Un départ frustrant

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Derrière son guidon de moto, Naruto avait mis que quelques minutes pour arriver devant une des rares arcades ouvertes le dimanche. Tout le groupe avait décidé de finir les vacances ainsi, se lançant dans un tournoi et des duels aux jeux vidéos. Enfin, c'était surtout une idée des garçons, ou plutôt leur récompense pour avoir supporté une journée de shopping à porter les paquets de ces demoiselles et à avoir passé leur temps à attendre. Bon, il fallait reconnaître qu'ils s'étaient bien rincés l'oeil au magasin de lingerie, à se retenir de ne pas se jeter sur leurs petites-amies respectives, enfin, sauf l'Uzumaki. En effet, à son plus grand regret, Hinata n'avait rien essayé et si elle l'avait fait, ce fut à son insu car elle en était ressortie avec un sac à l'effigie du magasin. Le voyant, il s'était posé la question du pourquoi elle ne l'avait pas sollicité pour avoir son avis, comme ce fut le cas pour ses camarades de la part de leur conjointe. Ce fut en l'observant toute rougissante qu'il s'était souvenu de sa timidité et que se montrer presque nue devant lui n'était pas vraiment style. A moins que... à moins que sa princesse avait d'autres raisons, comme par exemple un complexe, mais lequel. A ses yeux, elle était sublime, ou du moins, il se doutait de sa beauté, au vu de son magnifique visage.  

Enfin, au fond cela n'avait pas été si grave, à part qu'il n'avait pas apprécié le regard de Kiba, le narguant comme s'il s'était moqué de lui de n'avoir pas vu sa belle en petite tenue, comme s'il avait insinué que lui avait eu le droit à ce spectacle. Cela avait renforcé son ressentiment contre l'Inuzuka et peut-être que ce qui s'était déroulé lors du bowling avait été la goutte d'eau de trop. Il ne savait plus. D'ailleurs, en réfléchissant, sa réaction avait été stupide, ainsi que son hypothèse car les filles avaient interdit aux célibataires du groupe de rentrer, n'autorisant que leurs hommes. Ainsi, Kiba était resté avec Lee et Shino, le trio accompagné par Juugo et Sasuke par respect pour leur intimité. A tous les coups, le maître d'Akamaru en avait profité pour lui faire goûter à une petite vengeance de s'être fait prendre Hinata. Naruto était toujours persuadé que c'était la motivation de son ami, enfin s'il pouvait le définir encore ainsi, même si ce dernier ne s'en rendait peut-être pas compte. Pour le moment, tout ce que Naruto savait, c'était qu'il était maintenant sur son bolide à deux roues, serrant fortement son guidon entre ses mains.

Pourquoi cette soudaine tension et la colère sous-jacente ? Etait-ce l'absence d'Hinata qui le tapait sur les nerfs, à moins que ce soit l'intervention des anciens ? Ces vieux croûtons avaient tout gâché. Sa belle était  à deux doigts de craquer à le suivre, ou du moins à l'inviter à rester, malgré la maladie d'Hanabi. Et puis, elle avait voulu lui dire quelque chose qui semblait importante. Mais voilà, leur intervention l'avait enfermée sur elle-même. Il n'était pas si idiot, quoi que... en réalité, ne s'en voulait-il pas le plus à lui-même. Il devait reconnaître qu'il aurait pu s'excuser un peu mieux pour avoir douté d'elle par rapport à l'état de sa cadette. Connaissant sa compassion et la préoccupation qu'elle nourrit pour cette dernière, il aurait dû le savoir.  Peut-être qu'il aurait dû insister et tenir compagnie à sa princesse. D'un autre côté, il avait hâte de faire mordre la poussière à Kiba, à Neji et accessoirement à son rival de toujours, Sasuke, une sorte de petite vengeance. Dommage qu'il ne pourra pas montrer cela à sa belle. Soufflant un bon coup, Naruto se força d'oublier tout ça afin de profiter au maximum de ses dernières heures de liberté. 

D'ailleurs dans les arcades, les duels avaient déjà commencé. Apparemment, ses amis avaient décidé de ne plus l'attendre. Cela le frustra quelque peu, mais il se ressaisit rapidement car il ne pouvait pas leur en vouloir. Il aurait fait pareil. Alors qu'il s'apprêtait à s'avancer, une poigne s'abattît sur son épaule par derrière. Elle était ferme et sèche, le raidissant d'un coup. Se souvenant que Sakura détestait le voir arriver en retard, il serra les dents, prêt à recevoir une raclée mémorable dont elle avait le secret, mais rien ne vint. A la fois curieux, et suspicieux, sa tête se tourna au ralenti, la nuque tendue à son maximum, au point qu'il avait l'impression de l'entendre grincer comme une vieille porte de bois. Cependant, au lieu de voir des cheveux roses, ils étaient noirs corbeau. A la place d'émeraude colérique, à lui lancer des éclairs, ce fut des pupilles onyx qui se posait sur lui. 

La mort d'un coeur pur Tome 1  Du rêve à la désillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant