La faute d'une mère

264 16 9
                                    

Naruto était si absorbé par sa contemplation qu'il ne fit même pas attention au départ de Tsunade, appelée visiblement ailleurs. Ainsi, hypnotisé, le jeune homme vit bientôt les yeux nacrés de sa belle s'ouvrir et se tourner vers lui. Visiblement, elle n'était pas endormie, mais plutôt entrain d'absorber l'énergie de ce calme et du soleil. Réalisant sa présence, Hinata détourna le regard, blessant de culpabilité le coeur du blond, pour se redresser sur son transat, les mains sur les genoux, attendant son sort. Ni une, ni deux, son soupirant s'élança en avant, puis soudain, comme s'il se sentait indigne d'avancer plus, s'arrêta à quelques foulées d'elle. Embarrassé par la situation, il essaya d'ouvrir la bouche, mais en vain. De son côté, la Hyuga n'osait pas lever les yeux sur lui, mais il le fallait bien pourtant. Néanmoins, elle en était pour le moment incapable. Tsunade l'avait bien sermonnée pendant plusieurs minutes sur le fait de ne pas laisser passer son comportement et de se montrer forte, mais elle connaissait aussi sa faiblesse. 

Il lui suffisait de la plonger dans ses pupilles azuréens pour oublier toutes remontrances dont elles devraient l'accabler, mais il était aussi vrai que cette fois, c'était différent. Son coeur avait du mal à s'en remettre. Les mauvais souvenirs des jours précédents et de ses espoirs déçus lui revinrent en mémoire et lui donnèrent assez de force pour faire enfin face. Hinata leva donc son visage vers celui qui habitait malgré tout son être. Au lieu de tomber sur son faciès, sa vue fut plutôt obscurci par une boîte de rouleaux à la cannelle et un bouquet de fleurs composé de plusieurs petites fleurs comme des géraniums, mais surtout de... deux roses. Voyant leur couleur, elle en eut le souffle coupé. Qu'est-ce que cela voulait dire ? Voulait-il donc rompre ? Levant son regard un peu plus haut, elle dévisagea Naruto qui tentait un petit sourire conscrit avant de revenir sur les plantes. 

Les fixant un court instant, elle reconnut le coup de main d'Ino dans sa conception. Apparemment, c'était dans sa boutique qu'il était allé se fournir. Elle espérait juste qu'il ne se soit pas étendu sur les raisons de son geste. De toute manière, ce n'était pas nécessaire, et elle le savait. Leur amie connaissait le langage des fleurs... et elle aussi. C'était pourquoi une crainte la prit quand elle vit la couleur jaune d'une des roses. De tels pétales pouvaient exprimer dans l'expression amoureuse la trahison, l'infidélité, mais aussi la rupture. L'avait-il trompée ou lui avait-il mentie, d'où son désir de rompre ? Cependant, ce genre de message était antinomique avec l'autre rose qui était orange. Celle-ci était le symbole du désir charnel, de l'admiration et de l'enthousiasme. 

Ainsi, si Hinata se fiait qu'au langage des fleurs, Naruto la désirait, mais l'aurait trahie d'une manière ou d'une autre, ayant peut-être craqué à force d'attendre sans doute. Il lui demanderait alors pardon en avouant ainsi sa faute, car oui, l'autre signification de la couleur jaune d'une rose était une demande de pardon, surtout si elle s'appuyait sur le nombre de roses offertes. En effet, quand une unique rose était donnée, un homme exprimait son coup de foudre, deux était l'expression pour se faire pardonner. La jeune femme en était soulagée, bien que sa crainte de l'entendre lui avouer une infidélité avec Sakura lui tambourinait l'esprit. Heureusement, les paroles de Naruto renforça son soulagement, balayant son dernier doute. 

"- Je t'ai acheté ces deux roses et ta pâtisserie favorite pour me faire pardonner mes paroles et mon attitude d'hier... Je suis désolé, Hinata.

- M - Merci," le remercia la jeune femme en se saisissant délicatement des fleurs et du second présent. 

Se faisant, elle se traita quand même d'idiote, car en général, quand quelqu'un désirait couper tous liens amoureux, il envoyait plutôt des roses sans tiges. Néanmoins, bien que touchée par son geste, cela ne réglait pas leur différent et ce qui s'était passée durant les deux jours précédents. Elle déposa alors le bouquet à côté d'elle, avec la boîte de gourmandise, étonnant le blond qui avait plus l'habitude de la voir humer ceux qu'il lui offrait, bon quand il pensait lui en acheter. Ce qui était rare, il fallait qu'il se l'avoue. Ce qui lui fit surtout comprendre qu'il ne pourra pas s'en sortir aussi facilement par une pirouette, était le fait qu'elle n'ait pas ouvert les rouleaux de cannelle pour en piquer un et le manger. Là, c'était grave. Une main derrière la tête, il ne savait pas par où commencer. 

La mort d'un coeur pur Tome 1  Du rêve à la désillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant