Un emplacement intriguant

789 60 28
                                    

Les secondes passèrent comme une éternité pour le couple. Les deux amoureux étaient dans leur bulle, ne prenant pas conscience que bientôt ils seront appelés à rejoindre les invités pour le repas. Le souffle leur manquant, ils durent cesser leur langoureux baiser. Shion ne se détacha pas de l'étreinte de son fiancé, posant sa joue contre son torse. Elle entendit les battements de son coeur qui étaient des plus rapides. Elle avait toujours aimé entendre leur rythme effréné dont elle était à l'origine. Cela la flattait d'en être la seule responsable, encore plus depuis qu'elle s'était libérée d'un fantasme et d'un amour disparu depuis longtemps pour Naruto.

"- Shion, je suis conscient que je t'ai demandée en mariage bien tôt dans notre relation, peut-être un peu trop rapidement au vu de ton besoin de faire le point avec ton passé, mais... c'était le seul moyen que j'avais trouvé pour te garder près de moi. Je t'aime depuis tellement longtemps. C'est peut-être pour cela que j'ai toujours eu peur de te voir me quitter. J'aurai sûrement dû attendre un an ou deux avant de faire ma demande et te faire un peu plus confiance."

A ses mots, la jeune femme leva les yeux vers lui et lui sourit tendrement avant de reprendre sa position initiale. Pendant quelques secondes, elle se souvint de tout. Cela faisait à peine deux ans qu'elle venait de rentrer dans son pays natal. Elle avait 18 ans. Alors que son père était en réunion avec un partenaire commercial, elle était tombée sur un jeune homme d'au moins quatre ans son aîné dans un des couloirs de sa demeure. Il était grand, d'une belle stature remplie d'une grande souveraineté, mais surtout, son regard était aussi sombre que les abysses, tout en y habitant une douceur extrême. Les deux firent ainsi connaissance. Ils se rencontrèrent plusieurs fois au cours des séjours de son chevalier servant permettant a celui-ci de l'inviter à sortir et à lui faire de somptueux cadeaux. Du fil en aiguille, au bout de quelques semaines, ils devinrent des amis. Il était si facile pour Shion de lui parler, ouvert qu'il était à l'écouter comme jamais une personne l'avait écoutée. Elle lui avait confié ses tourments.

Au bout de quelques mois, il lui avoua ses sentiments. La  jeune femme fut surprise d'une telle rapidité car  ils ne se voyaient que par parcimonie. Il lui fit alors part d'un aveu. En réalité, il l'avait repérée depuis longtemps à Konoha alors qu'il allait chercher son cousin au lycée. Au début, son attitude hautaine l'avait rebuté, mais l'ayant un jour vu pleurer au bord d'une fontaine, il avait compris qu'elle portait sans arrêt un masque. Intrigué, il entreprit de l'espionner, timide qu'il était de nature. Au fur à mesure, il tomba sur le charme de la vrai Shion, celle qu'elle ne montrait qu'à ses parents. Malheureusement, la sachant amoureuse de Naruto et conscient qu'elle était mineure à cette époque alors que lui était majeur, il n'avait rien tenté. Il fut désolé d'avoir appris son départ pour des raisons inconnues. Son coeur s'était de nouveau rempli de joie de l'avoir retrouvée grâce à leurs affaires familiales.  

Le jeune entrepreneur lui demanda de devenir sa petite-amie. Il s'était promis de libérer la vraie personnalité de Shion, même s'il était conscient que son côté quelque peu narcissique faisait parti d'elle. Cependant, ne fallait-il pas un peu de narcissisme dans le monde des affaires, surtout quand les épouses devaient se défier lors des soirées et pour ne pas se laisser marcher sur les pieds ? La jeune femme lui avait accordé cette faveur, voyant en lui une bouée de secours, une porte de sortie et se sentant si bien avec lui. Au bout d'un an, il fit sa demande en mariage qu'elle avait aussi acceptée malgré ses 20 ans, ses doutes et ses interrogations par rapport à Naruto, que partageait malheureusement son fiancé. Il voulait s'assurer qu'elle reste avec lui. Revenant au temps présent, Shion réalisa alors qu'elle l'avait fait souffrir involontairement, en ayant gardé enfermer son esprit dans ses années de lycée.

"- Tu n'as pas à t'en vouloir. Je comprends pourquoi tu as agis ainsi, finit-elle par dire. C'est moi qui devrais te demander pardon. Les souvenirs d'un amour de jeunesse non vécu et mon harcèlement m'ont trop enfermée sur moi-même, t'obligeant à agir ainsi. Sache que je ne regrette rien de ton entreprise. J'en suis heureuse car sinon, je ne serais pas là à me blottir dans tes bras. Le regret serait né de ne pas le vivre. Je crois que j'aurai été prête à tuer toutes filles qui auraient osé prendre ma place en ton coeur.   

La mort d'un coeur pur Tome 1  Du rêve à la désillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant