couilles ». C'était actuellement ce qu'il faisait, du moins l'aspect sauvage en moins.
Yoongi se délectait de ces sensations : tantôt il embrassait simplement les lèvres de son infirmier, tantôt il joignait sa langue à la sienne à la recherche d'un contact plus appuyé.
« Putain Jimin...
- Je suis pas encore rassasié, souffla le blondinet à son oreille.
- S'il faut attendre de l'être pour s'arrêter, ça risque de durer encore longtemps, crois-moi... »
Jimin rigola et fondit de nouveau sur les lèvres de Yoongi, comme s'il les redécouvrait à chaque nouveau baiser. Elles étaient fines, et pourtant légèrement humides, elles avaient un goût salé, accompagné de différentes saveurs qui pourraient sembler désagréables mais ne l'étaient pas le moins du monde.
VOUS LISEZ
Du bout des doigts [Yoonmin]
Fanfiction[Terminé] Suite à un accident, Yoongi avait perdu sa vue et sa joie de vivre. Il avait la sensation que sa cécité l'avait privé des beautés de ce monde et il n'avait plus goût à rien d'autre qu'à la musique, passant ses journées à jouer du piano che...