Chapitre 155 : 1979 : Le croissant de lune
– Il ne s'est rien passé, coupa Mona. Enfin si, mais rien de...
Remus lui adressa un sourire amusé et la relâcha, alors que les dernières notes retentissaient. Une musique plus rapide démarra, et Mona prit aussitôt la direction de la salle de bain, espérant ne pas être entraînée par les trois filles. Lorsqu'elle ressortit, elle s'avança dans la pénombre du salon, observant le village moldu à travers les fenêtres. Elle s'approcha et regarda l'allée qui menait de la route à la porte.
Glauque, le chemin que prendra Voldi dans deux ans. Glauque, je me Dupontde moi-même.
– Hé !
Et un "Hé" de plus. Y en a au moins un par an, vous avez remarqué ?
Mona se tourna vers Sirius, qui était arrivé juste à côté d'elle, silencieusement.
– Hé !
– Je viens m'excuser, dit-il. Pour Rogue et tout ça.
– Qui t'oblige à t'excuser ?
– Un peu James, un peu Lily, et la tête de Peter quand on en parlait.
T'as mal interprété le truc, à mon avis.
– Je m'en veux vraiment pour Regulus, j'aurais dû t'en parler, dit-elle rapidement. Ou le dire à Lily le jour où je m'en suis rendu compte. Elle t'aurait fait passer le message, et tu aurais peut-être pu changer les choses... maintenant...
– Maintenant, il est sûrement mort, conclut Sirius.
Mona se tut, baissant la tête, coupable.
– Tu m'en veux ? demanda-t-elle.
– Oui. Et pas uniquement à cause de Regulus.
Mona releva la tête.
– Je pense qu'on devrait retourner avec les autres, avant de se disputer. C'est un jour de fête.
– Pourquoi on se disputerait ? demanda Sirius.
– La seule chose que j'ai à me reprocher vis-à-vis de toi, c'est au sujet de Regulus, et visiblement, tu n'as pas le même avis que moi. Donc on va s'engueuler.
CQFD.
– Tu ne me demandes même pas pourquoi je peux t'en vouloir ?
Non, on s'en fout. Vous êtes seuls dans la pénombre avec la lune en arrière-plan, bien habillés et je n'aime pas ça !
– Si tu veux qu'on s'engueule, dis-le !
– J'aurais bien voulu savoir ce qui se serait passé l'année dernière si on... si les choses étaient devenues vraies.Non, nous, on n'a pas envie de savoir.
– Ce n'était pas de ma faute, dit Mona. Enfin si, mais pas complètement.
Si, c'était un petit peu de ta faute quand même. Totalement, en fait.
– Tu as tout gâché toute seule, et pas uniquement à cause de Regulus.
– Si tu tenais tellement à ce qu'il se passe quelque chose de... « vrai » entre nous, tu n'avais qu'à insister un peu. Tu es parti en claquant la porte.
– J'étais vexé, t'es marrante toi. Un coup c'est oui, un coup c'est non. Je suis censé suivre ton humeur comme un petit chien ?Comme un gros chien, mais c'est un détail.
– Mes cachotteries au sujet de Regulus m'ont fait culpabiliser, dévoila Mona, agacée. Excuse-moi si j'ai été un peu changeante ce jour-là.
– Pas seulement ce jour-là ! s'écria Sirius. Tu tremblais à chaque fois que je t'approchais à moins d'un mètre ! Comme maintenant, d'ailleurs.Ils se turent une seconde, se jaugeant du regard.
Et c'est reparti ! Vous nous faites un remake de cette scène tous les ans, les gens.– Je ne tremblais pas, et si je tremble maintenant, c'est parce que je suis pompette, dit-elle. Je peux te vomir dessus d'un instant à l'autre.
Sirius se rapprocha d'elle d'un pas.
– Et si je prends le risque ?
Il se baissa vers elle, approchant irrémédiablement de ses lèvres.
– On ne peut pas s'embrasser, dit-elle en restant tout près de lui.
– Tu n'es plus dans ta famille, moi non plus. On fait ce qu'on veut, dit-il sans bouger.
– Je suis avec quelqu'un.Lentement, Sirius recula son visage et fit un pas en arrière.
Oh, c'est con ! Vraiment ballot ! Pff... (je suis sarcastique).– Qui ?
– Ça n'a pas d'importance, dit-elle. Nous devrions retourner avec les autres.
– On ne saura jamais, alors ?
– Faut croire que non.Ils avancèrent d'un même pas vers le couloir. Lily se tenait en plein milieu.
– Tiens, la mariée, dit Sirius d'une voix plus aiguë qu'à l'ordinaire.
Il se tourna vers Mona.
– Faudrait peut-être pas que...
– Oui, oui, coupa Mona, les yeux rivés sur Lily, souriante.Sirius passa derrière Lily, laissant les deux femmes entre elles.
– Je n'ai pas eu le son, mais j'ai eu l'image, dit Lily, radieuse. Avec le croissant de lune à travers la fenêtre derrière vous, c'était magique !
– Écoute... commença Mona. Tu n'as pas vraiment vu quoi que ce soit, alors ce n'est pas la peine d'en parler.Ils ne se sont même pas embrassés ! Un exploit !
– Si je ne dis rien à personne, même à James, dit Lily, j'ai une chance d'avoir le fin mot de l'histoire ?
– Si c'était vraiment le fin mot de l'histoire, commenta Mona.Qu'est-ce qu'elle a dit ?
Lily haussa un sourcil, élargissant son sourire.– Allez, viens, dit-elle. Je t'harcèlerai une prochaine fois. Nous avons un mariage à célébrer.
Elle passa son bras sur les épaules de la jeune fille, et toutes deux retournèrent vers la fête.
De longues heures après la tombée de la nuit, Mona rentra chez elle par la cheminée. À peine eut-elle posé le pied dans son salon qu'elle fut heurtée de plein fouet par sa chouette. Mona se redressa péniblement sur ses jambes, à la défaveur de l'alcool ingurgité durant la soirée.
– Alors toi ! râla Mona en pointant sa chouette du doigt. Je voulais attendre demain, mais tu vas partir aujourd'hui. Ça t'apprendra à me faire mal.
Mona se saisit d'une plume et d'un morceau de papier sur lequel elle écrivit :
« James et Lily sont mariés.
Tu es encore mon ami, ne deviens pas Mangemort.
Mona. »Oui, Mona est complètement pétée, au cas où cela aurait échappé à certains d'entre vous.
Elle tenta de se relire sans succès. Sans savoir si c'étaient ses yeux ou son écriture qui défaillaient, elle attrapa Dame de Fane et enroula le parchemin à sa patte.
– C'est pour Rogue. Sois prudente, surtout, tu pourrais mourir.
La chouette s'envola plus rapidement que d'habitude vers la fenêtre.
Jour 3
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Un jour, Mona Moon sera une rebelle
ФанфикQui a envie de lire l'histoire d'une gamine pas très drôle, pas très intelligente, pas super canon, pas très causante, pas très spirituelle et sans aucune ambition ? Non, sérieusement, ça vous tenterait, vous ? Quoique, c'est peut-être ça le truc...