Un jour, Mona Moon sera une rebelle

Chapitre 152 : 1979 : Pétard vert

Mona retint un soupir et observa les invités. Remus et Waha étaient postés sur le côté. Ils ne s'embrassaient pas, mais Waha semblait prête à sauter sur son bichon d'un instant à l'autre. Peter et Sirius discutaient avec un air grave. Mary McDonald, une autre amie de Lily, conversait avec un vieil homme que Mona avait déjà vu lors de plusieurs enterrements. Ne se sentant pas d'humeur à affronter Sirius, et encore moins à supporter le bécotage imminent de Waha, Mona se dirigea vers Mary. Elle n'eut pas le temps de faire un pas que, depuis la maison, James l'interpella. Mona laissa donc derrière elle les cinq invités et le célébrant pour suivre James.
Je commence à penser... enfin non, en fait ça fait déjà quelques secondes que je pense que, peut-être, je devine où on en est... mais non, j'attends confirmation. Ce n'était pas une remarque décousue, je ne veux juste pas vous spoiler, c'est tout.

– Alors, pas trop stressé ? demanda Mona.
– Si, et c'est de ta faute ! dit James, l'air affolé.

Mona perdit son sourire.

– Non, je plaisante ! répondit-il en prenant un visage amusé. Lily t'attend au premier étage.
– Je peux te frapper, tu sais, dit Mona. Je suis pas sûre de te faire mal, mais je peux toujours essayer.
– T'oserais pas ! lança James en se dirigeant vers ses invités.

Mona ne le frappa pas.
Ooooohhhhhh ! Ohhhh, avec moi tout le monde, montrons que nous sommes déçus. Oooooohhh.
Elle mit quelques secondes à trouver les escaliers. Arrivée au premier étage, elle se dirigea vers une porte entrouverte et toqua. Lily ouvrit brusquement le battant.

– Woh ! s'écria Mona en reculant d'un pas.

Un pétard semblait avoir explosé dans les cheveux de Lily.

– Un souci ? supposa Mona, l'expression de Lily lui interdisait tout ricanement.
– Devine !

Elle agrippa la main de son amie et l'entraîna de force dans la pièce.

– J'ai essayé un sortilège de coiffure qui a raté ! avoua-t-elle.

Oh, sans blague.

– Lily...
– Je ne sais pas ce qui s'est passé...
– Lily...
– C'est pas comme si c'était la première fois ou je ne sais quoi...
– Lily...
– Je n'ai pas osé demander de l'aide à James...
– Lily...
– Et puis demander de l'aide à Mary ou Waha aurait paru suspect...
– Lily...
– J'ai dû attendre que tu arrives et...
– Lily !
– Quoi ? fit Lily, qui semblait l'entendre pour la première fois.
– Ta robe est merveilleuse.

Les deux jeunes femmes regardèrent alors la longue robe blanche que portait la future mariée.
Je le savais ! On est au mariage de James et Lily ! Et c'est culte !

– Oh oui, souffla Lily. Je pensais porter la robe de ma mère, mais ça impliquait de la mettre au courant du mariage et de l'y inviter. Ce n'est pas vraiment le moment d'amener mes parents dans le monde sorcier, avec cette guerre en cours.
– Tu as sans doute raison, confirma Mona.
– C'est la robe de la mère de James. Il a eu du mal à la retrouver ; ses parents sont tous les deux décédés l'année dernière, comme tu le sais, et toutes leurs affaires étaient dans des cartons.

Je tiens à dire que le coup des parents de James morts en binôme est certes un peu gros, mais il n'y avait pas vraiment le choix. Après tout, les parents de James étaient encore vivants en 1977 puisqu'ils avaient accueilli Sirius chez eux quand il avait seize ans. Et ils étaient déjà morts en 1981. Donc, il fallait bien placer leur mort quelque part. Pour info, les parents de Lily vont aussi mourir mystérieusement avant 1981 de façon on s'est pas trop comment ce qui se passe. Cette fois, ce n'est pas la faute de l'autrice de la fic.

– On dirait qu'elle a été cousue sur toi, dit Mona, impressionnée.
– Oui, c'est un sortilège dans ce genre-là.
– C'est quoi cette pièce ?
– On s'en sert de débarras, dit Lily en désignant les paquets, valises et piles de vêtements éparpillés un peu partout.
– Dommage, c'est une très belle pièce.
– Oui. Si un jour nous avons un bébé, je suppose que ce sera sa chambre.

Alors c'est ici que tu changeras les couches du survivant à partir de l'année prochaine ? Ok, c'est culte, j'adhère.
Les deux filles observèrent la pièce dans un silence respectueux, jusqu'à ce que Lily émette une plainte aiguë.

– Pitié, fais quelque chose pour mes cheveux.

Mona sortit sa baguette et la pointa sur la tête de Lily. Un éclair vert inonda la pièce.
Sadique d'autrice. T'es vraiment dégueulasse.

– Ça te plaît ? demanda Mona en baissant la baguette.

Lily observa le chignon haut qui trônait à présent sur son crâne.

– Oui, dit-elle. C'est très bien.
– J'espère, parce que c'est le seul que je sais faire.

Lily s'éloigna du miroir et contempla sa tenue dans son intégralité.

– Je n'oublie rien ? demanda-t-elle.
– Ton bouquet ? suggéra Mona en apercevant des roses blanches posées sur une chaise.
– Oui, les fleurs, confirma-t-elle en se hâtant.

Elle prit les roses et se regarda de nouveau dans le miroir.

– Heureusement que nous sommes en petit comité, dit Lily. Je n'ose pas imaginer dans quel état de stress je serais avec une centaine de convives.
– Ça va bien se passer, tenta de la rassurer Mona. Dans une demi-heure, c'est bouclé et ensuite on attaque le filet de sole que je sens d'ici. Dépêche-toi de te marier, j'ai faim.

Lily se tourna vers elle avec un large sourire.

– Tu veux bien prévenir le célébrant que je suis prête ?
– Bien sûr. Et après ça, je fais quoi ?
– Tu dois te placer à gauche de l'estrade, demande à Sirius de se mettre à droite. James sait très bien qu'il doit se placer juste devant l'estrade, un peu à droite, mais le connaissant...
– D'accord, très bien, dit Mona. Je descends m'occuper de ça.

Sans répondre, Lily regarda son amie sortir de la pièce. Mona dévala les escaliers et retrouva le célébrant, toujours en grande conversation avec Mary et James.

– La mariée est prête ? devina-t-il automatiquement.
– Oui, répondit Mona.
– Je suppose que vous êtes la demoiselle d'honneur ?
– Oui, coupa James. Et elle forme un très beau duo avec mon témoin.
– J'aurais dit un duo qui fait beaucoup jaser, corrigea Mary.
– Il paraît, répondit simplement Mona.