La mort d'un coeur pur Tome 1 Du rêve à la désillusion

Le syndrome des vestiaires

La rose était tellement plongée dans ses pensées pour tenter de démêler la pelote de laine qui lui servait de cerveau qu'elle suivit sa meilleure amie à l'intérieur sans vraiment s'en rendre compte. Du côté des plus jeunes des convives, Konohamaru essayait de calmer Hanabi qui se serait bien jetée sur Naruto ou Sakura pour leur faire regretter le coup que venait de subir sa sœur. De plus, elle était loin d'être idiote, mais surtout aveugle. Elle avait de nouveau espionné des pleurs provenant de la chambre d'Hinata. Malgré ses tentatives plus ou moins subtiles, la cadette des Hyugas n'avait jamais réussi à avoir le fin mot de l'histoire. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle était presque sûre que Naruto y était pour quelque chose. Même, son propre petit-ami n'arrivait pas à lui faire oublier cette hypothèse. Quand à Moegi et Udon qui commençaient juste à former un couple, ils se regardaient avec un air d'incompréhension. Ce fut le jeune homme qui ouvrit la bouche cassant encore plus l'ambiance.

« - Dites, vous êtes sûrs que Naruto sort avec Hinata. Ce n'est pas plutôt Sakura qui est sa petite-... Aïe, pourquoi tu me frappes, se mit à joindre Udon, en se tenant le haut du crâne.

En effet, en entendant les propos de son compagnon, Moegi lui avait assigné un sacré coup de poing sur la tête. Elle n'avait pas du tout appréciée qu'il professait une telle remarque, mettant alors les pieds dans le plat. Hanabi n'avait pas besoin d'entendre ça. Elle ressentait assez de peine comme ça, qu'il n'était pas nécessaire d'en rajouter. D'ailleurs, celle-ci afficha un air si triste que Konohamaru partagea sa peine. Il la serra donc dans ses bras pour la réconforter.

« - Mais quel crétin ! Tu n'avais pas besoin de dire ça !

- Mais quoi, se plaignit Udon. Je suis certain que je ne suis pas le seul à le penser. Toi aussi, je te fais remarquer. Pas plus tard qu'hier, tu m'en as parlée.

- Tais-toi donc ! Fit gênée Moegi.

- Laisse, lui dit Hanabi. Ce n'est pas grave et je ne lui en veux pas... Même moi, parfois, j'ai des doutes... Certains jours, je me demande même s'ils n'ont pas rompu avant d'être contredite quand je les vois ensemble... La situation n'est plus tout à fait clair... Et je suis certaine, comme lui, que nous ne sommes pas les seuls à le soupçonner. »

A ces mots, le quatuor fureta de droite et de gauche, et en effet, les personnes restant à l'extérieur n'osaient pas les regarder, et faisaient tout pour paraître occuper ailleurs. En réalité, l'atmosphère était tendue. Tous faisaient bien sentir qu'ils avaient tous entendus et que oui, ils ne savaient pas trop quoi en penser. Ils ne pouvaient ni confirmer, ni s'opposer. A l'intérieur, Karui avait également espionné la conversation au travers la porte fenêtre à proximité du petit groupe. Heureusement, Hinata n'en fut pas témoin, pensa-t-elle. Se retournant, elle repartit à sa tâche qui était d'aller chercher de la glace pour le poignet de la blessée. Sa tâche accomplie, elle retourna auprès de celle-ci. Elle en profita pour faire sortir de la pièce Kiba et Shino qui se résolurent à s'exécuter, même s'ils seraient bien restés.

« - Voilà la glace.

-Merci, Karui, » fit Tenten qui posa ensuite le cataplasme sur le membre blessé.

Pendant qu'on la soignait, la Hyuga restait dans son monde intérieur, ressassant l'image de son aimé, heureux de sa victoire, félicitant Sakura pour son coup formidable, alors qu'elle gisait à terre. Elle n'arrivait pas à y croire. L'Haruno lui paraissait prendre une place de plus en plus importante auprès de celui qu'elle aimait depuis tant d'années, à espérer, puis à libérer des chaînes de ses espoirs pour enfin, l'avoir à ses côtés. En cet instant, tout lui apparut bien futile. Cependant, serait-elle prête à le laisser partir à nouveau, à lui retirer cette corde qu'il avait mis lui-même à son propre cou, certes en toute âme et conscience..., pour le voir courir vers une autre ?